La jouissance esthétique chez ECo (résumé)
Publié le 13/09/2015
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« Maintenant, nous le savons : l’ouverture est la condition même de la jouissance esthétique, et de toute forme dont on peut jouir pour ce qu’elle est dotée d’une valeur esthétique, est “ouverte”.»
Pour Umberto Eco, cette évolution dans la façon de concevoir l’œuvre d’art doit être mise en rapport avec la façon dont l’homme conçoit l’univers. Au Moyen Âge, l’homme vit dans un univers clos, centré sur la Terre et sur l’être humain, voulu et conduit par Dieu, où chaque chose a son sens et sa place. L’œuvre d’art est conçue dans le même esprit. Elle a un sens qu’il est possible d’expliciter. Dans le monde moderne, la Terre n’est plus qu’une planète errante et il n’existe plus un livre dont on peut tirer la vérité. Les repères s’estompent et l’œuvre d’art est ouverte, partiellement à faire comme la vie de l’homme et comme l’histoire de l’humanité.
«
dans des situations de ce type, l'interprète dispose
d'une certaine marge de manœuvre, et, bien que
le
texte soit scrupuleusement respecté, on n'écoutera
jamais exactement la même suite de Bach, on assistera
à autant de Phèdre qu'il y aura d'actrices et de metteurs
en scène.
En tenant compte de cette marge laissée à
l'interprète ou au lecteur,
Umberto Eco parle d'une
ouverture au premier degré.
Mais, à côté de ces œuvres dont la structure est figée,
apparaissent aujourd'hui des œuvres pour lesquelles
le
principe d'ouverture est voulu par l'auteur.
Ainsi, en
musique, des compositeurs comme Stockhausen,
Berio, Pousseur, Boulez, offrent à l'interprète des
œuvres dont on pourrait dire qu'elles sont
« inache
vées», leur achèvement étant laissé à la libre disposi
tion de l'interprète.
Ici l'œuvre
se présente comme un
éventail de structures musicales que l'interprète pourra
jouer dans l'ordre qui lui convient.
Là, l'ordre des
notes est imposé comme dans une partition tradition
nelle, mais leur durée est laissée au bon vouloir de
l'interprète.
Pierre Boulez compose une Troisième
suite
pour piano constituée de « sections » qui peuvent
se combiner au gré de celui qui interprète l'œuvre.
Umberto Eco prend aussi des exemples dans d'autres
arts.
Tel écrivain fournit les éléments agençables
à par
tir desquels
le lecteur élaborera son histoire.
Grâce à un
système optique, tel peintre va permettre
à l'amateur de
«peinture» de participer à la création d'un« tableau».
Dans tous ces cas, l'ouverture est voulue par l'auteur,
explicite, et
le matériau de départ volontairement
«incomplet».
Eco parle alors d'une ouverture au
second degré.
Umberto Eco n'oppose pas un passé caractérisé par
l'« œuvre fermée» et le monde contemporain privilé
giant
l'« œuvre ouverte».
Il montre bien cependant
que l'ouverture, dans
le passé, restait une ouverture au.
»
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