INITIATION À LA VIE BIENHEUREUSE, Johann Gottlieb Fichte - étude de l'œuvre

Point culminant de la trilogie qu’il forme avec De l’essence du savant (1805) et les Traits caractéristiques du temps présent (1804-1805), cet essai exprime dans un langage «populaire» la dernière philosophie religieuse de Fichte. Il est une réplique à Philosophie et religion de Schelling (1804), et le titre reprend d’ailleurs une expression de Schelling dans cet ouvrage. Fichte s’oppose à l’annexion de la religion par la philosophie et entend défendre les droits de la croyance contre les prétentions spéculatives, et ceux de la religion populaire contre une initiation réservée à une élite.

Formé de onze conférences prononcées à Berlin en 1806, l’ouvrage, après une justification du caractère populaire de la méthode employée (conf. 1 et 2), examine ce qu’il y a de spéculatif dans le problème de l’être et de sa connaissance, puis identifie cette ontologie avec celle du christianisme (conf. 3 à 6). L'amour et la béatitude constituent ce qui, dans ce problème, se réfère au vécu (conf. 7 à 9); mais, d’un point de vue suprême, il y a identification du spéculatif au vécu (conf. 10 et 11).