John Cowper POWYS : Les Enchantements de Glastonbury
Publié le 24/09/2012
Extrait du document
Ce n'est pas un des moindres paradoxes de ce romancier-poète qui refuse pour lui le titre d'artiste, préférant se voir sous la forme du barde, du charlatan, du demeuré, du fétichi ste, du magicien et aussi du "silly old John", ce vieil idiot de John : j'ai sous les yeux une photographie, celle d' un Powys carnavalesque, vêtu de bure et portant la mitre des fous; ce n'est pas un de ses moindres paradoxes que sa profession d'anti-humani sme : avant tout Powys révère la Terre (la Dimension inconnue, dit-il aussi) et l'Éther d' Homère, l'Éther père des hommes et des dieux...
«
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Chêne et chien, ro man autobiogra phique en vers de Raymond Queneau,
s'ouvre sur ces vers
auxque ls Un rude hiver fait écho : "Je naquis au Havre un
vingt et un février 1 en mil neuf cent et trois .
1 Ma mère était
mercière et mon père
mercier :
1 ils trépi
gnaient de joie ."
lllustmtion J.
Simo n
Le livre
Un rude hiver : de durs faits divers
B
emard Lehameau (en anglais Hamlet) vit au Havre ; il a
survécu à la premi è
re guerre mondiale , mais au prix de
profonde s ble ssure s.
A la jambe d'abord, puis au cœur :
l'incendie des Grande s Galeries normandes a coûté la vie , le
21 février 1903 , à sa mère , sa belle- sœur, sa femme qui était
peut -être enceinte .
Tri ste fait diver
s, à l'origine sans doute de
cette haine du monde qu
'il promène partout avec lui.
En
l'esp ace d'un court roman, d' un rude hiver, Bernard Leha
meau va connaître une triple guérison : sa jambe , de page en
pa ge, semble vouloir toujours le porter davantage ; convales
cen ce politique ensuite puisqu'il en viendra à dénoncer un
faux
Suisse espion du Reich (même si la délation est mue par
son se
ul patrioti sme sans faille) ; salut affectif, enfin, qu'il
trouve auprès d'Annette , une délicieuse fillette aux allures de
nymphette, au terme de plu sieur s tâtonnements amoureux.
Lettres de référence
"1 1 ne se passe apparemment pas beau coup de choses",
observait Georges Perec à propo s du roman de Quen eau.
Et de pour suivre :
"Depuis, à chaque relecture, je découvre un
dét a il auquel je n'ava is pas prêté attention", désignant ainsi le
cara ctère inépuisable d'Un rude hiver, et, au-delà, de tout ro
man de Raymond Queneau.
Paru en 1939 , soit un an après Les Enfants du limon, deux ans
après Les Temps mêlés, ce roman contraste de prime abord
avec les a utre s texte s quenallien s par son extrême sobriété.
Toutefoi
s, on ne saurait se laisser prendre à cette immédiate
limpidit é, et le se
ul nom de Queneau doit éveiller l'attention
du lecteur ; lors
d'un entretien, l'auteur expliquait que ses
romans sont
"conditionnés par des soucis d'ordre, je ne dirai s
pa s math émati sant, mai s arithmomaniaque".
Si Lehameau est
la trad uction d
'Ha mlet, Mi ss Weed s ce lle du Chiendent (titre
d'un autre de ses texte s), il est légitime de considérer que ces
indice s référe ntiels so
nt les sig nes lisible s d'une construction
se rrée du roman , à cet égar d se mblable au poème ..
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