Illusions perdues. Roman d'Honoré de Balzac (résumé de l'oeuvre & analyse détaillée)
Publié le 24/10/2018
Extrait du document
Illusions perdues. Roman d'Honoré de Balzac (1799-1850), composé de trois parties. La première parut sous le titre initial d'« Illusions perdues », à Paris chez Werdet en 1837 ; la deuxième, « Un grand homme de province à Paris », chez Hippolyte Souverain en 1839 ; la troisième, prépubliée dans l'État sous le titre « David Séchard » en juin 1843, est intégrée en juillet dans le tome VIII de la Comédie humaine chez Fume, Dubochet et Hetzel sous le titre « Ève et David », où elle est réunie aux deux autres sous le titre général d’illusions perdues. La première partie s'y intitule alors « les Deux Poètes » ; et le Fume corrigé change le titre de la troisième en « les Souffrances de l'inventeur ».
« Œuvre capitale dans l'œuvre » selon son auteur (lettre à Mme Hanska, 2 mars 1843), occupant chronologiquement une place centrale, somme balzacienne où se rassemblent les thématiques essentielles, cette véritable trilogie compose un roman archétypal, où se met en place le mythe d'une jeunesse et d'une époque, symbolisée par les tribulations, espérances et désillusions du héros, Lucien de Rubempré. L'irruption finale de Vautrin le relie au Père Goriot, comme elle prépare la suite, Splendeurs et Misères des courtisanes.
Première partie. « Les Deux Poètes ». A Angoulême, à la fin de 1819, M. Séchard vend pour un prix exorbitant son imprimerie à son fils David. Idéaliste, prédisposé à la poésie par son génie méditatif, ce dernier ne peut que vivoter, grâce aux frères Cointet. gros papetiers peu soucieux de voir son affaire tomber dans les mains d’un concurrent plus entreprenant. Il s'est lié d’amitié avec un camarade de collège, Lucien
Chardon, dont la mère est née de Rubempré, et dont il épouse la soeur, Ève, tout en employant Lucien comme prote pour le sauver du désespoir. Poète, Lucien se crée en ville une flatteuse réputation. Mme de Bargeton, qui tient salon, le prend sous sa protection et en tombe amoureuse. Ne pouvant supporter les commérages de notables médiocres, mesquins et haineux (qui donnent lieu à un duel), elle enlève son poète et ils partent pour Paris. M. du Châtelet vieil amoureux de Mme de Bargeton, les suit discrètement.
Deuxième partie. « Un grand homme de province à Paris ». Mme de Baigeton abandonne vite son plébéien de protégé sur les conseils de sa cousine, Mme d’Espard. Lucien essaie d'écrire et rencontre Daniel d'Arthez, vertueux jeune homme de talent qui l'introduit dans son cercle d'idéalistes, le Cénacle. Mais Lucien n'y reste guère, ayant fait la connaissance du peu scrupuleux journaliste Lousteau (qui reparaît dans la Muse du département), lequel lui explique le monde littéraire, et lui fait connaître l'éditeur Dauriat qui refuse à Lucien la publication d'un recueil de sonnets. Lousteau lui conseille le journalisme, où Lucien brille. Se trouvant une maîtresse dévouée en la personne de l'actrice Coralie, Lucien fait capituler Dauriat, qui lui achète son manuscrit Lancé dans les lettres et la société, paradant au milieu des « lions » et des dandies. Lucien se fait des ennemis qui ourdissent des cabales contre lui et Coralie, s’endette, s'affilie aux ultras pour faire légaliser son nom de « Rubempré », et en vient à commettre des vilenies, éreintant le livre de d'Arthez, ce qui lui vaut une blessure dans un duel. Pour soigner Coralie malade, il signe des billets au nom de David et après la mort de sa maîtresse, ruiné (il a dû composer des chansons grivoises pour payer les obsèques de Coralie), désespéré, brouillé avec Lousteau, discrédité, il quitte enfin Paris pour rentrer à Angoulême.
«
propose une forte somme s'il se soumet à ses volontés.
Ève reçoit cette somme, accompagnée
d'un mot où Lucien annonce qu'il a « vendu sa vie ».
David, lui, vend son invention aux Cointet et se consacre paisiblement aux lettres.
Les nota bles accèdent aux responsabilités grâce à la révo lution de Juillet « Quant à Lucien, son retour à Paris est du domaine des Scènes de la vie pari sienne.»
Balzac propose, dans ce roman
composé en grande partie sous l'in
fluence de
la *Peau de chagrin (remaniée
en 1835), le portrait d'un enfant du siè
cle
qui soulèvera de la part des criti
ques
(le Figaro, l'Artiste, le Charivari) un
véritable tollé.
Lucien de Rubempré,
élevé
par son père « dans l'espérance de
destinées brillantes»,
marqué par un
irrépressible désir d'anéantissement,
est accablé d'emblée
par les illusions.
Ses coquetteries et sa futilité (« Il était
si
séduisant! ses manières étaient si
câlines !
son impatience et ses désirs, il
les exprimait si gracieusement ! il avait
toujours gagné sa cause avant d'avoir
parlé
») désignent un héros romanti
que que la fatalité du destin conduit au
suicide.
Dès l'épisode de
la Torpille
(1838), qui appartient à Splendeurs et
Misères des courtisanes, l'avenir de
Lucien est fixé.
Dès lors,
et notamment
dans« Un grand homme de province à
Paris>>, Balzac peut en développer à loi
sir le caractère.
Au
cœur du person
nage, Balzac repère
une faiblesse rédhi
bitoire,
qui le condamne, par exemple,
à virevolter dans le monde de l'aristo
cratie
où Mme de Bargeton veut
l'imposer en développant chez lui un
égoïsme latent.
Les « vices secrets » de
Lucien,
qui dénoncent la « corruption
de
son cœur», trouvent dans la vie
parisienne
un terrain d'élection :
« Insensiblement il renonça donc à la
gloire littéraire
en croyant la fortune
politique plus facile à
obtenir.» Proie
désignée pour les influences les plus
délétères, Lucien néglige les exigences
du travail littéraire pour les signes de
la réussite.
Changer de
nom équivaut
pour lui à changer de personnalité.
Se
faire appeler « de Rubempré » et non
«Chardon», c'est non seulement
asseoir une position sociale flatteuse,
mais surtout accéder à
une existence et
une identité nouvelles.
Jusque dans
l'imagination de la mort, il s'emploie à
nier la présence des réalités concrètes :
souhaitant que son corps confié à la
Charente
ne soit pas retrouvé, il espère
« finir poétiquement».
Soumis aux caprices du sort et aux
mirages de l'illusion, il est la victime
désignée des intrigants
et des calcula
teurs :
M.
du Châtelet, son ennemi de
cœur, le
manœuvre comme un pion,
de même que la marquise d'Espard,
que des Lupeaulx et Finot, les maîtres
d'œuvre de la «fatale semaine» à
Angoulême :.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Illusions perdues Honoré de Balzac (résumé de l'oeuvre & analyse détaillée)
- CHOUANS (les) ou la Bretagne en 1799. Roman d'Honoré de Balzac (résumé de l'oeuvre & analyse détaillée)
- Lys dans LA vallée (le). Roman d'Honoré de Balzac (résumé de l'oeuvre & analyse détaillée)
- HISTOIRE DES TREIZE d'Honoré de Balzac (résumé de l'oeuvre & analyse détaillée)
- SPLENDEURS ET MISÈRES DES COURTISANES. Roman d'Honoré de Balzac (résumé et analyse de l'oeuvre)