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La mondialisation et ses ennemis de Daniel Cohen (fiche de lecture)

Publié le 31/08/2012

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mondialisation

- Il n’y a pas de relation causale entre forte croissance démographique et pauvreté. Il démontre cette idée en s’appuyant sur le cas de l’Asie qui combine forte augmentation des revenus par tête et explosion démographique, a contrario de l’Argentine qui voit sa population diminuer en même temps que les revenus par tête. Sur ce point, Cohen remet en cause la thèse de Paul Bairoch, en revanche il est en accord avec lui concernant la clochardisation des villes du tiers-monde. Cohen assure aussi que la transition démographique a déjà commencé partout dans le monde. Des populations où les taux de fécondité étaient hauts se voient aujourd’hui proche au bien en dessous du taux de reproduction de 2,1 enfants par femmes. Il y a trente ans, la plupart des pays appartenant au bloc des 143 pays pauvres connaissaient une fécondité supérieure à 5 enfants par femme ou plus. Aujourd’hui, seuls 49 pays sont encore dans ce cas, et 21 d’entre eux se situent déjà sous le seuil de reproduction. Il n’y pas eu de voix unique pour amener ces pays vers une baisse de la fécondité, au contraire certains pays ont usé de politiques familiales (comme au Brésil), d’autres ont souhaité ressembler à leur pays voisins (le cas de la Chine face au Japon), etc. Cohen conclue cependant sur l’idée que «  dans les pays pauvres, les comportements sont en avance sur les réalités matérielles. « Le statut de la femme est ici aussi expliqué. « Les comportements sont en avance sur la réalité matérielle «. Le problème actuel serait alors de réduire l’écart entre les mentalités féminines comme nouvelles représentations autoritaires et le schéma ancien (structures économiques et politiques) qui acceptent difficilement les idées de la femme.

mondialisation

« Conclusion Analyse de l'ouvrage : Nous revenons ici sur les trois arguments les plus importants de l'ouvrage en rappelant tout d'abord l'idée de « troisième mondialisation ».

Unquatrième point sur « la croissance indigène » aurait pu figurer ici mais son cheminement apparaît clair à travers le résume ci-dessus. La troisième mondialisation :La première mondialisation a eu lieu à la Renaissance, nourrie par les grandes inventions et la découverte du continent américain.

La deuxième mondialisation estapparue durant le XIXème siècle et s'apparente à l'apparition du commence international auquel les anglais ont fortement contribué.

Nous sommes aujourd'hui dans latroisième mondialisation qui est pour Daniel Cohen « imaginaire ».

Elle est favorisée par les barrières commerciales, les innovations et les NTIC.

Cohen paraphrasemême Solow en signalant que la mondialisation est partout sauf dans les statistiques.Comme il le dit en conclusion de son ouvrage, la mondialisation crée un sentiment de proximité alors que tout demeure virtuel. La fausse exploitation du Sud par le Nord et le désintérêt/non intérêt du Nord pour les pays pauvres :-Cohen reprend les thèses de l'économiste italien Arrighi Emmanuel notamment sur l'échange inégal : si les pays du Sud se voient exploités c'est parce qu'ils sontpauvres et cela crée toutes les conditions favorables à leur exploitation.

Non seulement cette thèse selon Cohen, était bancale car les capitaux ont plutôt tendance àquitter le Sud pour aller vers le Nord, mais en plus elle montrait du doigt les coupables de cette exploitation, c'est-à-dire les capitalistes du Nord et surtout leconsommateur final.Emmanuel explique l'intérêt du Nord à exploiter le Sud : si le coût du travail est beaucoup plus bas au Sud et le taux de marge est identique qu'au Nord alors il fautproduire au Sud et vendre à bas prix.

Par échange inégal, Emmanuel entend « un ouvrier du Michigan peut acheter une heure de son travail le produit d'une journéeentière de son collègue vivant au Sud ».

Si les salaires sont plus élevés au Nord c'est parce que la lutte des classes tourne à l'avantage des salariés contrairement auSud.

Cohen souhaite démontrer qu'une véritable exploitation du Sud est à nuancer.

Il rejette l'idée selon laquelle les pays du Nord se seraient enrichis grâce auxmatières premières du Sud car les pays riches ont pendant longtemps fabriqués eux-mêmes leurs propres matières premières.

Cohen souligne que jusqu'à la SecondeGuerre Mondiale, l'autosuffisance était assurée en Occident.

A cela Cohen ajoute que les termes de l'échange ne révèlent pas des écarts significatifs et que le moindredéveloppement des Sud ne peut s'expliquer que par le manque de capital et la main d'œuvre insuffisante.

Il faut en effet prendre en compte la faible évolution desstructures productives des pays d'où résulte de bas salaires et une faible productivité horaire.

Cela amène Cohen à citer Paul Bairoch « Les pays riches n'ont pasbesoin des pays pauvres, ce qui est une mauvaise nouvelle pour les pays pauvres » La polarisation du monde due à l'évolution des transports et la notion de Centre et de Périphérie:-Cohen reprend l'idée d'économie-monde de Braudel : un espace géographique solidement fixé autour d'une ville, d'un centre.

Cohen ajoute que lorsqu'un Centre estfixé, des cercles concentriques vont s'établir autour de cette économie-monde et plus on s'éloigne du Centre plus la prospérité décline.

Mais contrairement au schémaBraudélien où la périphérie vivait « une histoire qui coule au ralenti », la vie aujourd'hui dans les banlieues représente la nouvelle économie-monde.

Cohen souligneque ces banlieues regardent même fixement le monde et c'est le monde qui les ignore.L'évolution et la réduction des coûts de transports, grands facteurs de mondialisation, ne sont pas synonymes d'enrichissement mais de polarisation des villes entreCentres et Périphéries.

Au lieu d'un phénomène de dispersion, on assiste à un phénomène d'agglomération.

On assiste alors à l'appauvrissement de certains territoires.Cohen explique le cheminement réalisé pour qu'une ville prenne l'ascendance sur une autre.

Si deux régions sont isolées et brusquement reliées par le fer, la région laplus développée va rapidement prendre le dessus surtout si la seconde n'est pas armée pour réagir.Même Arrighi Emmanuel en parlant d'échange inégal fait naître cette idée qu'au lieu d'aller vers la périphérie, les progrès demeurent au centre.

Cohen s'appuie surune citation de cet économiste : « Tout ce passe comme si , a la place des forces centrifuges prévues par la science économique pour diffuser le progrès vers lapériphérie, des forces centripètes imprévues avaient agi, aspirant toutes les richesses vers un certain pôles de croissance.

»En prenant l'exemple de la Chine, qui se voit dans un nouveau dilemme concernant l'aménagement de sa cote Est et devient l'atelier du monde, Cohen illustre alors lesforces d'agglomération dans un pays du Sud.

La dichotomie Centres/Périphéries est au cœur même du processus productif puisqu'on assiste aujourd'hui à desdélocalisations spécifiques qui permettent à l'appareil productif de ne jamais être en veille.

Pour expliquer cela, Cohen prend l'exemple des services financiers oubien encore des services téléphoniques : les Etats-Unis font appel aux Philippines pour assurer leur permanence nocturne.Chaque pays doit devenir un Centre économique et de ne pas dépendre uniquement de la division internationale du travail.

Un pays ne peut compter sur ladésindustrialisation du voisin pour se développer.

Il doit devenir un Centre, c'est nécessaire, conclue Cohen. La non relation entre pauvreté et explosion démographique- Il n'y a pas de relation causale entre forte croissance démographique et pauvreté.

Il démontre cette idée en s'appuyant sur le cas de l'Asie qui combine forteaugmentation des revenus par tête et explosion démographique, a contrario de l'Argentine qui voit sa population diminuer en même temps que les revenus par tête.Sur ce point, Cohen remet en cause la thèse de Paul Bairoch, en revanche il est en accord avec lui concernant la clochardisation des villes du tiers-monde.Cohen assure aussi que la transition démographique a déjà commencé partout dans le monde.

Des populations où les taux de fécondité étaient hauts se voientaujourd'hui proche au bien en dessous du taux de reproduction de 2,1 enfants par femmes.

Il y a trente ans, la plupart des pays appartenant au bloc des 143 payspauvres connaissaient une fécondité supérieure à 5 enfants par femme ou plus.

Aujourd'hui, seuls 49 pays sont encore dans ce cas, et 21 d'entre eux se situent déjàsous le seuil de reproduction.

Il n'y pas eu de voix unique pour amener ces pays vers une baisse de la fécondité, au contraire certains pays ont usé de politiquesfamiliales (comme au Brésil), d'autres ont souhaité ressembler à leur pays voisins (le cas de la Chine face au Japon), etc.

Cohen conclue cependant sur l'idée que « dans les pays pauvres, les comportements sont en avance sur les réalités matérielles.

»Le statut de la femme est ici aussi expliqué.

« Les comportements sont en avance sur la réalité matérielle ».

Le problème actuel serait alors de réduire l'écart entre lesmentalités féminines comme nouvelles représentations autoritaires et le schéma ancien (structures économiques et politiques) qui acceptent difficilement les idées dela femme. Conclusions : Interpréter la mondialisation actuelle comme l'Occidentalisation du monde est tentant mais il ne faut pas oublier que cette hégémonie culturelle etéconomique se heurte au réveil de grandes civilisations qui ont jadis été asservies.

On se rend compte que la mondialisation ne tient pas ses promesses.

Par ailleurselle nourrit le sentiment d'une exploitation qui finalement n'est pas aussi présente qu'on le croit.

Elle prétend à une proximité entre les pays qui n'est que virtuelle.Cette mondialisation crée et modifie des attentes auxquelles elle ne peut répondre car elle ne donne pas les moyens d'agir.

La mondialisation tend à faire oublier quenous vivons dans un monde où la moitié de la population de la planète vit avec moins de 2 euros par jour car les pays riches expriment une certaine tyrannie face auxautres nations.

La mondialisation est un processus encore fort incomplet qui se doit d'être une « construction ensemble ».

Notre génération attend aujourd'hui de lamondialisation, la création d'un monde plus juste où l'entrée des pays pauvres dans le capitalisme mondial se verrait facilité par des institutions plus efficaces.. »

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