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Jean-Jacques ROUSSEAU : Essai sur l'origine des langues

Publié le 25/09/2012

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La voix : la supériorité de la nature « Considérons encore le système des métaphores. La pitié naturelle, qui s' illustre de manière archétypique dans le rapport de la mère à l'enfant et en général dans le rapport de la vie à la mort, commande comme une douce voix. Dans la métaphore de cette douce voix se transportent à la fois la présence de la mère et celle de la nature. Que cette douce voix soit celle de la nature et de la mère, cela se reconnaît aussi à ce qu'elle est, comme le signale toujours la métaphore de la voix chez Rousseau, une loi. "Nul n 'est tenté d'y désobéir" à la fois parce qu'elle est douce et parce que, étant naturelle, absolument originelle, elle est aussi inexorable. Cette loi maternelle est une voix. La pitié est une voix. «

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« Photo coll.

Edito-Service 1 E xplorer "IL y a d es lan gues favorable s à la liber­ té", écriT Rousseau dans cet essai.

Ces lan gues, celles do m l e peupl e, et non les se ul s déTe nTe urs du pouvoir, peuvent avoir la maÎtrise , so m en pmfail e har­ m o nie a vec la na­ lur e.

R etr ouve r un e lan gue pur e, pas­ sionn elle, cela ne si g nifi e pas se ule­ m ent po ur R ousieau un chan gement lin­ g uistique.

Il lu stratio n J.

Simo n Le livre Rou ssea u, ph iloso phe d u langage C omme si souvent dans l'œuvre de Rousseau , cet ess ai est un réquisitoire .

Une polémique menée contre une société dont il dénonce les mœurs et la corruption.

Une cor­ ruption qu'il retrouve ici dans l'histoire des langues, autrefois gestes et chansons, aujourd'hui écriture et murmures , sous la forme d'une longue dégradation.

L'organe poétique du lan­ gage, que Rousseau oppose aux thèses nominalistes (le langa­ ge seul permet la compréhension du monde qui nous entoure) ou utilitaristes (le langage ne serait qu'un outil), doit être comprise comme le pendant de son anthropologie.

Là où 1 'homme est déchu par la civilisation, sa langue aussi se meurt en un bavardage érudit.

L'histoire décrite dans cet essai est ainsi 1 'occasion d'une réflexion sur le langage, essentielle dans la philosophie rousseauiste.

Une réflexion que l 'on retrouve, malgré tout ce qui peut les distinguer, chez des phi­ l osophes comme Nietzsche ou Bergson , pour lesquels le lan­ gage demeure toujours un dévoiement des sensations , une restriction de la richesse des sens.

De la même façon, ses pro­ pos sur la langue sont 1 'un des thèmes privilégié s de la philo­ sophie contemporaine.

De la passio n à la raison S i "la parole distingue l'homme entre les animaux ", il faut cependant , nous dit Rousseau , la restituer à sa longue et déroutante histoire.

Longue, car elle nous mène des pre­ miers gestes, des premiers chants, jusqu'à l'époque de l'écri­ ture , de 1 'érudition littéraire.

Le philosophe nous décrit donc les temps reculés des langues passionnelles et chantées , pui s ceux des premier s hiéroglyphes.

Déroutante, car cette histoire est surtout celle d'une dégradation, qui voit peu à peu la rai­ son , celle des démagogues et des rhéteurs , se substituer aux pas sions heureuse s de s premier s âges.

A cette histoire d'un langage qui en vient à nous abuser , Rousseau adjoint celle, analogue , de la musique , pour conclure sur l'importance poli­ tique de la maîtrise des langue s.. »

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