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Jacques Henri BERNARDIN de SAINT-PIERRE : Paul et Virginie

Publié le 25/09/2012

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bernardin

Il est certain que le charme de Paul et Virginie consiste en une certaine morale mélancolique qui brille dans l'ouvrage, et qu'on pourrait comparer à cet éclat uniforme que la lune répand sur une solitude parée de fleurs. Or, quiconque a médité l'Évangile doit convenir que ces préceptes divins ont précisément ce caractère triste et tendre. Bernardin de Saint-Pierre qui, dans ses Études de la nature, cherche à justifier les voies de Dieu, et à prouver la beauté de la religion, a dû nourrir son génie de la beauté des livres saints.

bernardin

« Paul et Virginie de­ viendra un livre phare pour beau­ coup d'auteurs de la première moitié du XIX ' siècle , et pour­ tant leur amour e x­ clut tout ce que le romantism e met dans les relations amoureuses : la ja­lousie, la rivalité, l'injïdélité, le dédou­blement de l'éro­ tisme (ang e et dé­ mon, chair et esprit) ou l'adultère.

Leur inno cen ce, mal g ré la pud eur d e Vir­ g inie, donne à leurs relations une dimen­ sion qui ne serait pas crédible si le cadre d e l'histoire n'avait été une île encore à l'abri des mœurs de l'Europe .

Le livre Un amour idéal C omm e Roméo et Juliette ou Tristan et Iseult, Paul et Virginie sont les personnages symboliques d'un amour parfait.

Élevés par leurs mères que la société a rejetées, ils grandissent dans l'î le de France (aujourd'hui île Maurice) et jouissent d'une éducation très rousseauiste, en parfaite harmo­ nie avec la nature.

Leurs vertus sont spontanées, innées et leur innocence les préserve du mal tant en actes qu'en pensées.

Mais Virginie est la seule héritière d'une vieille tante qui vit en France et, ·afin d'assurer à sa mère et à celle de Paul une vie plus paisible, e lle part chercher son dû.

Les contacts avec la société s'avèrent difficiles pour la jeune fille qui n'a pas plus d'éducation qu'une soubrette, et Paul se lamente de cette inter­ minable séparation.

Leur amour est si fort , la vie en Europe tellement impossible que Virginie rentre quelques années plus tard.

Hélas, la mer ne laissera pas aux jeunes amants le temps de se revoir : Virginie meurt, noyée, sous les yeux de ses proches.

L'ombre de Rousseau C e roman , réécrit plusieurs fois pour atteindre la perfec­ tion, est définitivement édité en 1787.

Après Rousseau , Bernardin de Saint-Pierre s'engage dans la voie des théories sociales et humanitaires .

Comme son maître à penser, il est un des précurseurs du romantisme et, sinon le créateur, du moins l'initiateur d'une littérature exotiq ue qui comptera parmi ses représentants des auteurs tels que Chateaubriand, Flaubert, Loti ou Heredia.

"J'ai tâché, écrivit-il, de peindre un sol et des végétaux différents de ceux de l'Europe.

Nos poètes ont assez reposé leurs amants sur les bords des ruisseaux, dans les prai­ ries et sous le feuillage des hêtres. " Mais les amants de Bernardin, à la différence des autres, sont naturellement bons, et s'ils sont élevés au milieu de "nègres", c'est pour représenter l'humanité dans sa primitive ignorance, innocente et vertueuse par rapport à une société corrompue.

Avec Paul et Virginie , Bernardin de Saint-Pierre s'est fait plus rousseauiste que Rousseau lui-même.. »

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