La Condition humaine de Malraux (résumé & analyse)
Publié le 24/11/2018
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La Condition humaine
Troisième volet du cycle d’Extrême-Orient, la Condition humaine (1933) se développe sur deux plans : le plan horizontal est celui du récit événementiel, dit à la troisième personne, coupé de dialogues rapides (rappelant ceux des Conquérants), où s’échangent mots d’ordre et renseignements tactiques. L’autre plan, vertical, introduit la dimension métaphysique : élargi, le rythme desdialogues s’accorde alors à une méditation sur le Destin, le courant de la conscience, toujours rapporté à la troisième personne, se creusant soudain en spirale sous l’effet d’une vision tragique de la condition humaine. Symbolisée par l’image persistante du cercle, la situation où l’insurrection enferme les héros n\\'offre d’autre issue qu’une mort héroïque authentifiant pour chacun ses valeurs suprêmes. Mais, sous le poids du deuil ou du danger, le sentiment de la précarité humaine gagne les personnages de second rang (May, épouse de Kyo; Gisors, père de celui-ci) ou situés en coulisse (Clap-pique), les contraignant à des réajustements, les uns cherchant « de nouvelles raisons de supporter et d’agir », les autres, à sauver leurs intérêts ou leur peau.
Synopsis. — A Chang-hai, au printemps de 1927, une insurrection communiste se prépare tandis que les forces du Kouo-min-tang marchent sur la ville, encore tenue par la bourgeoisie nordiste. Les communistes apprennent qu\\'aussitôt Chang-hai prise, Chang Kai-chek les lâchera. Mais le parti, décidé à ménager momentanément le chef du Kouo-min tang, interdit aux militants de s\\'opposer à celui-ci : ils dsvront rendre leurs armes, s\\'offrant ainsi à la répression, les rescapés des exécutions subissant le supplice d\\'être jetés vifs dans le foyer d\\'une locomotive.
«
Contexte
Malraux résumait l'histoire de la Condition humaine en ces termes : "une aventure tragique".
C'est seulementquelques années après la conquête de la Chine par Tchang Kaï-chek que Malraux écrit la Condition humaine.
Ayantune bonne connaissance de l'Asie pour s'y être maintes fois rendu, il ancre son roman dans l'actualité brûlante del'époque, la révolution chinoise.
Cependant, au-delà du contexte historique, la Condition humaine prend unedimension universelle, tant l'auteur s'attache à décrire la lutte que mènent certains hommes face à l'avancéeinéluctable de l'Histoire.Décidés à assumer leur condition humaine, les personnages du roman refusent de subir les faits et choisissentl'action, avec l'aide des armes et en ne comptant que sur leur propre conscience.Récompenses : Ce roman a valu à l'écrivain le prix Goncourt en 1933.
Principaux personnages
- Tchen est un révolutionnaire fanatique, un terroriste qui cherche à laver dans le sang son humiliation et celle dupeuple chinois.- Kyo Gisors, mi-européen, mi-japonais, est un révolutionnaire dans l'âme et dans le sang.
La révolution donne unsens à sa vie.- Hemmelrich, hanté par sa propre impuissance à participer à l'action, trouvera finalement dans le combat final uneporte vers la liberté.- Ferral, puissant capitaliste, soutient le pouvoir de Tchang Kaï-chek.
Son mobile principal est la recherche depuissance.
Résumé
En mars 1927, Tchang Kaï-chek prend la ville de Shanghai et exige des communistes qu'ils rendent leurs armes.
Deuxjeunes révolutionnaires - Tchen et Kyo - décident de s'opposer à cette prise de pouvoir.Mais, ne trouvant aucun appui auprès du Komintern, Tchen tente alors, en vain, d'assassiner le futur dictateur.
Il sesuicidera juste après cet échec.
Kyo, de son côté, est rapidement fait prisonnier ; avant d'être brûlé vif, il choisitd'avaler du cyanure.
Genre de l'ouvrage : roman historique Biographie de l'auteur : Georges-André Malraux (1901-1976) naquit à Paris où il fit de brèves en s'arrêtant avant le baccalauréat pourtenir un commerce de livres rares.
Il fréquenta toutefois les milieux littéraires et se spécialisa dans les languesorientales.
En 1923, il partit pour l'Indochine avec sa femme Clara, et fut arrêté au Cambodge pour avoirdérobé des statuettes Khmer en 1925.
Seule une pétition d'artistes français lui permit d'être acquitté.
A sonretour à Paris, il se lia avec André Gide qui le fit entrer comme directeur artistique chez Gallimard.
Son voyageen Asie l'inspira pour plusieurs romans et notamment La voie royale et La condition humaine qui obtint le prix Goncourt en 1933.
C'est ce roman qui le fit connaître du grand public et qui favorisa son ascension aussi bienculturelle que politique puisqu'il devint ministre des affaires culturelles sous De Gaulle.
Présentation d'un personnage : Tchen : C'est avec ce personnage que débute le livre.
Dès les premiers mots du roman, on se retrouve plongé au cœurdes interrogations que soulève l'angoisse au moment de tuer [« Tchen tenterait-il de lever la moustiquaire ?Frapperait-il au travers ? » (p.9)].
Ainsi, le lecteur sait que Tchen (son nom est le premier mot du livre) est unpersonnage humain, avec des sentiments, et non pas une de ces machines à tuer créées par et pourl'insurrection.
Un peu plus tard dans l'histoire, le lecteur comprendra pourquoi Tchen a eu tant de mal à frapperde son poignard le trafiquant d'armes : c'était la première fois qu'il tuait de sang-froid (« Maintenant qu'il avaittué » p.19).
visiblement, il en fut grandement troublé, mais Katow ponctue cet acte d'une remarque banale« ça n'a pas dû aller t't seul » (p.20) et qui par sa banalité montre combien tuer n'est pas un fait exceptionneldans le milieu du terrorisme.
C'est toutefois un choc pour Tchen qui se retrouve « seul avec la mort » (p.12)et qui n'ose plus « remonter chez les hommes » (p .13).Tchen, c'est avant tout le personnage qui incarne l'apprenti dans le monde du terrorisme.
Il a besoin d'unmentor, le vieux Gisors, qu'il ira consulter après cette nuit mouvementée à quatre heures du matin.
Il incarnele débutant toujours trop zélé et trop enthousiasmé pour les affaires en cours ; il parle de mener un attentatcontre Chang-Kaï-Chek, ce qu'il accomplira seul.
Après l'avoir manqué, il décidera de se jeter lui-même avec labombe sous la voiture de la cible.
Grièvement blessé, il mettra fin à ses jours, d'une balle dans la bouche pourne pas avoir à parler.C'est aussi un personnage solitaire.
Dès le début, il est seul ; toutes les actions qu'il mène ne nécessitentaucun coéquipier.
Par ce fait, il est quelque peu mis en marge de l'action principale qui se déroule avec Ferral.
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