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La machine infernale de Cocteau

Publié le 11/03/2011

Extrait du document

cocteau
 
I-SITUER L'ACTION DANS L'ESPACE ET L'EPOQUE
 
La pièce met en scène de grands personnages de la mythologie grecque, tel qu'Œdipe, Jocaste ou leur fille Antigone dans un bref passage. L'action se déroule donc en Grèce antique et notamment dans la cité de Thèbes.
N'étant pas du théâtre classique, cette pièce de Cocteau ne respecte ni l'unité de temps, ni l'unité de lieu. Ainsi, l'acte I, « Le fantôme «, a lieu sur les remparts de la ville, alors que celle-ci est menacée par le Sphinx, créature terrifiante qui tue ceux qui ne répondent pas à son énigme. Le deuxième acte intitulé « La rencontre d'Œdipe et du Sphinx « prend place au même moment, mais à l'extérieur de la ville, non loin de ses portes où le Sphinx attend les voyageurs. Le triomphe du héro laisse alors place à l'acte III ou « La nuit de noce « où Œdipe et Jocaste se retrouvent dans la chambre nuptiale après leur mariage. Enfin, l'auteur marque une ellipse de dix-sept ans avant l'acte final, « Œdipe roi « en référence à Sophocle. C'est alors la grande épidémie de peste à Thèbes, alors dirigée par Œdipe, et les personnages se retrouvent dans une sorte de cour dans le palais royal.
 
II-RATTACHER LINTRIGUE A L'EPOQUE D'ECRITURE
 
Des siècles séparent la Grèce antique d'Œdipe et la pièce de Cocteau, publiée en 1934. Cependant certains aspects de l'intrigue sont paraissent intemporels et se lient de cette façon au XXe siècle.
En effet, la pièce évoque des sujets d'actualité, amenés par exemple par la notion de secret de famille. Car Jocaste, ayant laissé son fils à l'abandon à sa naissance, après lui avoir percé les pieds, ne peut se résoudre à avouer son secret, même à Œdipe, avant de savoir qu'il est l'enfant abandonné. Elle préfère même se pendre sans adieu plutôt que de le lui raconter elle-même.
De ce secret découle un autre aspect intemporel, celui du secret politique. La reine, effrayée par la prédiction, prive Thèbes de son futur roi, faisant passer son abandon pour un décès naturel. Mais la vérité éclate toujours, comme Cocteau veut le démontrer dans sa pièce, puisque le secret de Jocaste est révélé par un messager de Corinthe.
La notion de fatalité est elle aussi indépendante du temps. Alors que Jocaste et Laïus puis Œdipe veulent déjouer les prédictions des oracles, leur destin les rattrape et le jeune homme tue son père avant d'épouser sa mère.
En attribuant un symbole au personnage du Sphinx, La machine infernale pourrait être en mesure de donner une représentation de la femme qui livre la clé de sa mort au premier voyageur dont elle tombe naïvement amoureuse.
Les familiarités entre les personnages paraissent incohérentes par rapport à notre représentation de cette époque antique et des mythes grecs, et tout particulièrement dans les familles nobles. Les surnoms « Zizi « et « me grosse vache «, attribués respectivement à Tirésias et à un soldat dans le premier acte semblent en effet trouver leur place au XXe siècle.
Enfin, le titre même de la pièce, La machine infernale, renvoi d'avantage au XXe siècle industrialisé plus qu'à l'Antiquité, par le terme de « machine «, qui peut être considéré comme un élément de modernité.
Cette pièce, au-delà des particularités liées à l'époque et à la mythologie comme la présence d'oracles ou le châtiment infligé à Œdipe par sa mère, se lie donc à l'époque d'écriture de par les aspects intemporels de l'intrigue.
 
III-ATTRIBUER UN REGISTRE A LA PIECE
 
La machine infernale s'inscrit dans le registre tragique. En premier lieu, les personnages sont nobles, caractéristique de la tragédie : Œdipe est fils de roi, Jocaste et Laïus ses parents, sont roi et reine de Thèbes. L'intrigue est construite autour du mythe d'Œdipe, qui constitue le symbole de la fatalité dans les croyances grecque. En effet, le roi et la reine de Thèbes, effrayés par la prédiction de l'oracle sur leur fils Œdipe dont le destin est d'épouser sa mère après le meurtre de son père, vont blesser et abandonner celui-ci. Des années plus tard, le jeune homme ignorant tout de son adoption et de sa vraie identité, est également effrayé par la prédiction et décide à son tour de déjouer son destin, en fuyant Corinthe, où il croit fuir les victimes de sa destinée. C'est ainsi qu'il tue par hasard son vrai père et épouse sa veuve, sa mère. Ce mythe montre comment l'être humain est rattrapé par la fatalité, même dans sa fuite. La pièce s'achève avec le suicide de la reine Jocaste, et l'auto mutilation d'Œdipe qui se crève les yeux, cherchant à s'infliger le pire châtiment.
Cependant, au-delà de son aspect tragique, la pièce possède irrévocablement des aspects appartenant au registre comique. Cette particularité se dévoile de plusieurs manières. Tout d'abord, au milieu de scènes tragiques, se distinguent des scènes burlesques, ce qui est notamment le cas du premier acte, où le fantôme de Laïus apparait à deux soldats sur les remparts de la ville. Le défunt roi veut prévenir d'un danger, mais comme l'explique le jeune soldat en parlant du spectre : « Mon camarade a remarqué qu'il se donnait beaucoup de mal pour apparaître, et que chaque fois qu'il se donnait du mal pour s'exprimer clairement, il disparaissait ; alors il ne savait plus comment s'y prendre «. Cette réplique donne une image au bord du ridicule d'un personnage important et sensé inspirer le respect. De plus, dans cette même scène, le devin Tirésias, faisant pourtant partie de ceux pouvant révéler le destin, est absurdement surnommé « Zizi «, alors que les soldats se surnomment « petite vache « entre eux. La reine Jocaste manque également de s'étrangler avec son écharpe, avant de déclarer « […] nous allons revenir à pied […] et nous visiterons les boîtes «. Enfin, le personnage d'Œdipe, fils de roi, est caricatural. Loin du héro grec, Cocteau lui attribue une image d'enfant à qui le terrible Sphinx a donné lui-même la réponse à la célèbre énigme, par amour et lassitude du meurtre. 
 
V-COMPARER A ELECTRE (de J. Giraudoux)
 
La machine infernale et Electre, deux exemples de théâtre moderne, présentent des similitudes dans le registre d'écriture, mais également dans le contenu même des deux pièces. En effet, tout comme Cocteau, Giraudoux a placé sa pièce entre deux registres : le tragique apporté par l'intrigue et le comique de situation ou de paroles. Alors qu'Œdipe commet parricide et inceste, Electre fait assassiner sa mère et son amant par son frère. Alors que la reine Jocaste observe un côté maladroit et déjanté, les petites Euménides rient d'un humour macabre des meurtres dans la noble famille des Atrides.
De même, le mythe d'Electre peut être interprété comme la version féminine de celui d'Œdipe. L'amour que la jeune fille porte à son père est aussi passionnel que celui de Jocaste et son fils. Mais alors que Laïus est tué plus par accident que par réelle intention, Clytemnestre et Egisthe sont eux victimes de la haine et de la rancœur d'Electre.
Peuvent également être rapprochés époque et personnages. Outre le fait que les deux intrigues aient lieu en Grèce antique, Œdipe et Electre sont tous deux issus de famille noble et enfants de roi. Cependant, alors qu'Electre incarne des vertus comme justice, raison et pureté, le personnage d'Œdipe ne comporte pas de signe de personnalité paraissant noble : il est insouciant, immature et peu courageux. Les femmes de Cocteau ont également un rôle bien moindre.
De plus, certains aspects intemporels se retrouvent dans les deux pièces, comme les notions de fatalité apportée par le tragique, mais également de secret familial et politique. Car comme énoncé précédemment, l'abandon d'Œdipe à sa naissance constitue un secret inavouable pour Jocaste, mais qui concerne à la fois Œdipe et la cité puisque le trône lui revenait de droit. Dans Electre, ces secrets sont liés à l'exil d'Oreste et au mystère de la mort d'Agamemnon, roi d'Argos. En revanche, l'adultère, très présente dans la pièce de Giraudoux, et dont dépend une partie de l'intrigue, n'est pas énoncée dans La machine infernale.
 
IV-RESUMé
 
               Le premier acte s'ouvre avec La Voix, qui rapporte des faits antérieurs à l'intrigue. Elle narre ainsi comment Jocaste reine de Thèbes, effrayée par la prédiction de la Pythie selon laquelle son fils tuerait son père et épouserait sa mère, abandonne son nouveau né, pieds troués et liés sur la montagne. Le petit est recueilli par un berger et est élevé par le roi et la reine de Corinthe qui l'appellent Œdipe. Il passe donc sa jeunesse dans la cité, dans l'ignorance de sa véritable identité.
               Des années plus tard, à Thèbes, deux gardes font le guet sur les remparts, pour protéger la ville du Sphinx, une créature à l'allure de femme terrorisant la cité en tuant ceux qui ne peuvent trouver la solution à son énigme. Les deux gardes attendent la venue d'un fantôme se disant être Laïus, défunt roi de Thèbes et mari de Jocaste. Le fantôme, apparu les nuits précédentes, semblerait vouloir prévenir la reine d'un danger, mais rencontrerait des difficultés à apparaître, à s'exprimer comme et où bon lui semble.
               C'est à ce propos que leur chef vient les interroger, suivit de Jocaste et du devin Tirésias, surnommé « Zizi «. La reine espère en profiter pour revoir son mari, et même l'entendre. Cependant, alors que sa femme discute à ce sujet avec le jeune soldat, Laïus essaye désespérément et inlassablement de se manifester.
               Ce n'est malheureusement qu'après le départ de la reine qu'il est remarqué par les deux soldats, à qui il annonce la venue d'un jeune homme.
 
               Au même moment à l'extérieur de la ville, le Sphinx se lamente à Anubis de sa lassitude de tuer les voyageurs qui n'arrivent à résoudre son énigme. La jeune femme, malgré la surveillance du Dieu se dit prête à se sacrifier pour laisser la vie à celui dont elle tomberait amoureuse.
               C'est sur cette complainte qu'apparaît Œdipe, qui s'est enfuit de Corinthe pour déjouer son tragique destin et dont l'allure éveille les sentiments du Sphinx. Quand le jeune homme lui avoue que son seul désir est de se confronter au Sphinx, la jeune fille, subjuguée, révèle son identité. Puis, s'emportant dans une description du possible supplice d'Œdipe qui ne peut plus que bafouiller quelques supplications, elle finit par lui révéler malencontreusement la solution de l'énigme : l'homme qui marche à quatre pattes au matin de sa vie, puis sur deux pattes, et enfin sur trois, aidé d'une canne.
               C'est ainsi que le jeune homme triomphe du monstre, et court vers la ville dont la reine Jocaste lui est promise grâce à sa victoire, alors qu'Anubis révèle que le jeune homme vient de tuer son père Laïus, roi de Thèbes et qu'il s'élance à présent vers les bras de sa mère.
 
               La Voix annonce à présent qu'Œdipe, arrivé avec la dépouille du Sphinx, est dés le lendemain couronné. Il fait nuit, Jocaste et le jeune vainqueur se trouvent dans la chambre nuptiale, fatigués de la journée de fête qui vient de s'écouler. Tous deux semblent pris d'un amour sincère, qu'ils tentent de s'exprimer maladroitement.
               Malgré cela, Tirésias souhaite s'entretenir avec Œdipe, à la suite de funestes présages, et pour s'assurer de la sincérité de son amour pour Jocaste. Mais celui-ci ne soupçonne que la colère du devin, de voir le pouvoir lui échapper, alors qu'il se trouvait proche de la reine. Au cours de la dispute, Œdipe croit devenir aveugle quelques instants.
               Après des excuses réciproques, le nouveau couple reprend son tête à tête durant lequel Jocaste confie à son époux son infanticide, en l'attribuant à une amie. La réaction d'Œdipe est incompréhensive. Un ivrogne fait alors irruption, insistant sur l'excessive différence d'age. Cette remarque ne fait que tourmenter Jocaste, sans pour autant éveiller ses soupçons.
 
               Dix sept ans plus tard, la peste s'est abattue sur Thèbes. La Voix révèle qu'Œdipe va connaître le malheur, après ses fausses années de bonheur en compagnie de Jocaste.
               Un jour, un messager arrive de Corinthe pour annoncer la mort de son roi. Cette nouvelle provoque le soulagement d'Œdipe, sa satisfaction à l'idée d'avoir déjoué son destin, de ne pas avoir tué son propre père, ni épousé sa mère. Le messager, voulant consoler le roi, révèle alors un secret : il n'est que le fils adoptif de Polybe et Merope. L'histoire se reconstruit au fur et à mesure. Œdipe révèle qu'il a autrefois tué un homme. Jocaste est la première à comprendre le drame et s'en va se pendre. Puis, le roi apprend qu'il a en fait commis le parricide et l'inceste qui lui étaient destinés. Il se crève donc les yeux, restant aveugle comme il l'avait été le soir de ses noces. La fin de sa vie sera guidée par sa fille, Antigone.
                                                                                                                            SOURCE :dissertationsgratuites.com
 

cocteau

« les yeux, cherchant à s'infliger le pire châtiment. Cependant, au-delà de son aspect tragique, la pièce possède irrévocablement des aspects appartenant au registrecomique.

Cette particularité se dévoile de plusieurs manières.

Tout d'abord, au milieu de scènes tragiques, sedistinguent des scènes burlesques, ce qui est notamment le cas du premier acte, où le fantôme de Laïus apparait àdeux soldats sur les remparts de la ville.

Le défunt roi veut prévenir d'un danger, mais comme l'explique le jeunesoldat en parlant du spectre : « Mon camarade a remarqué qu'il se donnait beaucoup de mal pour apparaître, et quechaque fois qu'il se donnait du mal pour s'exprimer clairement, il disparaissait ; alors il ne savait plus comment s'yprendre ».

Cette réplique donne une image au bord du ridicule d'un personnage important et sensé inspirer lerespect.

De plus, dans cette même scène, le devin Tirésias, faisant pourtant partie de ceux pouvant révéler ledestin, est absurdement surnommé « Zizi », alors que les soldats se surnomment « petite vache » entre eux.

Lareine Jocaste manque également de s'étrangler avec son écharpe, avant de déclarer « […] nous allons revenir à pied[…] et nous visiterons les boîtes ».

Enfin, le personnage d'Œdipe, fils de roi, est caricatural.

Loin du héro grec,Cocteau lui attribue une image d'enfant à qui le terrible Sphinx a donné lui-même la réponse à la célèbre énigme, paramour et lassitude du meurtre.

V-COMPARER A ELECTRE (de J.

Giraudoux) La machine infernale et Electre, deux exemples de théâtre moderne, présentent des similitudes dans le registred'écriture, mais également dans le contenu même des deux pièces.

En effet, tout comme Cocteau, Giraudoux aplacé sa pièce entre deux registres : le tragique apporté par l'intrigue et le comique de situation ou de paroles.

Alorsqu'Œdipe commet parricide et inceste, Electre fait assassiner sa mère et son amant par son frère.

Alors que la reineJocaste observe un côté maladroit et déjanté, les petites Euménides rient d'un humour macabre des meurtres dansla noble famille des Atrides. De même, le mythe d'Electre peut être interprété comme la version féminine de celui d'Œdipe.

L'amour que la jeunefille porte à son père est aussi passionnel que celui de Jocaste et son fils.

Mais alors que Laïus est tué plus paraccident que par réelle intention, Clytemnestre et Egisthe sont eux victimes de la haine et de la rancœur d'Electre. Peuvent également être rapprochés époque et personnages.

Outre le fait que les deux intrigues aient lieu en Grèceantique, Œdipe et Electre sont tous deux issus de famille noble et enfants de roi.

Cependant, alors qu'Electreincarne des vertus comme justice, raison et pureté, le personnage d'Œdipe ne comporte pas de signe depersonnalité paraissant noble : il est insouciant, immature et peu courageux.

Les femmes de Cocteau ont égalementun rôle bien moindre. De plus, certains aspects intemporels se retrouvent dans les deux pièces, comme les notions de fatalité apportéepar le tragique, mais également de secret familial et politique.

Car comme énoncé précédemment, l'abandon d'Œdipeà sa naissance constitue un secret inavouable pour Jocaste, mais qui concerne à la fois Œdipe et la cité puisque letrône lui revenait de droit.

Dans Electre, ces secrets sont liés à l'exil d'Oreste et au mystère de la mortd'Agamemnon, roi d'Argos.

En revanche, l'adultère, très présente dans la pièce de Giraudoux, et dont dépend unepartie de l'intrigue, n'est pas énoncée dans La machine infernale. IV-RESUMé Le premier acte s'ouvre avec La Voix, qui rapporte des faits antérieurs à l'intrigue.

Elle narre ainsicomment Jocaste reine de Thèbes, effrayée par la prédiction de la Pythie selon laquelle son fils tuerait son père etépouserait sa mère, abandonne son nouveau né, pieds troués et liés sur la montagne.

Le petit est recueilli par unberger et est élevé par le roi et la reine de Corinthe qui l'appellent Œdipe.

Il passe donc sa jeunesse dans la cité,dans l'ignorance de sa véritable identité. Des années plus tard, à Thèbes, deux gardes font le guet sur les remparts, pour protéger la ville duSphinx, une créature à l'allure de femme terrorisant la cité en tuant ceux qui ne peuvent trouver la solution à sonénigme.

Les deux gardes attendent la venue d'un fantôme se disant être Laïus, défunt roi de Thèbes et mari deJocaste.

Le fantôme, apparu les nuits précédentes, semblerait vouloir prévenir la reine d'un danger, maisrencontrerait des difficultés à apparaître, à s'exprimer comme et où bon lui semble. C'est à ce propos que leur chef vient les interroger, suivit de Jocaste et du devin Tirésias, surnommé «Zizi ».

La reine espère en profiter pour revoir son mari, et même l'entendre.

Cependant, alors que sa femme discute. »

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