Devoir de Philosophie

Iphigénie en Aulide de Racine

Publié le 21/01/2019

Extrait du document

racine

Iphigénie en Aulide, tragédie de Racine (1674). Dans sa préface, Racine explique en quoi et pourquoi il s'est éloigné de l'Iphigénie d'Euripide tout en proclamant sa fidélité à un auteur « extrêmement tragique ». Alors qu'Iphigénie marche résolument au sacrifice, le devin Calchas annonce qu'Ériphile, jeune captive d'Achille, est aussi fille du sang d'Hélène et que c'est elle qui doit mourir. Ériphile se tue ; Iphigénie est sauvée. Ce dénouement va d'ailleurs dans le sens d'un vrai tragique, puisqu'il est tiré « du fond même de la pièce » : où l'unité d'action rejoint directement la nécessité tragique et où la tragédie racinienne répond à la fois aux observations de Saint-Évremond sur le caractère barbare des sujets tirés de la mythologie grecque, et à l'affadissement du mythe par le drame lyrique à succès de Quinault et de Thomas Corneille. Les interventions divines sont interprétables, et interprétées, en termes humains. La poésie, au théâtre, peut s'inspirer du merveilleux et de la religion, mais elle ne peut se laisser investir par eux sans y perdre sa vraisemblance, et donc sa crédibilité. Certains (comme le jésuite P. de Villiers dans ses Entretiens sur les tragédies de ce temps, 1675) reprochèrent cependant à Racine d'avoir trop sacrifié à l'esprit de son temps et à la galanterie de la cour : leurs critiques furent emportées dans le torrent de larmes que suscita la pièce et qui assura son succès.

Liens utiles