La machine infernale de Cocteau
Publié le 11/03/2011
Extrait du document


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les yeux, cherchant à s'infliger le pire châtiment.
Cependant, au-delà de son aspect tragique, la pièce possède irrévocablement des aspects appartenant au registrecomique.
Cette particularité se dévoile de plusieurs manières.
Tout d'abord, au milieu de scènes tragiques, sedistinguent des scènes burlesques, ce qui est notamment le cas du premier acte, où le fantôme de Laïus apparait àdeux soldats sur les remparts de la ville.
Le défunt roi veut prévenir d'un danger, mais comme l'explique le jeunesoldat en parlant du spectre : « Mon camarade a remarqué qu'il se donnait beaucoup de mal pour apparaître, et quechaque fois qu'il se donnait du mal pour s'exprimer clairement, il disparaissait ; alors il ne savait plus comment s'yprendre ».
Cette réplique donne une image au bord du ridicule d'un personnage important et sensé inspirer lerespect.
De plus, dans cette même scène, le devin Tirésias, faisant pourtant partie de ceux pouvant révéler ledestin, est absurdement surnommé « Zizi », alors que les soldats se surnomment « petite vache » entre eux.
Lareine Jocaste manque également de s'étrangler avec son écharpe, avant de déclarer « […] nous allons revenir à pied[…] et nous visiterons les boîtes ».
Enfin, le personnage d'Œdipe, fils de roi, est caricatural.
Loin du héro grec,Cocteau lui attribue une image d'enfant à qui le terrible Sphinx a donné lui-même la réponse à la célèbre énigme, paramour et lassitude du meurtre.
V-COMPARER A ELECTRE (de J.
Giraudoux)
La machine infernale et Electre, deux exemples de théâtre moderne, présentent des similitudes dans le registred'écriture, mais également dans le contenu même des deux pièces.
En effet, tout comme Cocteau, Giraudoux aplacé sa pièce entre deux registres : le tragique apporté par l'intrigue et le comique de situation ou de paroles.
Alorsqu'Œdipe commet parricide et inceste, Electre fait assassiner sa mère et son amant par son frère.
Alors que la reineJocaste observe un côté maladroit et déjanté, les petites Euménides rient d'un humour macabre des meurtres dansla noble famille des Atrides.
De même, le mythe d'Electre peut être interprété comme la version féminine de celui d'Œdipe.
L'amour que la jeunefille porte à son père est aussi passionnel que celui de Jocaste et son fils.
Mais alors que Laïus est tué plus paraccident que par réelle intention, Clytemnestre et Egisthe sont eux victimes de la haine et de la rancœur d'Electre.
Peuvent également être rapprochés époque et personnages.
Outre le fait que les deux intrigues aient lieu en Grèceantique, Œdipe et Electre sont tous deux issus de famille noble et enfants de roi.
Cependant, alors qu'Electreincarne des vertus comme justice, raison et pureté, le personnage d'Œdipe ne comporte pas de signe depersonnalité paraissant noble : il est insouciant, immature et peu courageux.
Les femmes de Cocteau ont égalementun rôle bien moindre.
De plus, certains aspects intemporels se retrouvent dans les deux pièces, comme les notions de fatalité apportéepar le tragique, mais également de secret familial et politique.
Car comme énoncé précédemment, l'abandon d'Œdipeà sa naissance constitue un secret inavouable pour Jocaste, mais qui concerne à la fois Œdipe et la cité puisque letrône lui revenait de droit.
Dans Electre, ces secrets sont liés à l'exil d'Oreste et au mystère de la mortd'Agamemnon, roi d'Argos.
En revanche, l'adultère, très présente dans la pièce de Giraudoux, et dont dépend unepartie de l'intrigue, n'est pas énoncée dans La machine infernale.
IV-RESUMé
Le premier acte s'ouvre avec La Voix, qui rapporte des faits antérieurs à l'intrigue.
Elle narre ainsicomment Jocaste reine de Thèbes, effrayée par la prédiction de la Pythie selon laquelle son fils tuerait son père etépouserait sa mère, abandonne son nouveau né, pieds troués et liés sur la montagne.
Le petit est recueilli par unberger et est élevé par le roi et la reine de Corinthe qui l'appellent Œdipe.
Il passe donc sa jeunesse dans la cité,dans l'ignorance de sa véritable identité.
Des années plus tard, à Thèbes, deux gardes font le guet sur les remparts, pour protéger la ville duSphinx, une créature à l'allure de femme terrorisant la cité en tuant ceux qui ne peuvent trouver la solution à sonénigme.
Les deux gardes attendent la venue d'un fantôme se disant être Laïus, défunt roi de Thèbes et mari deJocaste.
Le fantôme, apparu les nuits précédentes, semblerait vouloir prévenir la reine d'un danger, maisrencontrerait des difficultés à apparaître, à s'exprimer comme et où bon lui semble.
C'est à ce propos que leur chef vient les interroger, suivit de Jocaste et du devin Tirésias, surnommé «Zizi ».
La reine espère en profiter pour revoir son mari, et même l'entendre.
Cependant, alors que sa femme discute.
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