LA FONTAINE Rusé comme Renard Fables choisies
Publié le 24/12/2019
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prudent. La tâche du lecteur, quant à elle, est plus aisée. Il a déjà percé les intentions réelles du Renard car il sait dès le troisième vers que celui-ci, « alléché », ne s’intéresse qu’au fromage.
La morale confirme l’importance de la parole dans l’art de la ruse. Elle est délivrée par le Renard lui-même qui transforme habilement le produit du larcin en juste rétribution : « Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute » (v. 16). Au contraire, le fabuliste ne donne jamais la parole au Corbeau. C’est sous la forme du discours indirect, donc entièrement contrôlé par l’auteur, que nous sont transmises ses bonnes résolutions : «Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus» (v. 18). La bêtise du Corbeau semble donc aller de pair avec son incapacité à s’exprimer.
A travers la fable « Le Corbeau et le Renard», le fabuliste semble donc nous proposer un moyen pour lutter contre «le plus fort » : la force du faible doit être son intelligence et son aptitude à manier la langue. Le Renard réussit là où la Cigale et l’Agneau échouent : il parvient à obtenir de quoi subsister car il centre son discours sur son interlocuteur et non sur lui-même.
Pour aller plus loin
En prolongement de cette séance, on demande aux élèves de lire les fables de la partie « La ruse pour résister aux puissants » (p. 37-46) puis de compléter le tableau proposé dans la rubrique « Ruses et rusés » du Dossier de Eédition (p. 97).
Selon la démarche favorisée par l’enseignant, les élèves auront lu une première fois à la maison l’intégralité des fables du recueil en amont de la première séance ou les découvriront en classe. On commence cette séance introductive par la découverte de la biographie de l’auteur, en corrigeant le questionnaire « Qui est Jean de La Fontaine ? » (« Avez-vous bien lu ? », Dossier de l’édition, p. 81-82) préparé par les élèves à la maison. Le professeur vérifie ainsi la bonne compréhension des informations fournies dans la Présentation du recueil (p. 9-11) ainsi que la connaissance du contexte d’écriture des Fables.
On répartit ensuite les élèves par groupes de quatre. Ils traitent la première question de l’activité « Qu’est-ce qu’une fable ? » (Dossier de l’édition, p. 83) et proposent ainsi leur propre définition du genre de la fable. Ils s’appuient pour cela sur les connaissances acquises à l’école primaire. On affine ensuite cette définition en lisant à voix haute la dédicace au Dauphin (p. 25). Le professeur conclut en résumant au tableau les éléments de définitions donnés par Jean de La Fontaine et les éléments de définition proposés par les élèves.
On termine cette première séance en analysant l’intitulé de l’objet d’étude abordé dans cette séquence : « Résister au plus fort : ruses, mensonges et masques ». Cela permet de formuler la problématique qui sert de fil directeur au travail sur le recueil Rusé comme Renard : quelles sont les différentes stratégies inventées par les ruseurs pour résister au plus fort ?
Le professeur peut également orienter les élèves vers l’activité « Poètes en herbe », Dossier de l’édition, p. 84, afin de les initier aux principales règles de la versification.
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