Devoir de Philosophie

HONORÉ DE BALZAC: Le Père Goriot.

Publié le 23/10/2012

Extrait du document

balzac
HONORÉ DE BALZAC: Le Père Goriot. Balzac avait commencé par écrire des romans séparés. En 1834, il imagina de faire réapparaître certains personnages dans plusieurs ouvrages, ce qu'il mit en application dans Le Père Goriot (1835). La Comédie humaine était née. « Le père Goriot, vieillard de soixante-neuf ans environ, s'était retiré chez madame Vauquer, en 1813, après avoir quitté les affaires. « L'ébauche de La Comédie humaine En 1834, Balzac a trente-cinq ans. Il écrit depuis vingt ans, publie depuis douze ans et signe de son nom depuis cinq ans. Son activité s'est dispersée dans de multiples directions : fresques historiques (Le Dernier des Chouan s ou la Bretagne en 1800), essai sur le mariage (La Physiologie du mariage), contes philosophiques (L'Élixir de longue vie), romans sen- timentaux illustrant le plus souvent l'amour mal- heureux. Balzac se sent riche de multiples virtualités et les exploite. Mais, en même temps, il voudrait donner une unité à son oeuvre. Déjà, depuis trois ans, quelques personnages réapparaissent d'un roman à l'autre. En 1834, il a une illumination : il va regrouper tous ses romans en une seule oeuvre (dont il trou- vera le titre en 1839, La Comédie humaine), en les classant par thèmes, et fera évoluer ses personnages à travers cette immense composition. Le premier roman auquel il applique ce procédé original est Le Père Goriot. « Le Christ de la paternité « Rastignac, jeune a...
balzac

« Chaque personnage balzacien incarne un milieu social, un tempérament , une passion.

Le pè re Goriot personnifie la passion paternelle poussée jusqu 'à la folie.

Il est >, pour reprendre les termes de Balzac.

'- > EXTRAITS Madame Vauquer dans sa pension Sa face vieillotte , grassouillette , du milieu de laquelle sort un nez à bec de perroquet, ses petites mains potelées , sa personne dodue comme un rat d'église, son corsage trop plein et qui flotte, sont en harmonie avec cette salle où suinte le malheur , où s 'est blottie la spéculation et dont madame Vauquer respire l'air chaudement fétide sans en être écœurée.

Sa figure fraîche comme une première gelée d'automne, ses yeu x ridés , dont l'e x - ,__.., ' 1 pression passe du sourire prescrit aux danseuses à l'amer renfrognement de l'es­ compteur, enfin toute sa personne explique la pension, comme la pension implique sa personne.

L'éducation « sentimentale de Rastignac » Rastignac se retourna brusquement et vit la comtesse coquette­ ment vêtue d'un pei­ gnoir en cachemire blanc , à nœuds roses, coiffée négligemment, c omme le sont les femmes de Paris au matin ; elle embau­ mait, elle avait sans doute pris un bain, et sa beauté , pour ainsi dire assouplie, sem­ blait plus voluptueuse ; ses yeux étaient hu­ mides.

L'œil des jeunes gens sait tout voir : leurs esprits s'unissent aux rayonnements de la femme comme une plante aspire dans l'air des substances qui lui sont propres.

Eugène sentit donc la fraîcheur épanouie des mains de cette femme sans avoir besoin d 'y toucher.

li voyait à travers le cachemire , les teintes rosées du corsage que le peignoù~ légèrement entrouvert, laissait pwfois à nu , et sur lequel son regard s'étalait.

Les res­ sources du busc étaient inutiles à la com­ tesse, la ceintw :e marquait seule la taille flexible, son cou invitait à l'amour, ses pieds étaient jolis dans les pantoufles .

La mort du père Goriot La mort ou mes filles ! Ah ! C'est fini, je meurs sans elles! Elles! Nasie, Fifine, al­ lons , vene z donc ! Votre papa dort.

- Mon bon père Goriot , calmez-vous, voyons , restez tranquille, ne vous agitez pas, ne pense z pas.

- Ne pas les voir, voilà l'agonie ! - Vous allez les voir.

-Vrai ! cria le vieillard égaré.

Oh ! les voir! je vais les voir , entendre leur voix.

Je mourrai heureux.

Eh bien ! oui, je ne de­ mande plus à vivre , je n'y tenais plus, mes peines allaient croissant.

Mais les voir, tou­ cher leurs robes, ah ! rien que leurs robes, c'est bien peu ; mais que je sente quelque chose d'elles! Faites­ moi prendre les che­ veux . ..

veux . ..

Il tomba la tête sur l' oreiller comme s'il recevait un coup de massue .

Ses mains s'agitèrent sur la cou­ verture comme pour prendre les cheveux de ses filles .

- Je les bénis , dit-il en faisant un effort , bénis .

Vautrin, Rastignac et Victorine Taillefer, qui > f ·-:_· 'j~ .-.

· , - ·.

Il s'affaissa tout à c oup.

- ::;._-.

NOTES DE L'ÉDITEUR n'en sais rien.

Il m'est impossible de la juger.

Je suis toujours resté dans 1 'envers de la tapisserie.

» Honoré de Balzac, lettre à Mme Hanska , 16 janvier 1835.

« " Quand j'ai été père, dit Go riot, j'ai compris Dieu." Voilà un mot extraordinaire qui nous met aux sources de la création balzacienne.

La présence de Dieu, le consentement de Dieu sont aussi évidents, aussi téméraires, aussi absolus dans 1 'œuvre de Balzac, pleine comme Quelques dates Septembre 1834 : Balzac commence à rédiger Le Père Goriot; décembre 1834: début de la publication du roman dans la Revue de Paris; mars 1835: Le Père Goriot paraît en librairie .

C 'est un triomphe pour Balzac, qui a trente-six ans.

« Ici, tout le monde, amis et ennemis, s'accorde à dire que cette composition est supérieure à tout ce que j'ai fait.

Moi, je 1 coll.

Viollet 2.

3 , 4.

5 g ravur es de Lais n e 1 Edi me dia « Rien ne nous introduit plus avant dans le secret de l'œuvre balzacienne que ce thème obsédant de la paternité charnelle ou spirituelle.

Le Père Goriot est tout entier construit sur ce mythe comme si le premier roman vraiment balzacien par la technique découvrait aussi le thème le plus profond.

» Gaëtan Pican.

un jour de la création, que 1 'abse nce, l'inexistence de Dieu dans l'œuvre de Proust, procès-verbal d'un monde qui se détruit.

» Albert Thibaudet.

BA LZAC 04. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles