Honoré de BALZAC : Monographie de la presse parisienne
Publié le 24/09/2012
Extrait du document
Je m'étais procuré vos observations sur la presse périodique et je les ai trouvées charmantes. Je comprends maintenant pourquoi les journalistes vous en veulent, car je trouve qu'ils ne sauraient mieux placer leur ressentiment et leur peur. Vous avez l'air de leur pardonner leurs tâches, en faveur du divertissement qu'ils vous procurent.
2. Citer l'auteur d'un des textes qui fut publié en même temps que la Monographie.
3. Quel livre attira l'attention sur Balzac ?
4. Citer quelques types de journalistes dépeints par l'auteur.
5. Quel est le principal trait de caractère du critique, selon Balzac ?
6. Ces railleries pourraient-elles s'appliquer à la presse d'aujourd'hui?
«
Photo VIP 1 Sipa-Icono
Écrite en 1842, pu bliée en 1843, cette Monographie par achevait le tome Il des Illusions per dues, paru en 1839 sous le titre Un grand homme de province à Paris .
La Monographie s'ac compagnait de textes
d'Alexandre Dumas
et de Paul de Koch .
Le livre
"La terrible puissance de la presse parisienne" dénoncée
E
n guise de préface, un Avis aux contrefacteurs définit
"l'ordre gendelettre (comme gendanne) qui s'est constitué
en société pour défendre ses
propriétés".
Cet ordre comprend
deux grands genres : le Publiciste, nom de
"tous les écrivas
siers qui font de la politique", et le Critique "dont le principal
caractère est de
n'en avoir aucun".
Balzac énumère les huit
sous-genres de publicistes : le Ténor
"qui se croit l'ut de poitri
ne qui fait l'abonnement comme le ténor fait la recette au
théâtre"; le Maître-Jacques, chargé de "l'entrefilet, qui se com
met, comme les grands crimes, au milieu de la nuit" ; le
Publiciste
à portefeuille, "parasite cutané de la France" ;
l'Écrivain monobible,
"habile prestidigitateur" ; le Prophète :
"il existe des Mahomets dans la presse".
Quant au Critique,
"qui ne sert plus qu'à une seule chose: à faire vivre le critique"
(axiome), nous avons le Critique de la vieille roche, dont
l'Académie française reste l'ambition ;
le Négateur, qui "fait
lire les ouvrages par sa maîtresse et qui adopte l'analyse qu'elle
lui en
fait", etc.
La comédie humaine ...
"Si la presse n'existait pas, il faudrait ne pas l'inventer"
Q uand Balzac écrit cet ouvrage, c'est en fin connaisseur
qu'il dresse le tableau impitoyable du monde du
journa
lisme et de l'édition.
Sa lucidité, sa férocité lui viennent d'une
longue pratique du terrain.
Il collabore
au Figaro dès 1826, est
rédacteur en
1830 à la Caricature, poursuit ses expériences en
1832
au Rénovateur et à la Quotidienne avant de fonder, en
1840, la Revue parisienne qui aura trois numéros ...
Sa virulen
ce n'est pas le fruit de sa seule rancune contre un milieu où il a
essuyé des échecs, mais bien plutôt une insoumission viscérale
devant la tartufferie de la presse gouvernementale.
Il connaît
"le tarif de conscience des feuilletonistes", c'est-à-dire les
articles de complaisance et les compromissions des
"faiseurs de
tartine", des "gâte-papier" ; il persifle les critiques qui portent
tous en eux
"un auteur impuissant".
Balzac, lui, est célèbre
depuis la parution, en 1831, de La
Peau de chagrin qui lui
valut de solides inimitiés.
Balzac y a peint
une galerie de por
traits au vitriol, qui demeurent d'une actualité impressionnante..
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