LA « LETTRE A L'ACADÉMIE » DE FENELON

— L'Académie avait prié ses membres d'établir pour elle un plan de travaux. La réponse de Fénelon fut remarquée, on lui demanda d'étendre son mémoire, qui devint la Lettre sur les occupations de l'Académie française. Il y propose, outre l'achèvement du dictionnaire, la rédaction d'une grammaire, d'une rhétorique, d'une poétique, de divers traités sur la tragédie, la comédie, l'histoire et, à propos de chacun de ces projets, il expose ses idées sur les genres littéraires et sur quelques grandes oeuvres. - Envisageant l'achèvement du Dictionnaire et la rédaction d'une Grammaire, Fénelon parle tout d'abord de la langue française. Il la trouve pauvre, et il a bien raison de souhaiter qu'elle s'enrichisse. Mais comment ? Ici apparaît l'utopie : création de mots, multiplication de synonymes, remplacement de périphrases par un mot unique, tout cela nous aurait encombrés de mots inutiles et' sans pureté, en nous privant par ailleurs d'incontestables trouvailles d'expression.