La Fin des notables de Halévy (Daniel)

« 6 la manière d'un romancier qu'en historien.

Pour dégager le sens d'un événement , il s'attache à un personnage privilégié dont il restitue, sous forme de monologues ou -de dialogues fictifs, lès idées et les états d'Ame.

Quelques figures marquantes se détachent ainsi sur la scène poli­ tique des débuts de la 111• République : le duc de Broglie défini par son " incapacité foncière de faire droit aux réalités sociales et productives "• Gambetta, " moins homme d'Ëtat qu'artiste , sublime chanteur des rues "• et Thiers , " petit-bourgeois tenace, coriace et presque éter­ nel "· De tels portraits , qui témoignent d'une fine Intuition psychologique, sont brossés avec un sens classique de la formule .

5 De la riche documentation dont il dispose · (la corres­ pondance échangée par les principaux hommes politiques de l'époque et les notes de son père Ludovic Halévy), Daniel Halévy extrait une multitude de petits faits signi­ ficatifs qui éclairent bien des points controversés .

Mais ce grand bourgeois, admirateur de Nietzsche, n'est pas un observateur impartial.

Son mépris du radicalisme républi­ cain et sa nostalgie de la société française d'avant 1848 lui tiennent lieu d'hypothèse de travail.

On a pu Imputer à ce parti pris sur la réalité le rOte prépondérant accordé par Halévy aux notables dans l'établissement de la Ill" République et l'effacement où il réduit les autres acteurs historiques de l'époque.

A signaler d'ailleurs qu'Albert duc de Broglie, est le grand-père de Maurice et de Louis de Broglie, très Importants physiciens du xxe siècle.. »