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INVERSION DE L’ARBRE ET DU SILENCE de Salah Stétié (résumé & analyse)

Publié le 08/11/2018

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INVERSION DE L’ARBRE ET DU SILENCE Salah Stétié. Poèmes, 1980.

 

Ce recueil réunit cent vingt-deux poèmes, suivis d’une sorte de poème-bilan; mais ce sont plutôt des fragments d’un unique texte se prolongeant comme le ferait une ligne pointil-lée, laissant tour à tour entendre la parole et le silence, en une alternance que l’on retrouve au sein de chaque vers jusque dans l’usage de l’hiatus et des signes de ponctuation: points de suspension, virgule ou deux-points en début de vers, comme si celui-ci émergeait du blanc, ou silence, qui le précède. Cette forme ne peut, évidemment, être distinguée du sens: le poème est recherche de l’Être au-delà de toute existence particulière, tension pour atteindre l’insaisissable. L’arbre est l’emblème de cette quête. En lui se répondent l’épaisseur mortelle de la terre et l’envol aérien. En lui l’élévation s’inverse dans le silence de la profondeur. Mais il est aussi un signe: de même que l’arbre troue la surface de la terre, le signe traverse le sens et s’élance au-delà, dans le silence de toute signification. Outre l’arbre, certains objets privilégiés réapparaissent régulièrement: l’herbe qui ajoute aux propriétés de celui-ci la finesse pénétrante de l’épée, la lampe qui inverse en éclat le bois de l’arbre et l’obscurité de l’olive, l’arc, symbole du poème... L’essentiel est dans le mouvement qui métamorphose sans cesse un objet en un autre, dans un jeu sériel. On trouve ainsi: Isis, la femme, la poupée, la pupille, l’œillet, la lampe. Le poème acquiert donc une qualité proprement musicale: c’est un développement à partir des thèmes qui s’établissent dans le rapprochement et l’écart entre les termes de la série.

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