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Illusions perdues de Balzac : Fiche de lecture

Publié le 16/11/2018

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Illusions perdues

 

« Œuvre capitale dans l’œuvre » (lettre à la princesse Belgiojoso), Illusions perdues prend place, chronologiquement et thématiquement, au centre de la production balzacienne. Les trois épisodes (« les Deux Poètes », « Un grand homme de province à Paris », « les Souffrances de l’inventeur »), rédigés à plusieurs années d'intervalle (1836, 1839, 1843) et regroupés sous un titre phare qui pourrait convenir à presque tous les romans de Balzac, donnent à lire l’expérience d’un jeune homme dont l'apprentissage du monde s’effectue à travers un itinéraire problématique au sein d'une société à laquelle il se heurte sans jamais vraiment l’affronter.

 

Synopsis. — « Les Deux Poètes. » Pour le sauver du désespoir, David Séchard, qui a repris l’imprimerie vétuste de son père à Angoulême, prend comme prote un ancien camarade de collège, Lucien Chardon. Mai 1821 : Lucien est aimé de Louise de Bargeton, type même de la femme de province. Lors d’une soirée chez Mme de Bargeton, Lucien s'attire la haine des invités, notables mesquins, ridicules et ignorants. Projets de mariage entre David Séchard et Ève, la sœur de Lucien. Début septembre : Lucien travaille à un roman historique (l'Archer de Charles IX) et à un volume de poésies (les Marguerites). Louise et Lucien, épiés par la société d'Angoulême, se réfugient à Paris.

« Un grand homme de province à Paris. » Aux yeux de Lucien, la beauté de Louise pâlit devant l'éclat de sa cousine, la marquise d'Espard. Méprisé par les jeunes lions de Paris, Lucien s'installe dans une petite chambre et travaille à son œuvre. Le Cénacle de jeunes gens épris de science, de philosophie et de littérature, où l'introduit Daniel d'Arthez, le réconforte. Peu après, rencontre avec le journaliste Lousteau qui lui expose les difficultés presque insurmontables que rencontre un écrivain débutant. Lucien se lance alors dans le journalisme mondain : articles de complaisance rapidement écrits, nombreuses compromissions, légèreté et papillonnage. Il brille dans le monde et excite les jalousies. Ses dettes s'accumulent. Sa maîtresse, l'actrice Coralie, cont la nouvelle création dramatique est froidement accueillie, tombe malade. Brouillé avec Lousteau, humilié par d'Arthez, abandonné de tous, Lucien connaît une profonde détresse. Au chevet de Coralie mourante, il écrit des chansons grivoises pour payer les obsèques de la jeune femme.

« Les souffrances de l'inventeur. » Lucien revient à Angoulême où sa mère et sa sœur l'accueillent avec une certaine méfiance. David Séchard, qui s'est consacré à ses découvertes, est la victime des frères Cointet qui manœuvrent pour le ruiner; traqué par les huissiers, il se cache chez une amie d'Ève. Lucien tente de venir en aide à David, mais, berné par les ennemis de l'imprimeur, il révèle sa cachette. Se sentant responsable de l'arrestation de David, il annonce son suicide par une lettre à sa sœur. Sur les bords de la Charente, il rencontre un voyageur, l'abbé Carlos Herrera, qui lui promet une vie de plaisirs s'il accepte de se laisser guider. Lucien succombe aussitôt à cette influence nouvelle.

 

A Angoulême, David, qui a rétabli au mieux sa situation, trouve une heureuse sérénité. La révolution de Juillet propulse les notables aux plus hautes fonctions. « Quant à Lucien, son retour à Paris est du domaine des Scènes de la vie parisienne ».

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« de Paris, il fait l'expérience de l'isolement, contre lequel le Cénacle de d'Arthez apparaît comme un «refuge», puis de la déchéance, lorsqu'il accepte les compromis­ sions du journalisme (« Travailler n'est pas le secret de la fortune en littérature, il s'agit d'exploiter le travail d'autrui»).

Le monde du journalisme (Balzac dénonce la corruplion par l'argent comme le danger crucial qui mine l'indépendance de la presse) et celui du théâtre, où tout se résout « par de l'argent », accaparent et séduisent rapidement Lucien : « La Presse, J'Intelligence étaient donc le moyen de la société présente».

Le personnage devient emblématique d'une société qui, depuis la Révo­ lution, refuse la logique et la morale pour de nouvelles valeurs : .

Le monde corrompu de Paris prend tout son relief dans la confrontation qui l'oppose à celui de la province, dont le type achevé est Mm• de Bargeton, pédante et romanesque égérie gagnée par les > et les « manières mesquines », les palpitations superficielles et les enthousiasmes stériles.

Balzac croque férocement la province à travers M.

de Bargeton, ridicule vieillard fait de platitude et de fatuité, M.

du Châtelet, nouveau direc­ teur des contributions indirectes d'Angoulême, qui pos­ sède .

Lucien regarde désormais sa muse de province comme un «os de seiche>>.

Paris et la province sont dévoilés dans le même mouvement.

Pris dans un >, en compagnie d'hommes du monde «jaloux entre eux à la manière des femmes>>, Lucien incarne la vie parisienne, elle-même représentative de toute société.

Balzac conçut d'ailleurs, dès 1833, Illusions perdues comme l'>, tombé dans une «détresse absolue >>, il en arrive à se vendre au diable de la société moderne en acceptant de Bérénice, la servante de Cora- lie, un argent qui lui brOie les mains mais qu'il garde. »

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