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La Dîme royale de Vauban

Publié le 28/03/2012

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La Dîme royale est un ouvrage important à plusieurs titres : il renseigne avec sOreté et précision sur la situation financière et administrative du pays; il dénonce, preuves à l'appui, les exigènces intolérables du fisc qui impose en raison parfois inverse de la fortune des contribuables et exempte net les privilégiés; il est la preuve de l'intérêt que les esprits les plus «éclairés« et les plus honnêtes...

vauban

« VAUBAN au service de la nation, il a pu se rendre _compte que, si la situation est telle en France, c'est que tous les sujets ne contribuent pas, avec une égale et juste répartition, selon leurs possibilités économiques, aux besoins de l'Etat.

La misère est généralisée, surtout dans les campagnes,· et jure avec le luxe étourdissant des privilégiés et des exemptés de l'impôt.

· La cause de cet inacceptable et dangereux.

état de choses, Vauban la trouve dans • les abus et malfaçons qui se pratiquent dans la levée des failles, des aides et douanes provinciales •.

On le sent sincère et touché de pitié quand_ il évoque le sort des paysans.

« ...

Si l'on n'y remédie, [il est certoin] que le menu peuple tombera dans une extrémité dont il ne se relèvera pas, les grands chemins de la campagne et.

des bourgs étan_t pleins de mendiants que la faim et la nudité chassent de chez eux.

» ..

Vauban entreprend donc de chercher un remède à cette situation: il le fait avec autant de compétence que de modestie.

Seri analyse de la taille (base du système fiscal alors en exercice), des impôts traditionnels sur la consommation, prouve que ces systèmes, à l'usage, deviennent inefficaces ou nuisibles.

Il leur oppose un autre moyen: ce sera la dîme royale dont le principe oblige chacun ·à payer l'impôt proportionnellement à ses ressources.

Elle consiste dans la perception « d'une portion de tous les fruits de la terre sans exception; et dans une portion de ce qui fait d'ailleurs du revenu O!fX hommes, de quelque nature qu'il puisse être sans en rien excepter.

» · .- C'est en définitive une sorte de rente foncière « affectée sur ·tous les biens du Royaume en quoi qu'ils puis­ sent consister.

» Lé système ne manquait pas de hardiesse et devait forcé­ ment attirer sur Vauban les foudres des classes privilégiées et exemptées car, plus ou moins explicitement, il laissait entendre que le travail (particulièrement agricole) est le principe et la justification de toute richesse; que l'impôt doit être propor­ tionnellement égal à tous; que • le menu peuple qu'on accable _ et qu'on méprise • est le véritable soutien de l'Etat, puisque c'est lui qui travaille et produit.

Vauban insiste sur ce point,· faisant à bon droit remarquer que si la France était bien.

administrée économiquement, elle aurait assez de ressources pour entretenir une population bien 425 .·. »

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