LA FONTAINE: LES FABLES (Fiche de lecture)
Publié le 18/11/2010
Extrait du document
« Maître Corbeau sur un arbre perché,
Tenait en son bec un fromage Maître Renard, par l'odeur alléché, Lui tint à peu près ce langage : Et bonjour, Monsieur du Corbeau. Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau!« (Fables, I, 2) Cette langue en liberté sert une infinie variété de styles : La Fontaine sait être réaliste dans sa description des gens de la campagne : « Perrette sur sa tête ayant un Pot au lait Bien posé sur un coussinet Prétendait arriver sans encombre à la ville. Légère et court vêtue elle allait à grand pas ; Ayant mis ce jour-là, pour être plus agile Cotillon simple, et souliers plats.« (Ibid., VII, 9, «La Laitière et le Pot au lait«)
«
Tenait en son bec un fromage
Maître Renard, par l'odeur alléché,
Lui tint à peu près ce langage :
Et bonjour, Monsieur du Corbeau.
Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau!»
(Fables, I, 2)
Cette langue en liberté sert une infinie variété de styles : La Fontaine sait être réaliste dans sa description des gensde la campagne :
« Perrette sur sa tête ayant un Pot au lait
Bien posé sur un coussinet
Prétendait arriver sans encombre à la ville.
Légère et court vêtue elle allait à grand pas ;
Ayant mis ce jour-là, pour être plus agile
Cotillon simple, et souliers plats.»
(Ibid., VII, 9, «La Laitière et le Pot au lait»)
De ce ton simple et familier, il passe au style héroï-comique pour décrire la lutte entre un lion et un moucheron (« LeLion et le Moucheron», II, 9).
Souvent comique, le vers sait aussi s'ouvrir à la tendresse et au lyrisme :
« Hélas ! quand reviendront de semblables moments ?Faut-il que tant d'objets si doux et si charmants
Me laissent vivre au gré de mon âme inquiète ? Ah ! si mon coeur osait encore se renflammer !»
(Ibid., IX, 2, « Les Deux Pigeons»)
Il peut enfin être pathétique pour exprimer la misère du malheureux confronté à la mort («La Mort et le Bûcheron», I,16).
Par cette diversité qui révèle un véritable bonheur d'écrire, La Fontaine entend bien charmer son lecteur, car :
« Une morale nue apporte de l'ennui.»
2.
«UNE AMPLE COMÉDIE À CENT ACTES DIVERS»
C'est par ces mots que La Fontaine s'est plu à décrire son oeuvre.
La métaphore n'est pas gratuite, car les Fables, dans leur contenu comme dans leur construction, rappellent l'art du théâtre.
Chaque fable en effet est construitecomme une courte comédie.
Une très brève exposition, condensée le plus souvent en une seule formule, présente la situation et les personnages; elle est souvent à l'imparfait pour mieux poser le cadre du récit, comme au début d'un conte :
«Deux Mulets cheminaient : l'un d'avoine chargé, L'autre portant l'argent de la Gabelle.»
(Fables, I, 4, «Les Deux Mulets»)
e* Puis vient le développement, l'action même, rapide et nette.
Comme au théâtre, La Fontaine, usant volontiers duprésent, fait vivre devant nos yeux ses personnages, leur donnant des attitudes pittoresques, décrivant leursgestes, parfois les faisant dialoguer dans un échange incisif :
«Regardez bien, ma soeur ;
Est-ce assez ? dites-moi ; n'y suis-je point encore ?
— Nenni.
— M'y voici donc ? — Point du tout.
— M'y voilà ? — Vous n'en approchez point.»
(Ibid., I, 3 «La Grenouille qui se veut faire aussi grosse que le boeuf»).
»
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