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La Confession d'un enfant du siècle de Musset (résumé & analyse)

Publié le 25/11/2018

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La détermination historique prend dans la Confession des allures de justification. Il s’agit, pour le narrateur, d’excuser la faiblesse de son caractère, de se déculpabiliser et, tout en se frappant la poitrine, d’obtenir l’absolution en trouvant des motifs à ses fautes. Sa culpabilité vient de son incapacité à croire : pour lui, la vérité, c’est la nudité, et il faut sans cesse dépouiller les apparences pour retrouver l’horrible réalité. Passivité ou masochisme, il lui faut, pour parvenir à la vérité, passer par la souffrance. « Certains hommes, à coup sûr malheureux, ne reculent ni ne chancellent, ne meurent ni n’oublient : quand leur tour vient de toucher au malheur, autrement dit à la vérité, ils s’en approchent d’un pas ferme, étendent la main et, chose horrible! se prennent d’amour pour le noyé livide qu’ils ont senti au fond des eaux ».

La Confession d'un enfant du siècle

 

Synopsis. — lre partie. Les trois premiers chapitres relatent les causes et les circonstances de la « maladie du siècle ». La Révolution et l'Empire ont laissé des souvenirs glorieux, mais la jeune génération ne trouve devant elle que le vide. L'hypocrisie et la trahison sont entrées dans les cœurs. La première trahison amoureuse que subit le narrateur-héros Octave (IV) lui fait découvrir cette vérité (V. VI. VII). Il renonce au monde et avive sa souffrance par l'alcool (VIII) et la parodie de l'amour (IX et X).

 

IIe partie. Au bord du suicide. Octave choisit la solution que lui propose son ami Desgenais : la débauche (I). Il en fait l'apprentissage et adopte le masque du cynisme (II. III). Le vide glacial de cette vie lui apparaît (IV. V). Il apprend que son père se meurt, et il part pour la maison familiale (V).

 

IIIe partie. Octave trouve son père mort (I) et décide de s'installer dans sa maison à la campagne (II). Il rencontre Brigitte Pierson. qui vit seule avec sa mère et répand le bien autour d'elle (III). Leur amour naît peu à peu (IV, V, VI). Après s'y être longtemps refusée, Brigitte accepte l'amour d'Octave (VII, VIII, IX). Leur liaison commence (X, XI).

 

IVe partie. Rapidement, le soupçon de la trahison renaît dans l'esprit d'Octave (I), qui fait souffrir Brigitte par son attitude méfiante et cynique (II, III, IV). Des médisances (V) poussent les deux amants à partir pour Paris, dans le dessein de quitter la France (VI).

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« Confessions de Rousseau; 1 'œuvre ne contiendra que des aveux partiels : « pour écrire 1' histoire de sa vie, il faut avoir vécu».

Le projet de Musset est d'innocenter George Sand en endossant la responsabilité de la rupture, mais aussi de faire entrer leur histoire dans le moule mythique des amours impossibles, celles d'H élo ïse et Abélard, de Roméo et Juliette, de Wenher et Charlotte.

La Confession d'un enfant du siècle est donc un roman à caractère autobiographique, mais le scripteur, grâce au masque du narrateur et du héros, y maintient, à l'égard du récit, une distance qui lui ménage une certaine liberté.

L'histoire des amours de Brigitte et d'Octave est d'ail­ leurs encadrée par deux parties qui se dégagent du projet a u tobi ograp hique: le début de l'œuvre est l'histoire d' un e gé nér ation et no n celle d'un individu.

Pour l'épilo­ gue, c'est la narration à la troisième personne qui est employée et non plus la prem iè re .

L'o rigin alité de l'œu­ vre tie n t ju ste m en t à la liaison établie entre la destinée individuelle (celle d'Octave) et la détermination histori­ que et soc iale : une époque sans foi ni idéal ne peut pr odui re que des hommes inc apa ble s d'amour.

C'est le principe même de l'allégorie, si puissamment utilisée dans les premières pages : Octave est l'e x pre ssion symbolique de sa génération, celle de Julien Sorel, coin­ cée entre le rouge du sang de la Révolution et de l'Em­ pire, et le noir des soutanes qui hantent la France de la Restauration.

Alors que Stendhal avait débouché sur un roman réaliste, Musset aboutit à une introspection dou­ loureuse.

La dét ermi nation historique prend dans la Confession des allures de ju stifi cat io n.

Il s'agit, pour le narrateur, d'excuser la faiblesse de son caractère, de se déculpabiliser et, tout en se frappant la poitrine, d'obte­ nir l'absolution en trouvant des motifs à se s fautes.

Sa culpabilité vient de so n in cap acité à croire : pour lui, la vérité, c'est la nudité, et il faut sans cesse dépou iller les apparences pour retrouver l'horrible réalité.

Passivité ou masochisme, il lui faut, pour parvenir à la vérité, passer par la souffr ance.

« Certains hommes, à coup sûr mal­ heureux, ne reculent ni ne chancellent, ne meurent ni n'oublient : quand leur tour vient de toucher au malheur, autrement dit à la vé rit é, ils s'en approchent d'un pas ferme, étendent la main et, chose horr ibl e! se prennent d'amour pour le noyé livide qu'ils ont senti au fond des eaux».

Au th è m e c·e n tral de la Confession de Musset, ses amours avec George Sand, sont liés le ré c it de cette dernière, Elle E't lui ( 1 869) ainsi que 1' œuvre du frère de Musset, Paul :1 804 -1880), Lui et elle (1859) et Lui, roman contemporain, de Louise Colet (la même année).. »

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