INCAS OU LA DESTRUCTION DE L’EMPIRE DU PÉROU (Les) de Jean-François Marmontel (résumé & analyse)

INCAS OU LA DESTRUCTION DE L’EMPIRE DU PÉROU (Les)

Jean-François Marmontel. Roman, 1777.

Fresque historique animée et grandiose débutant par la fête du Soleil à Quito, Les Incas unissent pittoresque et sentimentalité. Cette épopée en prose évoque les horreurs perpétrées au Pérou lors de la conquête par les frères Pizarre en 1553. Elle se présente aussi comme un face-à-face symbolique entre deux civilisations — l’exotisme se trouvant dès lors relégué au second plan — et transforme le roman en une œuvre engagée où l’on retrouve tous les thèmes de la philosophie militante : à la manière de Voltaire, Marmontel s’insurge contre l’esclavage, condamne le fanatisme, prône la liberté religieuse et revendique le droit à la différence.

♦ La réussite éclatante de ses Contes moraux (1755-1765) traduits dans toutes les langues de l’Europe, les exhortations de son maître Voltaire et de son ami Diderot incitent Marmontel (1723-1799) à rédiger un roman à thèse, Bélisaire (1767). Il y développe, avec Louis XV pour modèle, sa conception du souverain éclairé et défend avec vigueur la tolérance. Sa condamnation par la Sorbonne et par l’archevêque de Paris suscite une violente controverse, alimentée par deux pamphlets de Voltaire, les Anecdotes sur Bélisaire. Marmontel reprend dans Les Incas la lutte contre l’intolérance. Secrétaire perpétuel de l'Académie, il nuance et approfondit de façon très moderne, dans ses Éléments de littérature (1787), ses articles d’esthétique et de critique rédigés pour l'Encyclopédie. Il laissera des Mémoires posthumes.