JOHN LOCKE : ESSAI PHILOSOPHIQUE CONCERNANT L'ENTENDEMENT HUMAIN (Résumé & Analyse)
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
Cet ouvrage majeur de l'histoire de la philosophie inaugure l'empirisme. Locke nie la réalité des idées innées et affirme qu'il n'y a rien dans l'esprit avant l'expérience. L'esprit humain vient au monde comme une «table rase«. Les idées sont produites dans l'entendement à partir de la sensation et de la réflexion. On ne peut connaître que ce qui est observable: la théologie et la métaphysique sont disqualifiées. Par contre, les idées mathématiques et morales ne renvoient qu'à elles-mêmes; elles peuvent donc être connues par évidence intuitive et démonstration.
«
Tem s modernes (xvn -xo>
(I, 4).
Il s'agit donc ici de défendre l'autonomie intellectuelle
contre l'argument d'autorité.
t Nos connaissances viennent de l'expérience
La connaissance repose sur l'expérience.
A l'origine, l'esprit humain n'a
aucune idée en
lui: il n'est qu'une «table rase>> (II, 1).
Pour connaître, il
a besoin d'une matière première, les idées simples*, qu'il acquiert par la
sensation (impression que les objets extérieurs font sur un ou plusieurs de nos
sens) et
la réflexion (contemplation par l'esprit de ses propres opérations) .
Pour traiter de leur valeur objective , Locke propose de classer ces idées selon
leur degré de ressemblance avec
les choses, en reprenant la distinction faite
par
la physique mécaniste entre qualités premières et secondes* .
A partir
des idées simples, l'esprit humain forme des idées complexes*
en effectuant
certaines opérations : la combinaison, la comparaison et l'abstraction.
Toute
notion, même la plus abstraite et
la plus générale, provient donc de cette
activité de transformation des données particulières de l'expérience.
t Du bon usage des mots pour la connaissance
La finalité du langage est la communication des idées au sein d'une communauté humaine, grâce à l'institution de signes arbitraires, les mots.
Ceux-ci sont
« les marques sensibles des idées> > (III, 2) : ils ont pour signification propre et immédiate non pas des choses, mais les idées de
celui qui
les prononce .
Si le langage est un instrument indispensable de la
connaissance (qui consiste en propositions et repose sur la généralisation),
son mauvais usage en est
le principal obstacle : utiliser des mots sans les relier à des idées déterminées, jouer de leur ambiguïté ou de leur obscurité,
prendre les mots pour les choses, tels sont les principaux abus de langage
dénoncés par Locke.
>Concepts
• idée simple/idée complexe: une idée désigne de façon générale
tout ce que l'esprit perçoit quand
il pense.
Locke distingue deux classes
d'idées : les idées simples, perceptions particulières et inanalysables issues
de l'expérience (l'odeur
d'une rose, par exemple) et les idées complexes,
qui sont construites par l'esprit en associant plusieurs idées simples selon
diverses modalités
(la notion de substance, par exemple).
1
• qualités premières/secondes : les qualités premières sont les
propriétés intrinsèques des objets matériels extérieurs, qui existent
réellement, indépendamment de notre perception (solidité, forme, étendue,
nombre, mouvement), tandis
que les qualités secondes correspondent
aux pouvoirs que les objets ont de produire en nous certaines sensations
(couleurs, odeurs, sons, saveurs) et
n'existent que dans notre perception.
e73.
»
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