Jean-Louis GUEZ DE BALZAC: Lettres choisies

« Guez de Balzac.

Pho to ND- Viollet.

Guez de B alzac (1597-1654) est né dans une famille de petite noblesse lan­ g uedocienne.

Après des études à Pari s, puis à Leyde , (oû il s'intéresse surtout à l'art oratoire) , il rentre en France pour essayer de jouer un rôle politique.

Toute­ fois, la maladie ainsi que la méfiance de Ri che lieu envers ses écrits polémiques le forcent à une retraite semi-volontaire sur sa terre de Balzac.

JI atteindra une certaine g loire dans le rôle d 'épistolier , faisant autorit é parmi ses contemporains en ma­ tière de bien éc rire.

Le livre Le maître de l'éloquence Jean-Louis Guez de Balzac maintint , depuis sa lointaine province, une correspondance intense avec tout ce que la France, et même l'étranger , compta it de personnages illustres.

A vrai dire, c'est lui qui dictait les modes littéraires et inte lle c­ tuelles du pays ; à tel point qu'une simple réponse de sa part constit uait un prestigieux billet d'entrée pour les cercles fermés de la mondanité parisienne.

Une lettre de Monsieur de Bal zac était également le présent le plus raffiné dont un homme pouvait rêver s'il vou lait combler sa maîtresse.

Chez cet auteur, bon goût, galanteri e et litt érature se mariaient harmonieusement, lui conféran t ainsi un rayonnement intellectuel qui n'a malheu­ reusement pas touché notre siècle, dont les valeurs sont bien différentes.

Peut-être le style de Guez de Balzac était-il trop fortement ancré dans les convenances et les particularités de son temps pour atteindre à la postérité ? Quoi qu'il en soit, au début du XVIIe siècle , l'expression « parler Bal zac » servait à désigner une pGifaite maîtrise de la langue française , à laquell e beaucoup prétendaient .

Des règles avant tout L' un des aspect s les plu s paradoxaux de la personnalité de Guez de Bal zac est son désir de solitude ; en effet, alors qu'il ava it recherché Je succ ès pendant des année s, quand celui­ ci arriva enfin, J'homme de lettre s n'aspira it plu s qu 'à une vie tranquill e et retirée.

Ce goû t pour la so litude monacale permet peut- être de nùeux comprendre la tendance de cet écrivain à un purisme exacerbé.

Dès les première s années de son activité d 'écriva in, on note chez lui un profond désir d'élinùner de la langue tous les régionalismes et les archaïsmes afin donner à sa pen sée une forme jjmpide et claire.

Cette attitude révèle un goût pour la normali sation propre à l'époque , ainsi qu'un certain éli­ tisme ; mais au-del à de ces aspects qui peuvent sembler rédhi­ bitoires aujourd'hui , on peut aus si imaginer que la démarc he de Balzac est née du besoin de rendre plus performant l 'outil du l angage en conjuguant éloq uence et clarté.. »