Horace [Pierre Corneille] - fiche de lecture.
Publié le 01/05/2013
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«
HORACE
(Jout AU DÉBUT DJ; 1640),
• Horace •, pièce «non dérobée »· -Corneille n'avait pas caché
ce qu'il devait à Guilhem de Castro.
On ne lui avait pas célé
non plus que c'était trop.
Sans doute, au xvne siècle, on ne se
fait jamais scrupule d'emprunter.
Tous les sujets sont à tous.
Mais Corneille n'avait pas seulement trouvé dans Guilhem de
Castro son sujet ou des péripéties.
Il lui avait « dérobé » à peu
près exactement tout le détail de son action.
Il voulut donc
prouver qu'il était capable d'inventer.
Le sujet d'Horace avait
bien été traité par Lope de Vega dans el Hanrado Hermano
(le Frère jaloux de sa gloire).
Il est probable que Corneille
a ignoré cette pièce.
S'il y a, entre Lope de Vega et Corneille,
quelques points communs, ils s'expliquent ou par le hasard
ou parce qu'ils les empruntent tous les deux à Tite-Live.
On
a cru voir, par exeml;lle, dans les injures de la Julia de Lope de
Vega à Horace l'origme des imprécations de Camille.
Or Petit
de jullev ille a
montré qu'elles étaient certainement un souvenir
des imprécations de Massinisse dans la Sophonisbe de Mairet.
Corneille n'emprunte donc son sujet qu'au récit de Tite
Live et, peut-être, à celui de Plutarque dans sa Vlè de Tullus
Hostil ius.
Il leur doit, d'ailleurs, tous les personnages et toutes
les péripéties essentielles : les Horaces, les Curiaces, les fian
çailles de Curiace et de la sœur d'Horace, le combat, le meurtre
de Camille, le jugement, les pl
aid oyers et
l'acquittement.
Il
n'a inventé que le personnage
de Sabine
et la fausse nouvelle de
la fuite d'Horace par lâcheté.
Mais c'était là, pour un drama
turge du xvne siècle, ce qu'on appelait inventer.
(( H ol'ac e •, pièce régulière.
-Que Corneille ait écrit Horace
pour
être d'accord avec les règles, c'est ce que prouvent, avec la lecture de la pièce, l'Examen de Corneille et le témoignage
de l'abbé d'Aubtgnac.
Pour ne plus être en désaccord avec les
tt doctes », il voulut prendre leur avis.
Il lut sa pièce chez Boisro
bert, à d'Aubignac, Chapelain, Barreau, Charpi, Faret et
l'Estoile.
Les doctes firent quelques réserves, dont Corneille,
fort têtu, ne tint pas compte, mais qui n'étaient pas essentielles.
Plus de romanesque, en effet, dans Horace, plus de Maures,.
»
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