JOURNAL de Julien Green. (résumé)

JOURNAL de Julien Green. Les sept tonies du Journal de l’écrivain français d’origine nord-américaine Julien Green (né en 1900) recouvrent une période de trente ans (1928-58), mais l’auteur tenait depuis 1919 un journal qui a été perdu. Les admirateurs de l’œuvre insolite de Green seront déçus par cette lecture s’ils croient percer le mystère de leur créateur, car comme le répète celui-ci : « Je ne suis pas, je n’ai jamais été tout à fait l’homme de ce journal », s’écriant à l’idée de livrer au public un journal intime : « Il faudrait être fou ! », mais ajoutant :

> on ne le lira dans son intégralité qu’après ma mort ». Mais, quoique prévenu, on reste cependant frappé de l’extrême réserve qu’y manifeste son auteur, qui avoue : « je n’ai pas réussi à y mettre ce qui compte réellement pour moi ». D’ailleurs plusieurs personnes, dont Mauriac, n’ont pas manqué de lui reprocher ses réticences et ont mis en cause la légitimité d’un journal qui risque, comme il le craint lui-même, de prendre la place de son œuvre, tout en ne dévoilant rien de son auteur. Marcel Arland va jusqu’à prétendre, dans un article de 1950, que Green aurait écrit plus de romans s’il n’avait pas tenu ce journal. Aussi l’écrivain essaie-t-il de justifier