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La guerre de Troie n'aura pas lieu de Giraudoux (résumé et analyse)

Publié le 16/10/2013

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ACTE 1 : À Troie, où Hector et sa femme Andromaque ne rêvent que de paix, on parle surtout de guerre. En effet, les Grecs risquent fort de déclarer la guerre aux Troyens si Hélène - que Pâris, le frère d'Hector, a enlevée au roi de Sparte, Ménélas - ne leur est pas rendue. Deux clans s'opposent : les bellicistes, résolus à garder Hélène dont le charme et la beauté les a subjugués, et les pacifistes...

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« II -Une culture vivante Si les références culturelles sont nombreuses dans cette pièce qu'un critique a qualifiée de « bouillon de haute culture », la culture y subit un traitement particu­ lier, échappant à l'ennui, à l'artifice pompeux et à la cuistrerie.

Le lecteur cultivé s'amusera de la manière irrévérencieuse dont Giraudoux traite la paix et les dieux.

Il goûtera ces formules qui définissent successivement la Grèce(« C'est beaucoup de rois et de chèvres éparpillées sur du marbre»;« La face arrogante et le cul plat, c'est tout grec»), l'abandon des femmes(« Elles ne consentent qu'à la contrainte, mais alors avec enthousiasme»), le couple conjugal («La vie de deux époux qui s'aiment, c'est une perte de sang-froid perpétuel»).

Il ne manquera pas de relever l'hommage à Homère dans l'évocation des vieillards comparés à des cigognes, la référence déformée à Lamartine : « Un seul être nous manque et tout est repeuplé » ou à Ronsard : « une Hélène vieillie, avachie, éden­ tée, suçotant accroupie quelque confiture dans sa cuisine ».

Mais la culture peut aussi laisser la place au prosaïsme le plus brutal : «Moi, je t'appelle beau-frère de pute! », déclare Oïax à Hector.

III - Le déterminisme historique Sept ans après Siegfried, La guerre de Troie n'aura pas lieu présente un com­ battant, Hector, qui s'emploie comme Siegfried à une possible réconciliation.

Mais la paix est devenue impossible et la pièce s'appuie sur une actualité du désenchan­ tement.

Le combat d'Hector est vain.

Et Giraudoux semble poser cette question : peut-on lutter contre !'Histoire? Diplomate et germaniste, Giraudoux a assisté à la montée du fascisme et du na­ zisme en Allemagne.

En France une évolution s'est également produite, faisant passer de l'horreur d'une première guerre à l'attente fataliste d'une seconde.

Hec­ tor espère avoir vécu « la der des der '" mais il est conscient de cette montée des périls, d'une fatalité des forces obscures contre lesquelles les hommes ne peuvent rien.

La guerre de Troie n'aura pas lieu offre donc la représentation prémonitoire d'une Histoire en marche, de cette« forme accélérée du temps» qu'est le destin selon Cassandre.

IV -Hector et Hélène: deux personnages de l'absurde Hector, qui fait tout pour empêcher la guerre et qui en est l'opposant déclaré, est aussi l'agent le plus sûr du destin.

C'est lui qui, en tuant Démokos, déclenche la guerre.

Dans la même scène, à dix répliques de distances, Hector passe de la déné­ gation du vainqueur: «La guerre n'aura pas lieu, Andromaque» à l'affirmation impuissante du vaincu : « Elle aura lieu ».

Entre ces deux moments lui a été révélée l'absurdité d'un monde dont le destin a basculé.

Autre personnage de l'absurde, Hélène est la cause du conflit entre les deux peuples et de la division entre bellicistes et pacifistes.

Elle est le type même de la femme irresponsable, incarnation de l'innocence coupable, sorte d'instrument du destin.

Admirée et détestée, convoitée, enlevée, séduite, étrangement indifférente au sort du monde, elle revendique l'inconséquence et la légèreté.

Hector condamne cette attitude parce qu'elle est une« dérision du monde».. »

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