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Jadis et Naguère de Verlaine

Publié le 11/11/2018

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Jadis et Naguère

 

A la cohérence apaisée de Sagesse, on oppose souvent la diversité et le désordre de Jadis et Naguère, publié en 1884 chez Vanier qui devient l’éditeur attitré de Verlaine. La date de parution ne doit cependant pas être prise au sens strict dans la mesure où le recueil est composé de poèmes écrits, là encore, à diverses époques : des années 1860 aux années 1880 en passant par l’épisode déjà mentionné de Cellulairement. Pour autant, Jadis et Naguère n'est ni incohérent ni négligeable, et d’abord parce qu’il contient des textes essentiels pour l'œuvre de Verlaine et pour l’histoire littéraire en général. On ne peut oublier, en effet, l’« Art Poétique » où la nouvelle génération décadente puis symboliste cherchera son credo. Deux grandes parties dans le livre : Jadis, composé lui-même d'un Prologue suivi de Sonnets et autres vers, de Vers jeunes puis d’A la manière de plusieurs. Naguère, beaucoup plus court, offre aussi un Prologue et cinq grands poèmes dont on retient surtout « Crimen amoris ».

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« Autres »),le sonnet d'amour, le poème social (dans Vers jeunes) et les «Images d'un sou», gravures coloriées et populaires avec Malbrouck et Cadet-Roussel; jusqu'aux pastiches dans A la manière de plusieurs : on se souvient entre autres du fameux sonnet « Langueur » où l'époque trouve un nom de baptême pour la nouvelle école et la nouvelle sensibilité : Je suis l'Empire à la fin de la décadence.

Diversité, donc, et kaléidoscope avec notamment un certain nombre de textes écartés autrefois parce qu'ils ne correspondaient pas à l'esprit des recueils précédents.

Mais c'est justement au milieu de l'ensemble des styles verlainiens possibles qu'on trouve un «A rt poétique» (écrit en 1874 mais publié seulement en 1882) : comme s'il s'agissait de synthétiser une recherche, de trouver le mode fondamental sur lequel joue toute cette lyre.

Rappelons les points essentiels de cette théorie qui n'en est pas une, que l'œuvre même de Verlaine excède sou­ vent et contredit parfois.

La poésie est avant tout « musique » : De la musique avant toute chose Et pour cela préfère l'Impair Plus vague et plus soluble dans l'air, Sans rien en lui qui pèse ou qui pos e.

Reste évidemment à préciser les moyens de cette ambition : l'harmonie résulte en l'occurrence d'un subtil déséquilibre, qu'il s'agisse de l'Impair, de la Nuance ou de la méprise que Verlaine recommande dans le choix des mots.

D'où un écart qui sauve de la convention la pensée ou le vers et leur fait retrouver le naturel.

On fuira au contraire l'harmonie artificielle ou l'excès : ce que Verlaine appelle la Pointe assassine, l'Esprit cruel et le Rire impur, la Rime surtout, «bijou d'un sou/ Qui sonne creux et faux sous la lime».

La sensation qui métaphorise le mieux la bonne poésie est alors celle de l'envol puisque le vers réussi échappe aux lois strictes et fait échapper le lecteur à la plus stricte d'entre elles : la pesanteur.

Nous sommes dans l'aérien, dans l'Azur que Sagesse anime ailleurs de saints et de figures divines : mais, pour l'instant, l'antithèse haut-bas reste laïque et oppose la nature à 1 'éloquence, à la. »

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