La Faim de Knut Hamsun

« Ces engagements discréditent l'homme, mais ne définis­ sent pas !'écrivain.

Elsa Triolet et Louis Aragon exprimè­ rent leur enthousiasme pour Le Voyage qui disait la fraternité de tous les «blessés du travail», comme Gide et André Breton n'avaient pas caché le choc ressenti à la lec­ ture de La Faim, ce «livre étrange» qui laisse «des larmes et du sang plein les doigts, plein le cœur » (Gide, Préface).

Jean-Louis Barrault l'adapta pour la scène.

C'était le premier roman publié par Knut Hamsun (pseu­ donyme de Knut Pedersen).

Il était né le 4 août 1859 à Lom, fut un enfant pauvre, un adolescent besogneux, parfois affamé, un adulte célèbre et reconnu, un vieillard égaré.

Issu d'une famille paysanne assez démunie, il fut confié à l'âge de quatre ans à un oncle, ministre protestant d'une église située en plein cœur de l'océan Arctique, dans les îles Lofoten.

Knut Hamsun vécut en autodidacte ses années d'enfance et d'adolescence, passées auprès d'un homme rigide et sévère.

A l'âge de dix-sept ans, il fut placé comme apprenti chez un cordonnier.

Puis il fut tour à tour charbon­ nier, cantonnier, maître d'école, secrétaire du chef de la police locale.

Il ne réussit pas à concilier le travail universi­ taire et la nécessité de subvenir à ses besoins.

Parti sur un bateau en Amérique, il exerça là-bas vingt métiers : garçon laitier, cultivateur, répétiteur de français, receveur de tramway.

On raconta, plus tard, qu'il perdit cette place pour avoir lu Euripide au lieu de percevoir le prix des billets.

Mais cette version est contestée, et certains prétendent que Hamsun, ne connaissant pas le trajet, avait appris par cœur la liste des arrêts, et se trompait ainsi, sou­ vent, dans ses renseignements aux voyageurs.

1885 : retour à Christiania(! 'actuelle Olso ).

1886: à nou­ veau aux États-Unis, Hamsun s'essaie au métier de reporter.

1887: retour en Norvège, à bord d'un chalutier russe.

Ham­ sun écrit, et exerce divers travaux manuels.

1890 : parution de La Faim.

Le livre apporte à !'écrivain la gloire.

Désor­ mais, il sera romancier, un romancier «reconnu».

1892 : Mystères.

On a dit que c'était la clef de l'œuvre, car l'on y trouve le thème essentiel du «vagabond par essence» : un. »