LA CRITIQUE DE LA RAISON PRATIQUE (résumé et commentaire)
Publié le 25/03/2015
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Ce point difficile de la doctrine de Kant va prendre le nom de «Typique du jugement pur«, qui s'énonce en une règle : «Demande-toi, écrit Kant, si l'action que tu projettes, en supposant qu'elle dût arriver d'après une loi de la nature dont tu ferais toi-même partie, tu pourrais encore la regarder comme possible pour ta volonté.C'est d'après cette règle, en fait, que chacun juge si les actions sont moralement bonnes ou mauvaises.« Présentée de façon aussi brève, cette règle peut sembler une argutie théorique : c'est qu'elle ne fait que pointer vers la difficulté centrale de la méthode kantienne, qui va se trouver résolue à la fin de l «Analytique«, puis dans la «Dialectique«, à savoir l'accès du sujet moral au monde nouménal qui avait été interdit au sujet connaissant.
La règle de la «Typique du jugement pur« n'énonce rien d'autre que ceci : rapporte au monde nouménal la simple forme de la conformité à la loi, et cette forme n'étant pas, par définition, une matière à intuition, le procédé est non seulement foncièrement licite dans les critères de Kant, mais encore caractéristique de la méthode transcendantale.
En second lieu, la question des mobiles de l'action morale reprend également la problématique des Fondements: la loi est première, et le seul mobile admis dans le palais intérieur de la moralité, c'est le respect, dérivant de la loi et me rattachant moralement à autrui, puisqu'on ne saurait respecter que des personnes, et non des choses, et puisqu'aussi bien la violation la plus flagrante de la loi morale consiste précisément à traiter des personnes comme des choses.
L'acte moral manifeste la liberté que l'être humain possède face à la nature : ce qui veut dire que c'est moralement que l'homme peut se libérer de l'enchaînement des phénomènes, et non réellement.
La «Dialectique de la raison pure pratique« en général rappelle tout d'abord la tension naturelle de la raison vers l'intelligible, ce qui, en matière de morale, conduit à définir un Souverain Bien.
Le second principe consiste à poser une relation intrinsèque entre le bien, but et degré suprême de la vertu, et le bonheur.
contribuer par la pureté et l'universalité de notre volonté.
Il faudra, en revanche, postuler un Dieu qui, lui, garantisse l'avènement intégral de la moralité et la réalisation du Souverain Bien dans son intégralité.
Celui, d'abord, de l'immortalité de l'âme, puisque la réalisation intégrale du bien suppose une réconciliation du phénoménal et du nouménal impossible tant que dure l'existence par nature sensible et phénoménale de l'être humain.
«
B.
L'objet et les mobiles de la raison pure
pratique
En premier lieu, il faut éclairer la question du concept de l'objet de
la raison pure pratique.
Si son objet est l'alternative du bien et du
mal,
d'où proviennent les concepts de cet objet? Il ne peut s'agir
d'un concept empirique, ce qui impliquerait que le concept du bien
et du mal serait déterminé avant la loi morale elle-même : ce fut là
l'erreur des Anciens, dit Kant.
Il faut, au contraire, partir de la loi
morale et définir les concepts de bien
et de mal a priori.
Nous
retrouvons alors la problématique de la
Critique de la raison pure:
si ces concepts sont déterminés a priori, c'est qu'ils sont purs,
comme
létaient les catégories de lentendement.
Mais les catégo
ries avaient besoin des schèmes pour s'appliquer à l'intuition sen
sible.
En ira-t-il de même
ici? Non, puisque nous ne disposons plus
en matière de morale de la moindre intuition sensible.
Comment,
dès lors, ces concepts
a priori peuvent-ils s'appliquer au monde sen
sible, c'est-à-dire
s'y trouver réalisés 'I Par l'entremise d'une loi uni
verselle de la nature.
Ce point difficile de la doctrine de Kant va
prendre
le nom de« Typique du jugement pur», qui s'énonce en une
règle: «Demande-toi, écrit Kant, si l'action que tu projettes, en sup
posant
qu'elle dût arriver d'après une loi de la nature dont tu ferais
toi-même partie, tu pourrais encore la regarder comme possible pour
ta volonté.C'est d'après cette règle, en fait, que chacun
juge si les
actions sont moralement bonnes ou mauvaises.»
Présentée de façon
aussi brève, cette règle peut sembler une argutie théorique:
c'est
qu'elle ne fait que pointer vers la difficulté centrale de la méthode
kantienne, qui
va se trouver résolue à la fin de I' «Analytique», puis
dans la
«Dialectique», à savoir l'accès du sujet moral au monde
nouménal qui avait été interdit au sujet connaissant.
La règle de la
«Typique du jugement pur» n'énonce rien d'autre que ceci: rap
porte au monde
nouménal la simple forme de la conformité à la loi,
et cette
forme n'étant pas, par définition, une matière à intuition, le
procédé est non seulement foncièrement licite dans les critères de
Kant, mais encore caractéristique de la méthode transcendantale.
En second lieu, la question des mobiles de l'action morale reprend
également la problématique des
Fondements: la loi est première, et
le seul mobile admis dans le palais intérieur de la moralité,
c'est le
respect, dérivant de la loi et me rattachant moralement à autrui,
puisqu'on ne saurait respecter que des personnes, et non des choses,
et puisqu'aussi bien la violation la plus flagrante de la loi morale
consiste précisément
à traiter des personnes comme des choses.
l~.
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