INSTANT FATAL (L’) de Raymond Queneau (résumé & analyse)

INSTANT FATAL (L’)

Raymond Queneau. Poèmes, 1948.

L’Instant fatal est le troisième recueil de poèmes publié par Queneau, après Les Ziaux (1943) et Bucoliques (1947), si l’on ne tient pas pour un poème le roman en vers Chêne et Chien (1937). Il comprend dans sa version définitive — fixée lors de la reprise du recueil dans l’ensemble intitulé Si tu t’imagines, en 1952 — quatre parties: «Marine (1920-1930)», «Un enfant a dit (1943-1948)», «Pour un art poétique», et «L’Instant fatal (1943-1948)». Sont ainsi réunis des poèmes d’inspiration et de facture très différentes: aux poèmes de jeunesse où apparaissent déjà les motifs de la chute, de l’ombre, de la disparition succèdent les poèmes surréalistes. À partir de 1930 — le recueil contient plusieurs poèmes écrits entre 1930 et 1943 —, Queneau se tourne davantage vers un monde extérieur dominé par la souffrance, la dégradation et la mort.

♦ Bien que L'Instant fatal illustre presque trente ans d’écriture poétique, on peut dire que ce recueil fait entendre pour la première fois la voix désormais unique du poète Raymond Queneau (1903-1976). Elle passe par le recours et le retour à des formes plus traditionnelles du vers et de la strophe, par une parfaite maîtrise des jeux avec la langue, par l’oralité, gouailleuse et féroce du «néofrançais ».