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Jean Vautrin: Un grand pas vers le Bon Dieu (Fiche de lecture)

Publié le 22/02/2012

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Grande fresque truculente, Un grand pas vers le Bon Dieu évoque, au pays cadjin, l'histoire d'une famille au destin tourmenté, à l'aube du XXe siècle. Ce roman a obtenu le Prix Goncourt en 1989.
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« (1987).En 1973, avec A bulletins rouges, Jean Vautrin commence à écrire des romans policiers, dont Billyze-Kick, quiévoque le monde des grands ensembles vu au travers des yeux des enfants.

Puis, il se lance dans la fiction au senslarge du terme : Bloody Mary, Patchwork, Baby-Boom, La Vie Ripolin.

Dans ce roman, d'une composition trèsnouvelle, Jean Vautrin rompt avec la continuité chronologique pour transposer à la fois son existence, la vie familialeavec Benjamin, un jeune autiste, et les traumatismes ainsi que la vie onirique du personnage principal, CharlyFloche.

Cet éclatement de la linéarité temporelle vise à démultiplier les perspectives, à produire une sorte de « récittotal ».En 1989, Jean Vautrin apparaît donc comme un individu atypique dans ce qu'il est convenu d'appeler le paysagelittéraire français.

Certes, il collectionne les prix littéraires, mais, chose singulière, il est venu au livre après avoirécrit (et tout en continuant à écrire) des scénarios de films; en outre, il adapte également plusieurs de ses romanspour le cinéma.

Sa conception de la littérature ne saurait que s'inspirer de sa pratique de réalisateur et descénariste.Jean Vautrin raconte de vraies histoires.

Centrant son point de vue sur le mystère de l'humain, il met en scène toutesa complexité.« C'est l'homme qui m'intéresse.

Sa noblesse souillée.

Sa vérité violée.

Sa dignité détruite.

Et aussi ses cheminsdouloureux.

La contradiction de ses pas.

Son devenir incertain.

Ses fantasmes, sa fornication, qui le soumettent autroupeau.

Ses gestes qui trahissent ce qu'il enferme dans son cœur.

C'est ça...

je suis de la planète Terre.

Jel'écoute.

»Mais, dans la continuité de Céline, il explore et expérimente aussi des formes littéraires.

Résolument moderne, ilmanie, manipule le langage en lui faisant rendre gorge, en lui don nant une densité nouvelle.

Citoyen du monde, il évoque avec verdeur, dans Un grand pas vers le Bon Dieu, le pays des Cadjins, dont il restitue la langue imagée. Grande fresque truculente, Un grand pas vers le Bon Dieu évoque, au pays cadjin, l'histoire d'une famille au destin tourmenté, à l'aube du XXe siècle. Résumé de l'oeuvre Le grand cavalier en cuir 1893 : Edius Raquin vit, avec sa femme aimée, Bazelle, et sa fille Azeline, sur les terres boisées et marécageuses dusud-ouest de la Louisiane dans le canton de Bayou Nez Piqué.

Il rêve d'une maison coloniale mais doit se contenterd'une demeure beaucoup plus modeste, celle d'un « pur Cadjin » au langage savoureux.

Bazelle, elle, reste troubléepar les avances d'un colporteur...

La jeune Azeline oppose à toutes les tentatives matrimoniales un refus définitif.Elle fait le désespoir d'Edius et de Voicy Smith, un bon parti dont le bégaiement est un des moindres motifs d'êtrerebuté. La chaleur torride de l'été s'appesantit sur les champs, l'atmosphère orageuse s'alourdit de tous les miasmes nourrispar les marécages, des éclats de lumière spectrale aveuglent Edius occupé à soigner une blessure qui s'est infectée,sur son bras.

Dans un décor d'apocalypse, le vieux Raquin aperçoit un grand cavalier.

La vision disparaît maiscontinue à obséder Edius.

D'autres signes surnaturels le confirment dans l'idée que le « mal sort » s'est abattu sur la région.

Edius se rend chez Mom'zelle Grand-Doigt, une négresse guérisseuse.

Chez la « traiteuse », il entend lehennissement du cheval bronque et il se précipite dans la maison : un homme au regard de fauve braque sur lui soncolt, puis, épuisé, s'évanouit.

C'est Farouche Ferraille Crowley, un grand bandit texan. Edius souffre de la chaleur torride et blasphème le nom du Seigneur.

Farouche Ferraille Crowley se relève de sesblessures.

Peu de temps auparavant, il avait pris la défense de Nonc Rosémond, un nègre mis à mal par les Blancs.Huit mois plus tôt, il avait perdu son seul ami lors de l'attaque sanglante d'une banque à Tucson.

Le souvenir du pâleet froid Palestine Northwood, le chasseur de primes, le hante sans répit.

Le desperado est, en effet, recherché partoutes les polices et le shérif de l'endroit, Vieux Vic Vaughn, se mêle de vouloir l'arrêter : mal lui en prend car lebandit l'abat sous les yeux d'Edius. Rêves d'amour Le dimanche suivant, Azeline attend son père.

Elle l'épie, alors qu'il enterre le shérif avec le bandit.

A cet instant,son destin change.

Bazelle se morfond dans sa solitude : arrive son séducteur, beau parleur qui l'invite dans sacarriole et lui fait essayer une belle robe rouge et un châle d'Orissa.

Elle succombe.

Tous les après-midi, EdiusRaquin poursuit son travail de persuasion sur l'outlaw.

Mais il ne convainc pas le grand sauvage blond.

Dans lesbuissons, Azeline les observe. L'automne s'annonce et Farouche veut s'en aller, à la grande colère d'Edius.

Mais le bandit soupçonne la présenceconstante de la curieuse Azeline et l'entretient sans que la jeune fille le sache.

Il déclare sa flamme à Raquin, qui luiimpose un éloignement d'un mois. Un jour, Edius se rend à Bayou Nez Piqué avec Azeline; la petite tombe en admiration devant Leola d'Ibreville, unebelle femme aux moeurs douteuses.

Son père la confie aux bons soins de tante Nadée et achète une teinture noirechez un coiffeur où Palestine se fait raser.

Sans le vouloir, il trahit Farouche.

Le lendemain, il rejoint l'abri où Ferraillea été mis en pénitence et lui remet ses achats.

Le grand bandit se prépare à faire sa demande.

Azeline l'attend etils goûtent au fruit défendu.

Edius suit son plan : Farouche prendra l'identité d'un parent éloigné, « un Dego très brun et très bouillant ».. »

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