Journal d'un curé de campagne. Roman de Georges Bernanos (résumé de l'oeuvre & analyse détaillée)
Publié le 24/10/2018
Extrait du document
I. Le nouveau curé d’Ambricourt, un jeune prêtre plein de zèle, s'installe dans sa paroisse. La fragilité de sa santé est largement compensée par son énergie morale et son ardent désir d'aider ses paroissiens à sortir de l’ennui qui les ronge. Mais, accaparé par les multiples soucis de sa vie quotidienne - dont le manque d’argent n’est pas le moindre -, incapable d’accomplir son ministère avec une autorité suffisante, il accumule les maladresses.
II. Sa naïveté, son inexpérience, sa simplicité même lui valent d’être très critiqué, voire conspué dans un diocèse peu réceptif à la spiritualité. L’hostilité des paroissiens devient de plus en plus ouverte. Les projets du prêtre ne peuvent aboutir. Cependant, sa santé continue de s’altérer et les problèmes vont en s’aggravant. Une de ses jeunes catéchistes, Séraphita Dumon-chel, multiplie les provocations. Les châtelains d’Ambricourt, loin de l’aider, lui font découvrir des abîmes de perversion insoupçonnés : Chantai est révoltée contre son père, le comte d’Ambricourt, qui a pour maîtresse Mlle Louise, la gouvernante du château ; mais la haine de Chantai s’exerce aussi à l’égard de sa mère. Celle-ci, qui est longtemps restée silencieuse, finit par révéler son âme au prêtre lors d’une scène extrêmement violente. Elle meurt la nuit qui suit ces aveux
Journal d'un curé de campagne.
Roman de Georges Bernanos (18881948), publié à Paris chez Pion en 1936. Grand prix du roman de l'Académie française. Film de Robert Bresson en 1950.
III. De plus en plus atteint par la maladie, le prêtre se résout à aller consulter à Lille. Il se rend par erreur chez un médecin qu’il surprend en train de s'injecter de la morphine. Celui-ci - le docteur Laville et non Lavigne, qui lui avait été recommandé - est aigri, et cynique : il lui révèle qu’il est condamné. Le curé d’Ambricourt meurt en effet quelques jours plus tard, hébergé à Lille par Louis Dupréty, son ancien camarade de séminaire, prêtre défroqué, devenu représentant de commerce et qui vit maintenant avec une femme.
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1.
Le nouveau curé d'Ambricourt, un jeune
prêtre plein de zèle, s'installe dans sa paroisse.
La fragilité de sa santé est largement compensée par son énergie morale et son ardent désir d'aider ses paroissiens à sortir de l'ennui qui les ronge.
Mais, accaparé par les multiples soucis de sa vie
quotidienne - dont le manque d'argent n'est pas le moindre-, incapable d'accomplir son ministère avec une autorité suffisante, il accumule les mala dresses.
Il.
Sa naïveté, son inexpérience, sa simplicité même lui valent d'être très critiqué, voire
conspué dans un diocèse peu réceptif à la spiri tualité.
L'hostilité des paroissiens devient de plus en plus ouverte.
Les projets du prêtre ne peu
vent aboutir.
Cependant, sa santé continue de s'altérer et les problèmes vont en s'aggravant.
Une de ses jeunes catéchistes, Séraphita Dumon chel, multiplie les provocations.
Les châtelains d'Ambricourt, loin de l'aider, lui font découvrir des abîmes de perversion insoupçonnés : Chantal est révoltée contre son père, le comte d'Ambri
court, qui a pour maîtresse Mlle Louise, la gou
vernante du château ; mais la haine de Chantal s'exerce aussi à l'égard de sa mère.
Celle-ci, qui est longtemps restée silencieuse, finit par révéler son âme au prêtre lors d'une scène extrême ment violente.
Elle meurt la nuit qui suit ces aveux Ill.
De plus en plus atteint par la maladie, le prêtre se résout à aller consulter à Lille.
Il se rend
par erreur chez un médecin qu'il surprend en train de s'injecter de la morphine.
Celui-ci -le docteur Laville et non Lavigne, qui lui avait été
recommandé - est aigri, et cynique : il lui révèle
qu'il est condamné.
Le curé d'Ambricourt meurt en effet quelques jours plus tard, hébergé à Lille par Louis Dupréty, son ancien camarade de
séminaire, prêtre défroqué, devenu représentant
de commerce
et qui vit maintenant avec une
femme.
Dans cet ouvrage, un des plus émou
vants de Georges Bernanos, la techni
que du journal fictif permet
à l'auteur
de décrire l'itinéraire spirituel du per
sonnage central tel que celui-ci
le per
çoit, au niveau d'une humanité vécue
dans l'angoisse, la souffrance, le doute.
La « sainteté >> du curé, évidente pour
le lecteur, demeure totalement in
connue
du protagoniste qui ne peut noter
qu'une succession d'inquiétudes,
de faux pas, s'attachant, dans
un dou
ble souci de sincérité et de modestie,
aux détails apparemment les plus insi
gnifiants de son ministère ou de sa vie
privée.
Le sentiment qui domine est
celui de la solitude,
du dénuement.
À
la misère de leur condition, les parois
siens les plus démunis répondent par
une sourde révolte,
une accoutumance
au mal et trouvent dans la réalisation
de menus profits ou l'accomplissement
de leurs préoccupations bassement
matérielles une sordide jouissance.
Tel
est
le cas de M.
Pamyre, épicier d'Heu
chin, portrait-charge de la profession,
ou de Mme Pégriot, l'épouse du garde
chasse, gavée de lapins braconnés, elle
même femme de ménage et qui aban
donne, indignée, son service auprès du
curé qu'elle trouve vraiment bizarre!
Plus perverses sont Séraphita Dumon
chel ou Chantal, qui
tentent de
séduire, d'une façon
ou d'une autre, le
jeune prêtre.
Le docteur Delbende,
caricature de l'esprit fort, anticlérical,
se suicide.
Le comte abuse du pouvoir
dont une société pusillanime investit
l'aristocratie, même décadente.
Avec son enthousiasme.
juvénile, sa
volonté de faire souffler l'esprit sur
une
paroisse qui semble avoir perdu depuis
longtemps toute forme d'idéal,
le nou
veau curé dérange, aussi bien
ses ouail
les,
dont il trouble les habitudes, que
ses supérieurs hiérarchiques, qui
ne
tardent pas à lui reprocher ses égare
ments :
un bon prêtre est avant tout un
bon gestionnaire, lui rappelle le doyen
de Blangermont.
Il lui recommande la
prudence,
un conformisme bourgeois,
une défiance sourcilleuse,
ce dont le
jeune curé, plus attiré par le mysti
cisme que rompu à la diplomatie
rurale, est bien incapable.
Seul le curé de Torcy, d'une solide
nature,
fils de paysans riches, sait allier
à un bon sens réaliste une réflexion
lucide sur l'enseignement du Christ,.
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