John FLETCHER et Francis BEAUMONT : Le Chevalier au pilon ardent

« John A etche r.

Le titre fait allusion à une œuvre ang laise traduite de l' espa­ gnol , Le Chevalier de l'ardente épée , men­ tionn é dans le pre ­ mier chapitre de Don Quichotte et datant de 154 2.

C es titr es de c hevalier fantaisistes é taient courants dans l es ro mans de ch eva­ lerie.

Le livre Une pièce dans la pièce M écontent de l'image que le théâtre donne de la bourgeoisie , un spectateur interrompt la pièce Le Marchand de Londr es et exige qu' un épicier y accomplisse des actions héroïques.

Pour héros, sa femme propose leur apprenti Ralph.

Celui-ci nomme écuyer son aide Tim et fait de George son nain, puisque ce sont là les compagnons indispensables de tout digne chevalier.

La pièce commence : le marchand Bonaventure chasse son apprenti Jasper après avoir découvert l'amour de celui-ci pour sa fille Luce , qu'il destine au riche Humphrey.

Jasper réussit à enlever sa bien-aimée et à l'emmener dans une forêt , mais le père et le prétendant légitime réussissent à la reprendre.

Errant dans cette même forêt, Ralph et ses compagnons rencontrent Madame Lenjoué- la mère de Jasper -et proposent valeureusement de protéger cette «dame >>.

Ils arrivent ensuite devant une auberge , qu'ils prennent pour un château fort.

Lorsque Ralph prend solennellement congé du «chevalier » qui les a hébergés , le bourgeois doit intervenir pour payer son dû à l' aubergi s te.

Alor s que Madame Lenjoué veut rentrer chez elle, les deux bourgeois lui demandent de patienter afin que Ralph puisse vaincre le géant Barberousse , en fait un barbier-chirurgien maladroit.

Tandis que Ralph part vers de nouvelles aventures, la première intrigue touche à sa fin: Jasper réussit , grâce à un habile stratagème, à gagner la main de Luce.

Mais le couple des bourgeois , encore insatisfait, exige la mort héroïque de Ralph.

Celui-ci apparaît alors sur scène, la tête percée par une flèche.

Un don Quichotte londonien L es interventions continuelles des deux bourgeois amplifient le ridicule de Ralph dans son rôle de chevalier errant.

La moquerie porte avant tout sur le théâtre- qui magnifie tout- et sur les romans de chevalerie aux aventures rocambolesques qui plaisaient tant au public.

L'idée, on le voit , vient de l'œuvre de Cervantès , mai s en partie seulement.

Cette sorte de jeu théâtral qui mêle au déroulement de la pièce représentée les interven­ tions des spectateurs est, quoiqu 'on en trouve d'autres exemples dans le théâtre du xvn e siècle, assez moderne .. »