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La Montagne magique de Thomas Mann (fiche de lecture)

Publié le 28/09/2013

Extrait du document

lecture

Ce que ces mille pages racontent, c'est le voyage initiatique

d'un jeune homme qui, venu en visite dans un sanatorium,

y reste sept ans et acquiert une sorte de santé

supérieure, élargi et enrichi par ce piège qui s'est refermé,

attaché à la vie par la proximité de la mort, plus conscient et

plus proche des activités humaines par l'éloignement pris,

placé en un lieu surréel où les contradictions de l'existence

apparaissent mieux, se précisent et semblent en même temps

dépassées.

Hans Castorp, venu en visite dans un sanatorium, y reste sept ans. Son propre état de santé, et la passion éprouvée pour une pensionnaire, Mme Chauchat, le retiennent. Mais il vit surtout le sanatorium comme un lieu de progrès spirituel, d'élargissement, d'initiation à une existence plus riche et plus authentique.

lecture

« La Montagne magique I 267 les bouleversements politiques, dans sa production litté­ raire.

Il fut d'abord, pour reprendre ses propres termes, «le chroniqueur et l'interprète de la décadence».

Les Buddenbrook, histoire du déclin d'une famille parut en 1901.

C'est la monographie d'une famille lübeckoise dans tout le xrxe siècle, depuis les riches entrepreneurs et commerçants qui firent sa fortune jusqu'à Thomas, le petit­ fils, gagné et détruit par le pessimisme, son frère Christian, qui fuit le sentiment du vide dans les cabarets, son fils Hanno, sensible, solitaire, brimé par ses camarades, rudoyé par ses maîtres, qui ne se console qu'à son piano.

Après ce long roman, nourri de souvenirs et de récits sur ses ancêtres, une nouvelle de 1903, Tonio Kroger, fait encore plus nette­ ment appel aux événements autobiographiques.

Tonio faillit, comme l'auteur lui-même, être arrêté et incarcéré, parce qu'on l'avait pris pour un escroc en fuite: les signalements correspondaient en tous points.

Cette anecdote révèle l'op­ position entre la société bourgeoise et ! 'artiste, qui fait peur, ne paraît pas «normal», est l'exception aux règles de ! 'hon­ nêteté moyenne.

Une autre nouvelle célèbre, publiée en 1912, «La Mort à Venise» jette l'éclairage sur d'autres contradictions: comment concilier, se demande !'écrivain renommé Aschenbach, la poursuite par l'art et la littérature de l'essence même de la beauté, avec l'attrait sensuel pour la beauté physique de Tadzio, un adolescent aperçu par !'écrivain au Lido, à Venise? Et n'est-il pas trop tard? La peste fait des ravages à Venise, l'hôtel où logent le roman­ cier et le jeune Apollon se vide de sa riche clientèle désœu­ vrée et bourgeoise.

N'est-il pas trop tard pour s'opposer au déclin, à la maladie, aux atteintes de la vieillesse? La même question parcourt l'œuvre de Visconti, qui tira un beau film de la nouvelle.

Elle sera reposée dans La Montagne magique.

1914 : la «Grande Guerre».

En 1918, Thomas Mann, dans Considérations d'un apolitique, affirme sa solidarité avec la politique allemande.

L'évolution sera sensible sur ce point dans ce qu'on a appelé la «seconde période» (1918- 1930).

L'auteur prend position pour la jeune démocratie de. »

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