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INNOMMABLE (L’) de Samuel Beckett (résumé & analyse)

Publié le 08/11/2018

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INNOMMABLE (L’)

Samuel Beckett. Roman, 1953.

«Où maintenant? Quand maintenant? Qui maintenant?» Ainsi s’ouvre L’Innommable. Long monologue perdu dans un espace et un temps indéfinis, où il ne se passe rien, L’Innommable évacue toute possibilité de représentation et tout espoir de signification. Le narrateur sans identité, voire sans corps, n’est plus qu’une voix indécise qui tente en vain un récit impossible et improbable. Impossible, car les mots s’accumulent en séquences qu’interrompt sans cesse et disloque une sorte de métadiscours qui dédit, contredit, annule même ce qui déjà a été dit; improbable, car le jeu des temps verbaux, des modalités et des conditionnels, les différents niveaux de narration qui s’enchâssent à l’intérieur du récit rendent incertain le degré de réalité des événements et des personnages. Dans ce soliloque en lambeaux, qui entasse les mots plus qu’il les organise, ce qui se donne à lire n’est pas l’existence du monde extérieur ni même l’histoire d’un héros, mais bien la déchéance de l’écriture qui constate son propre échec et, partant, l’état de déréliction de tout «écrivant».

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