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Jane AUSTEN : Emma

Publié le 07/09/2012

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Dédicacé au prince régent qui avait adoré les précédents ouvrages de la romancière, le Livre reçut du public un excellent accueil. Pour ce roman, Jane Austen eut sa première critique un peu sérieuse (elle devait attendre bien longtemps une étude critique digne d'elle) due rien moins qu'à la plume auguste de sir Walter Scott (qui restera jusqu'à a mort on admirateur fervent).

Dans sa postface à la traduction française du roman, Ginevra Bompiani fait un curieux parallèle entre la romancière et son héroïne: "Emma et Jane Austen, écrit-elle, sont rivales toutes deux font des romans ; toutes deux essayent de plier leurs personnages à une destinée : mais Emma le fait mal et Austen le fait bien ; l'une échoue, l'autre réussit."

« Photo Haut 1 Sipa- lcono Dans sa postfa ce à la traduction fran­ çaise du roman, Ginevra Bompiani fait un curieux pa­ rallèle entre la ro­ mancière et son hé­ roïne · « Emma et Jane Austen.

écrit­ elle.

sont ri1•ales toutes deux font des romans ; toutes deux essayent de plier leurs personnages à une destinée : mais Emma le fait mal et Austen le fait bien ; /'une écho u e.

J'autr e réussit .

" Le livre Les mépr ises d'une enfant gât ée D ès les premi ères lignes du roman, Emma Woodhouse nous est prése ntée comme une jeune fille gâtée par la vie.

Elle est "belle, intelligente, riche, douée d'un heureu x naturel" .

On ne s'étonne donc pas qu 'elle veuille fabriquer à sa manière les destinées de son entourage, faire ou défaire les liens qui conduisent ses amis au mariage .

Elle a toujours régné sur Hartfield , la vaste propriété où elle vit avec un vieux père, plutôt égoïste , mai s en admiration devant elle, ainsi que sur la bonne société de Highbury , une petite ville de la province anglaise.

La seule personne qui se permette de critiquer Emma est Knightley , un ami de la famille.

ll est le mentor affectueux de la jeune fille avant de devenir son soupirant.

Avec ses attentions discr ètes, sa morale stricte mais non dépourvue d'humour , son horreur des prétentions et des extravagances , Knightley est le parfait gentleman anglais.

Sans le coup de baguette magique qui permet à la romancière de remettre tout en place dans le happy end, Emma la ma­ rieuse aurait pu faire le malheur de tout le monde : celui en particulier de sa jeune amie Harriet, jolie, mais un peu stupide et surtout sans famille (c'es t loin d'être un détail, dans le monde de Highbury, totalement soumis aux conventions sociales de 1 'époque).

Elle 1 'a détournée d'un choix raison­ nable pour la pou sser vers un homme trop "bien " pour elle et qui est amoureux d'Emma.

Heureusement, elle échoue dans toutes ses entreprises .

Un roman très peu roma nesq ue A une époque où les lecteurs, en Angleterre , étaient tous passionnés de "romance", Jane Austen leur offre un ouvrage toul en demi-tons et où l' intrigue est dominée par les conventions sociales.

Si so n héroïne se trompe , c'est préci­ sément parce qu'elle est trop romanesque .

L'histoire pourrait donc être terr iblement ennuyeuse, sans la justesse de la pein­ ture socia le et sans cet art de la méprise , du malent endu et du quiproquo que révèle 1 'auteur.

Car il y a déjà de l 'Aga tha Christie dans Ja ne Austen : sans jamais compliquer le récit, elle réussit à maintenir à tout moment un léger suspense.. »

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