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Joseph de MAISTRE : Les Soirées de Saint-Pétersbourg

Publié le 08/09/2012

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On peut juger à présent l'efficacité de l'action entreprise par Maistre dans ce combat politico-religieux. S'il a su analyser la situation d'une façon globale qui lui paraît satisfaisante, s'il a su dans les salons russes impressionner ses amis par une description de la Révolution qui ne manque pas de grandeur épique, (...) s'il a pu enfin pendant de longs mois influencer le tsar lui-même, il faut bien reconnaître que le bilan immédiat est plutôt négatif.

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« Joseph de Maistre.

Photo coll.

Viollet.

« Il faut absolument tuer /'esprit du xv me siècle», disait Jos eph de Maistre.

Il opposa it au rati o­ nalisme des Lumi ères l 'ordre s urnaturel gouverné par la Pro­ v id en ce ; vis ionnair e e t prophè te, il en vi­ sage /'histoire sous /'éclairage des inter­ ventions de Dieu.

Gravure de 1789.

Photo Lauros -Giraudon.

Le livre Une vision pessimiste du monde L es Soiré es de Saint-Pétersbourg, ou Entretiens sur le gou­ vernement tempo re l de la Pro vid ence, est la transcription , sur le ton léger de la conversation , d 'entretien s que l'auteur a eus avec un sénateur russe et un chevalier français, réunis dans une petite maison de campagne , au bord de la Neva , les soirs d 'été .

Joseph de Maistre y expose sa conception du gouverne­ ment , la vie des peuples devant reposer , selon lui, sur l'autorité so uveraine du roi et sur le ministère de l'Église .

Même s'il y a a dhéré un certain temp s, il combat les idée s philosophiques du Siècle des Lumi ères et de la Révolution .

On ne peut connaître la nature humaine par la seule raison , et il n'ex iste donc pas de droit naturel , ni de sys tème politique parfait.

C'est la Providence qui veille à la des tinée des homme s, et la guerre , manifestation divine , est le prix inévitable à payer à l'enfantement des peuples.

M ême l'innocent do it payer de sa vie, et ce sacrifice permet la purification du monde et du mal qui y règne .

Les idées de Mai stre, poussées parfoi s jusqu 'à l'extrême , font penser aux arguments de l'Inquisition espagnole ; la peine de mort et le rôle du bo urreau so nt utiles : ils se rvent à punir ceux qui ne veulent pas reconnaîtr e la puis sance de la Providence .

Ainsi, sous le ton faus sement nonchalant de la conversation , une vision résignée du monde apparaît, tout entière dominée par >.

Un diplomate contre-révolutionna ire 0 n considère que Les Soirées de Saint- Pétersb our g, paru en 1821, quelque s moi s après la mort de l'auteur , eut une grande influence sur la pen sée du xrx e siècle , particulièrement en ce qui concerne le pouvoir et le rôle du pape .

Dan s cet esprit, Mai stre avait écrit la même année un traité , De l'Église galli­ ca ne , et, déjà dé çu de la Re stauration , trop timide à ses yeux , avait fait paraître en 1819 Du pap e, où il désig nait le Saint-Siège comme la so uver a ineté par excellence , estimant que cette autorité était la se ule à pouvoir mettre un terme à la Révolution.

Polémi ste contre-révolutionnaire, franc-maçon, Joseph de Maistre (1753-1821) fut donc un des théoriciens majeurs de l ' ultr a-r oya lism e e t de l'ultr amontani sme .. »

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