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JEUNESSE D’ANDRÉ GIDE (La) (résumé) Jean Delay

Publié le 29/06/2016

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gide

est toute entière placée sous le signe de l’affabulation, du refuge dans une névrose dont la simulation de crises nerveuses était le signe, et de la hantise de ressembler à tout le monde; on connaît la scène où, brusquement, il se met à hurler : « je ne suis pas comme les autres »; pour préserver ce sentiment de sa différence, il fut capable de bien des choses. Cette haine qu’il éprouva longtemps pour les familles venait, pour Gide, de la certitude d’avoir été pour ainsi dire déformé dès l’enfance par la tyrannie austère d’une mère moralisante et volontaire. Delay a raison de dénier toute importance à ce que Gide appelait, sous l’influence des théories barrésiennes, son déracinement lorsqu’il prétextait que par la famille de son père il appartenait au midi, et par celle de sa mère à la Normandie. Mais il est certain que la mort prématurée de son père, homme doux et libéral, livra l’enfant aux principes étroits d’une mère qui devait le gouverner jusqu’à l’âge de vingt-quatre ans. Protestante rigide, économe jusqu’à la parcimonie, mais imbue du rang que, selon elle, devait tenir son fils, elle « avait sur toutes choses de bons sentiments et de

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