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La drôle de guerre de Jean-Paul Sartre (résumé & analyse)

Publié le 06/12/2018

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LA GUERRE COMME RETRAITE

 

Dans une page de brouillon, écrite vers 1953 et que cite Arlette Elkaïm-Sartre, Fécri-vain note : « Je faisais la guerre à mon image : bourgeois, j'avais choisi mon arme par recommandation ; pacifiste, je l'avais prise pacifique, antimilitariste, je l’avais voulu faire comme simple soldat (antimilitariste parce qu’intellectuel) ; inapte à la vie physique (borgne), je la faisais dans l’auxiliaire. Âgé de trente-quatre ans, je la faisais avec des réservistes, c’est-à-dire des hommes mariés et pères de famille. D’autre part, la drôle de guerre réfléchissait notre volonté profonde de ne pas nous battre puisque Hitler n’attaquait pas pour laisser pourrir cette guerre, connaissant nos sentiments. C’est dire que je me réfléchissais dans cette guerre qui se réfléchissait en moi et me réfléchissait son image. Le résultat fut que j’écrivis d’abord sur la guerre et finalement sur moi. Elle devint une retraite. »

Entre septembre 1939 et juin 1940, Jean-Paul Sartre, mobilisé, tient son journal. Des quinze carnets qu ’il noircit au cours de ces dix mois, cinq sont retrouvés et publiés en 1983. Un sixième réapparaît en juin 1991 - en fait, le premier chronologiquement -, celui dans lequel Sartre s’explique sur le sens - personnel et littéraire - de cette entreprise. Présentée et annotée par Arlette Elkaïm-Sartre, fille adoptive de l’écrivain, cette édition des Carnets de la drôle de guerre, publiée par Gallimard, présente un témoignage capital sur la genèse de l’œuvre sartrienne.

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