LA FAYETTE (Mme de) : La Princesse de Clèves (Fiche de lecture)
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
«
manière linéaire et se présente sous une forme compacte, dépourvue de chapitres.
Pourtant le roman suit un planrigoureux (où se discernent trois mouvements) compliqué par une construction musicale à base de variationsthématiques.
1.
Les trois grands mouvements
a/ L'entrée dans le mondeQuatre séquences : 1.
La Cour (avant-scène destinée à peindre le milieu, pp.
3 à 14) ; 2.
Mlle de Chartres (saprésentation, la rencontre chez le joaillier, ses succès à la Cour, les intrigues, le mariage, pp.
15 à 37) ; 3.
Les deuxamants (retour de Nemours à Paris, le bal, expérience de la jalousie et découverte de l'amour, pp.
38 à 64) ; 4.
Lamort de Mme de Chartres (maladie, révélation à sa fille, solitude de Mme de Clèves, pp.
64 à 70).
b/ Les luttes de l'amourCinq séquences : 1.
Histoire de Mme de Tournon et les réactions qu'elle suscite (pp.
71 à 84) ; 2.
L'entente secrète(projet de mariage de Nemours, aveux involontaires de Mme de Clèves, retour de Mme de Clèves à la Cour, pp.
85 à103) ; 3.
Histoire d'Anne Boleyn par la Dauphine (pp.
103- 106) ; 4.
Péripéties romanesques (vol du portrait, letournoi, la lettre perdue et les premières conséquences, pp.
106 à 128) ; 5.
La marche à l'aveu (histoire du vidamede Chartres,péripéties autour de la lettre, remords de Mme de Clèves, aveu à son mari, pp.
128-167).
c/ Les conséquences de l'aveuTrois séquences : 1.
Le destin en marche (indiscrétion de Nemours, torture des trois personnages, fiançailles etmariage de Madame, mort du roi Henri II (pp.
167 à 204) ; 2.
La fin de l'espoir (poursuite de Nemours à Paris et àCoulommiers, espionnage du prince de Clèves, sa maladie, sa mort, pp.
205 à 238) ; 3.
Le dénouement (lesréactions de Nemours et de Mme de Clèves, réveil de l'amour, dernière entrevue, décision finale puis récit de la viedes amants après leur séparation, pp.
238 à 269).
2.
La construction musicale
Tout le roman est construit en fonction de la scène de l'aveu qui en constitue la plus grande originalité, le pointculminant et le leitmotiv récurrent.
Un art consommé des préparatifs dans l'intrigue principale et dans les péripétiessecondaires doit nous amener à la révélation finale qui déclenche une série de catastrophes.
L'exemple le plus netde cette annonce du thème est la scène du début du « tome deuxième)) où, à propos des amours de Mme deTournon, le prince de Clèves déclare qu'il préférerait qu'une femme avouât à son amant (ou à son mari) qu'elle enaime un autre.C'est dans cette perspective que peut se justifier la présence dans ce roman des « épisodes ».
Il y a en effet, dansLa Princesse de Clèves, quatre histoires indépendantes, quatre « tiroirs » comme il était de tradition d'intercaler engrand nombre dans les romans galants et précieux (Zaïde est déjà construit sur le même procédé).
Deux épisodessont de nature historique (celui de Mme de Valentinois, « tome premier », pp.
44 à 52, et celui d'Anne Boleyn, «tome deuxième », pp.
103 à 106) ; un purement romanesque (celui de Mme de Tournon, « tome deuxième », pp.
71à 84) ; un autre qui tient à la fois de l'histoire et du roman (celui du vidame de Chartres, « tome deuxième » et « tome troisième », pp.
128 à 140).
On a pu juger ces digressions inutiles, maladroites (elles sont toujours présentées de la même façon),concessions avouées à la mode.
Pourtant elles remplissent une fonction subtile dans l'action qu'ellessoulignent, répète symphoniquement à travers des variations SLIP le même thème des complications del'amour.
Elles donnent, en outre, au roman une épaisseur psychologique qui évite la sécheresse des premièresnouvelles écrites par Mme de La Fayette.
Les protagonistes du drame
Mme de Clèves
Portrait discret, flou, par petites touches.
a/ Au physique : «beauté parfaite », « extrême jeunesse)) (moins de seize ans au début du roman) ; « teint blanc », « cheveux blonds », « traits réguliers », « grâce et charmes » (pp.
14 à 16).
b/ Psychologiquement : elle est timide (elle rougit chez le joaillier, p.
16), sincère et franche (« cœur noble et bien fait », p.
31).
Elle est sage, débat de tout avec sa mère.
Elle connaît la pitié (à l'égard de Guise, p.
34),l'émotion (lorsque meurt sa mère, p.
67).
c/ Sentimentalement : au début du roman, elle ignore l'amour et se marie sans répugnance, mais sans inclination (p.
33).
Elle est même un peu niaise (p.
34; Valincour la comparait injustement à l'Agnès de Molière!).
Nemours va éveiller en elle la passion et donner à son caractère une profondeur nouvelle (petits mensonges.
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