INSTANT FATAL (L’). (résumé) Raymond Queneau

Recueil du poète français Raymond Queneau (né en 1903), publié en 1948. Le titre a été délibéré et voulu, et cela jusqu’au point triple : l’expression « l’instant fatal » désigne le volume; spécifiquement le premier groupe de poèmes (suivent deux autres parties : < Un enfant a dit »; « Marine »); le premier texte enfin. Il est clair que l’auteur - pas plus dans son œuvre entière qu’ici précisément - n’adhère à une croyance en une survie individuelle dans un au-delà, ni ne sollicite les secours d’une religion. Dès lors : « toujours l’instant fatal viendra pour nous distraire ». Queneau est de longue date et plus que d’autres poètes sensibilisé à l’idée d’une mort individuelle et inéluctable. Sur ce point il est arrivé que ses écrits acquièrent l’autorité du journal intime; et cela par extraordinaire s’accompagnera même de quelque lyrisme; par exemple sur le sujet de sa ville natale, Le Havre : « Je meurs par tout quartier et la ville entière / Saute dans le matin en petites poussières / Dont l’une fut mon cœur dont l’autre fut ma main / Et ma tête et mon pied et mes cahiers scolaires / Et l’angoisse et le pain et les jeux et la nuit / Un balai un balai pour toute la poussière / Je suis si mort déjà que je puis rire aux larmes / Et la mer lessivait ce qui veut bien blanchir. » Ce qui est déclaré de la mort l’est, à ce qu’il apparaît, en « dernière analyse ». Néanmoins,