JÜRGEN HABERMAS : LA TECHNIQUE ET LA SCIENCE COMME IDEOLOGIE (Résumé & Analyse)
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
«
Les individus se soumettent toujours plus facilement à un appareil de production qui leur permet d'améliorer
leur confort.
Ainsi le cadre institutionnel tire sa légitimation du progrès technoscientifique.
Mêmes si les
rapports de productions restent inégaux, ils sont acceptés du fait qu'ils sont présentés comme des formes
d'organisation techniquement nécessaires d'une société rationalisée.
La rationalité est ravalée au rang d'un
simple correctif à l'intérieur du système.
? La nouveauté pour Marcuse est que les forces productives ne sont plus démystifiées afin de permettre
une critique politique de leur légitimation, elles deviennent elles-mêmes des principes de légitimation.
En
conséquence, la domination s'étend non pas seulement au moyen de la technologie mais en tant que
2
technologie.
La place de plus en plus incontournable de la technique engendre une dépendance croissante
des individus vis-à-vis de la technique ce qui limite leur autonomie et implique une perte progressive de leur
liberté.
Ce processus de « rationalisation » est aussi à comprendre en un sens freudien : la référence à des
impératifs techniques vient masquer le véritable motif qui est de maintenir une domination politique.
Bref,
une soumission à la technique masque en réalité un fait politique.
? La science moderne est donc comprise comme une formation historique.
Cette idée Marcuse la doit
à Husserl ( Krisis ) et la destruction ( Destruktion ) heideggérienne.
Bloch avait déjà montré que la rationalité
de la science, déformée par le capitalisme, n'était pas une technique innocente.
L'originalité de Marcuse est
d'en faire le point de départ analytique d'une théorie de la société de capitalisme avancé.
Cette conception se
heurte néanmoins à des difficultés qu'Habermas voudrait souligner.
2
? La fusion entre science et technique implique pour Marcuse un certain projet : celui d'un monde
déterminé par une situation historique et des intérêts de classe.
L'émancipation doit donc
nécessairement passer par une révolution de la science et de la technique (d'où la tentation de suivre une
Science nouvelle re-mystifiant la nature).
Il veut élaborer une méthodologie scientifique radicalement
différente.
Une science nouvelle implique aussi une Technique nouvelle.
Mais comment redéfinir le projet
d'une technique de l'espèce humaine dans son ensemble?
? Marcuse rêve d'une technique qui ne prendrait pas la nature pour objet mais qui la considérerait
comme un partenaire dans une interaction possible préférant un lien fraternel à l'exploitation pure et
simple.
Il s'agirait de communiquer avec la nature plutôt que de la travailler ; ne pas voir comme l'idéalisme
la nature comme son autre, mais reconnaître en elle un sujet et soi-même comme l'Autre de ce sujet.
L'enjeu
est alors bien de trouver une autre structure d'action : l'interaction médiatisé par des symboles, mais cela
implique des projections du travail et du langage, des projets de l'espèce humaine en son ensemble et non
d'une époque particulière.
? La meilleure formulation du problème est celle-ci : « l'a priori technologique est un a priori politique
dans la mesure où la transformation de la nature implique celle de l'homme … [mais] tout le machinisme de
l'univers technologique est « comme tel » indifférent aux finalités politiques » (p.
18).
En effet, un ordinateur
peut servir une administration qu'elle soit capitaliste ou socialiste.
« Toutefois quand la technique devient la.
»
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