La Bruyère - Les Caractères (1688) Chapitre VIII, « De la cour » Chapitre IX, « Des grands » - Présentation de l'oeuvre.
Publié le 08/08/2014
Extrait du document
— 15 à 19. Quelques types de courtisans : les faux hardis, les aventuriers, les faux grands, les complaisants, les indispensables.
— 20 à 26. Les stratégies pour arriver à la cour : éviter d'être roturier ; le rôle de l'« intérêt «; le comportement de ceux qui obtiennent la faveur.
— 27 à 37. Difficultés et échecs. La difficulté de faire fonctionner les intermédiaires. Le comportement des autres courtisans est fonction de la réussite individuelle. La difficulté de se maintenir.
— 37 à 49. Les relations humaines à la cour. Le mépris pour les inconnus, pour les gens de mérite ; l'effronterie pour arriver ; les feintes pour cacher ses brigues. Les déguisements de la cour : les hommes « amphibies «, ceux qui congratulent, les masques.
— 50 à 58. La réussite. Ceux qui réussissent : les heureux, les hautains, les insatiables, les fripons, les réactions d'amitié face à ceux qui ont réussi.
— 59 à 62. La perversion du système. L'ingratitude, la réussite des plus vils, de ceux
qui attendent patiemment la faveur ; l'abandon des qualités humaines.
— 63 à 66. Les états d'âme du courtisan. Les chagrins cachés et les lueurs de sagesse.
— 67 à 77. De la province à la cour, la folie d'un étrange pays.
— 78 à 83. Préceptes et réflexions sur l'influence de la parole dans tous ses états (ceux
qui parlent mal ou trop, ceux qui se taisent).
— 84 à 95. Le rôle de la ruse dans l'art de parvenir.
— 96 à 101. Seule alternative à la cour : finir par « tomber « ou renoncer à l'ambition.
Chapitre IX, « Des grands «
- 1 à 5. Les grands et les autres hommes.
— 6 à 11. La légèreté des grands.
— 12 à 15. Ceux qui approchent les grands.
— 16 à 27. Le mépris des grands qui se croient parfaits par naissance, leur malignité.
— 28 à 35. Les grands et les autres hommes : ils les méprisent mais ont besoin d'eux.
— 36 à 43. Mise en question des qualités extérieures que les grands manifestent. — 43 à 50. Les grands aiment se comporter théâtralement.
— 51 à 56. Comment échapper à la fascination pour les grands ? Il ne faut ni trop les louer ni trop les critiquer, mais se taire.
«
Repères biographiques
1.
Un milieu bourgeois (1645-1684)
On sait fort peu de choses sur la vie de La Bruyère.
Il naît en août 1645 dans une
famille de la vieille bourgeoisie parisienne.
Son père est contrôleur général des rentes de
l'Hôtel de Ville.
Sa famille appartient au monde de la robe et de la finance.
Il apprend le
grec, lallemand, et surtout le latin.
Il fait des études de droit et devient avocat
au Parlement
de
Paris mais ne plaidera jamais.
Il achète, en 1673, un office de trésorier des finances de
la généralité de Caen mais
il ne s'y rend que pour prêter serment, continuant à résider à
Paris.
Il abandonne son office en
1686.
Il vit dans la gêne mais dans une indépendance
studieuse et tranquille.
Il.
La Bruyère précepteur (1684-1688)
En 1684, recommandé par Bossuet, il se voit offrir un poste de sous-précepteur du duc
de Bourbon, petit-fils du Grand Condé, à qui
il doit enseigner l'histoire et la géographie.
Les Condé sont une branche collatérale de la famille des Bourbons (famille royale) et le
Grand Condé est l'un des princes les plus importants de son époque.
La Bruyère, attaché
à
une famille parente de celle du roi, va vivre à Chantilly (résidence des Condé), à Versailles,
à Chambord, à Fontainebleau, à l'hôtel des Condé à Paris.
Il côtoie désormais
les« grands»
et la cour.
Mais son élève, très gâté et très inattentif, ne lui donne aucune satisfaction.
En
1685, cet élève est marié à seize ans avec la fille adultérine de Louis XIV et de Mme de
Montespan.
La Bruyère continue ses leçons auprès des deux jeunes mariés jusqu'en 1686.
À la mort du Grand Condé, son préceptorat s'achève mais il reste attaché à la maison du
duc comme secrétaire et bibliothécaire, avec le titre de
« gentilhomme ordinaire de
Monsieur le Duc
».
Il continue à observer les mœurs de la cour.
Certaines remarques des
Caractères laissent supposer que cette situation de domesticité honorable lui a été pénible.
Ill.
Succès et scandale des Caractères (1688-1696)
La Bruyère finit par se résoudre à publier les réflexions qu'il a accumulées partout où
il a vécu dans l'entourage des Condé et de la cour, mais il ne le fait pas sous son nom.
Les
Caractères ou les Mœurs de ce siècle
paraissent en 1688 à la suite des Caractères de
Théophraste traduits
du grec, dans le même volume.
Ils remportent un succès prodigieux,
dû en partie au scandale qu'ils suscitent.
La Bruyère consacre l'argent que lui rapporte son
livre
à doter richement la fille de son libraire.
Il va, au fil des éditions successives, aug
menter le nombre de remarques de son ouvrage.
En tout, on compte huit éditions de son
vivant et une posthume.
En même temps que les éditions
se succèdent, des « clefs » sont publiées, qui préten
dent révéler l'identité des personnes réelles que les remarques-portraits sont censées cacher.
Les Caractères valent beaucoup d'ennemis à La Bruyère : d'une part les personnages qui
se croient visés par les portraits, d'autre part les gens du parti des
« Modernes » contre
lesquels il a été assez caustique dans ses
4e et 5e éditions.
En effet, à partir des années 1680
et en particulier autour des années 1690, la « querelle des Anciens et des Modernes » fait
rage dans les milieux lettrés.
La Bruyère brigue le fauteuil de l'Académie française, échoue
deux fois et est élu en
1693.
C'est un triomphe pour le parti des« Anciens».
L'auteur des Caractères meurt d'apoplexie le 11 mai 1696.
Saint-Simon note dans ses
Mémoires: «Le public perdit[ ...
] un homme illustre par son esprit, par son style et par la
connaissance des hommes [ ...
].
C'était d'ailleurs un fort honnête homme, de très bonne
compagnie, simple, sans rien de pédant et fort désintéressé.
».
»
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