ITALO CALVINO LE VICOMPTE POURFENDU
Publié le 10/12/2014
Extrait du document
«
•Le jeune Médard : On n’a aucune description physique du personnage, on sait seulement qu’il est jeune lorsqu’il va à la guerre.
Son innocence l’aveugle et il a hâte de combattre alors qu’il est entouré par la mort, la souffrance et la consternation.
Son
intrépidité lui fait ignorer le danger lorsqu’il se fait couper en deux par un coup de canon.
•L’Infortuné, la moitié droite : L’Infortuné torture les animaux et les êtres humains.
Il est cruel et aime faire souffrir.
Selon lui, « la
beauté, la sagesse et la justice n’existent que dans ce qui est mis en pièces » (p.
60).
Sa cruauté est gratuite, mais il semble être
sensible à une certaine esthétique de la souffrance , d’où la construction de potences qui forcent l’admiration de tous et le
machiavélisme de vouloir « tenter » les huguenots à renier leur foi en les invitant à la Cour.
•Le Bon, la moitié gauche : Le Bon, lui, ne semble vouloir faire que le bien , mais très vite, les villageois découvrent l’ambiguïté de
cette démarche.
En effet, souvent, à force de vertu, il provoque le mal : ainsi, il détourne les lépreux de leurs plaisirs (la musique et
la débauche), ce qui entraine leur désespoir.
•Le vicomte « réassemblé » : Une fois « reconstitué », le vicomte « redevint un homme entier, ni méchant ni bon , mélangé de bonté
et de méchanceté, c’est à dire un être ne différant pas en apparence, de ce qu’il avait été avant d’être pourfendu » (p.
121) Il vit
heureux avec Paméla et a de nombreux enfants.
Le narrateur : On ignore son nom.
On sait qu’il est le neveu du vicomte , le fils hors mariage de sa soeur avec un braconnier.
Il est
orphelin , et semble avoir été recueilli enfant par son grand-père et élevé par la nourrice Sébastienne.
Il vit dans une c abane dans la
forêt et se prend d’affection pour le docteur, puis pour les huguenots et, enfin, pour Paméla la bergère.
Après le départ du docteur, il reste seul et triste.
Il a sept ou huit ans au début du récit et il arrive à l’adolescence à la fin.
Sébastienne : Sébastienne est la vieille nourrice qui a élevé le vicomte .
Elle est la seule qui s’oppose à lui .
Il l’envoie vivre chez les
lépreux après avoir essayé de la tuer dans un incendie.
Elle condamne les deux parties du vicomte.
Elle a une bonne connaissance
des plantes.
Le docteur Trelawney : Il a parcouru les mers à bord du navire du capitaine Cook.
Le nom du personnage est tiré de L’Île au trésor
de Stevenson.
Au début du récit, il ne soigne personne et se passionne pour les plantes, les pierres et les feux follets .
Petit à petit, il
se remet à la médecine et s’intéresse au « cas » du vicomte, qu’il réussit à reconstituer.
Il repart en mer à la fin du récit.
Paméla : C’est une jeune bergère capable de communiquer avec les animaux .
Les deux parties du vicomte tombent amoureuses
d’elle.
Elle est courageuse et déterminée car elle résiste aux assauts de l’Infortuné.
Elle semble éprouver de la tendresse pour le
Bon.
Déçue par ses parents qui veulent l’abandonner à l’Infortuné, elle part vivre dans la forêt.
À la fin, elle épouse le vicomte.
Elle
se réjouit de son « réassemblage » et s’écrie : « j’aurai enfin un mari avec tous ses attributs » (p.
121).
Maitre Pierreclou : Il est charpentier et sellier.
C’est lui qui construit des potences toujours plus ingénieuses et spectaculaires.
Il
culpabilise de construire des engins de mort et échoue dans l’élaboration de machines servant le bien.
À la fin du récit, il construit
des moulins.
Kurt : Ecuyer de Médard dévoué et pourvu de bon sens.
Aiulphe : Père de Médard et grand-père du narrateur.
Galatheus : Lépreux (la communauté des lépreux est à Préchampignon).
Ézéchiel : Chef de la communauté huguenote.
Esaü : Fils d'Ézéchiel, un vrai voyou.
il ne respecte pas ses parents et les défie en accomplissant toutes les bêtises possibles et
contre la religion.
Un conte à la manière de Voltaire
Le vicomte Médard de Terralba, un chevalier génois, voit son corps séparé en deux moitiés après qu'un boulet de canon l'eut
transpercé, lors d'une bataille.
Et ces deux parties du corps continuent cependant à vivre - après avoir été longuement soignées-
mais dont les caractéristiques sont complètement opposées: en effet, la partie gauche prodigue le bien (c'est "le Bon") et la partie
droite, elle, bien sûr, incarne le Mal.
Et ces deux corps vont égayer et tourmenter (ou consoler) la petite vie tranquille du vicomté.
La mauvais comte, "L'Infortuné", terrorise sa population en exécutant de nombreuses personnes, en incendiant sans raisons des
maisons etc.
Puis, peu après arrive l'autre comte, Le Bon, qui lui, humblement, va prêcher la morale chez les lépreux de
Préchampignon qui s'adonnaient à la luxure et la volupté, surveiller la conduite des huguenots, aider les indigents.
Puis, le mauvais
comte tombe amoureuse de Pamela, une bergère...
Le dénouement, heureux, mais néanmoins complètement invraisemblable,
montre bien que ce court récit est un conte à la Voltaire, en effet, on ne peut s'empêcher de penser à Zadig et à Candide lorsque l'on
lit les tribulations des "deux Comtes".
Dans ce livre l'alacrité rejoint parfois le cynisme et l'ironie.
La morale est que le Bien et le
Mal sont en chaque partie de nous, et que cette dichotomie des sentiments et caractéristiques composent l'homme entièrement, ce
qui n'empêche pas qu'il faille rechercher à donner au Bien un ascendant sur le Mal..
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