HONORÉ DE BALZAC: La Duchesse de Langeais.
Publié le 23/10/2012
Extrait du document
«
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EXTRAITS ------------ --~
Dans sa préface à l'Histoire des Treize,
Balzac dépeint cette société secrète
Il s'est rencontré, sous l'Empire et dans
Paris, treize hommes également frappés
du
même sentiment, tous doués d'une assez
grande énergie pour être fidèles
à la même
pensée, assez probes entre eux pour ne point
se trahir, alors même que leurs intérêts se
trouvaient opposés, assez profondément po
litiques pour dissimuler les liens sacrés qui
les unissaient , assez forts pour se mettre au
dessus de toutes les
lois, assez hardis
pour tout entre
prendre , et assez
heureux pour avoir
presque toujours
réussi dans leurs
desseins ; ayant
couru les plus
grands dangers,
mais taisant leurs
défaites ; inacces
sibles
à la peur, et
n 'ayant tremblé ni
devant le prince, ni
devant le bourreau,
ni devant l' inno
cence ;
s'étant ac
ceptés tous, tels
qu
'ils étaient, sans
tenir compte des
préjugés sociaux ;
criminels sans dou
te, mais certainement remarquables
par
quelques-unes des qualités qui font les
grands hommes,
et ne se recrutant que
parmi les hommes d'élite.
La coquette repousse Montriveau
-En quoi, lui dit Armand , un homme qui
vous idolâtre a-t-il pu vous déplaire ?
- Vous ne me déplaise z pas , répondit-elle
en devenant tout
à coup douce et soumise ; mais
pourquoi voulez-vous me compro
mettre ?'Vous ne devez être qu'un ami pour
moi.
Ne le savez
vous
pas ? Je vou
drais vous voir
l'instinct, les délica
tesses de
l'amitié
vraie, afin de ne
perdre ni votre es
time , ni les plaisirs
que
je ressens près
de vous .
- N'être que votre
ami ? s'écria
M.
de
Montriveau.
(.
.
.)Sur
la foi des heures
douces que vous
m ' accorde
z,je m'en
dors
et me réveille
dans votre cœur ; et
aujourd'hui, sans
motif, vous vous plai
sez gratuitement
à
tuer les espérances
secrètes qui me font
vivre.
Voulez-vous, après m'avoir fait pro
mettre tant de constance, et avoir montré
tant d'horreur
pour les femmes qui n 'ont
que des caprices ,
mefaire entendre que,
semblable
à toutes les femmes de Paris,
vo
us avez des passions , et point d'amour ?
Pourquoi donc m'avez-vous demandé
ma
vie, et pourquoi l'avez-vous acceptée ?
La duchesse est morte quand
Montriveau la retrouve :
il emporte
son corps pour l'immerger
«Ah ! çà, dit Ronquerolles à Montriveau
quand celui-ci reparut sur le tillac,
c'é tait
une femme, maintenant ce
n'est rien.
Attachons un boulet
à chacun de ses pieds ,
j e tons-la dans
la mer, et n 'y pense plus que
co mme nous pensons
à un livre lu pendant
notre enfance.
« Madame, dit
Montriveau, en Asie,
vos pieds vaudraient
presque dix mille
sequins.>>
NOTES DE L'ÉDITEUR égaux, les inférieurs, les amis, l 'amant et le
mari.
On y apprend toutes les hypocrisies
du monde, son indulgence immorale, ses
jugements
sévères quand le scandale éclate.
Enfin on sait exactement quelles sont les
vertus et les vices
d'une aristocratie que
Mme de Langeais incarne parfaitement.
»
Rose Fortassier, introduction de La Pléiade,
NRF, Gallimard, 1977.
cependant.
Quelque chose
m'y dérange.
Je
ne parle pas des menues invraisemblances.
Nous en avons vu d'autres.
Ce serait plutôt
le ton de 1 'auteur et la hargne avec laquelle
il prend parti dans l'intrigue.
( ...
)Mais si la
rancune peut aiguiser le regard, elle rétrécit
aussi la vision
et je me demande si, moins
hargneux, moins directement intéressé,
Balzac
n'eût pas vu le caractère de Mme de
Langeais se développer devant lui dans
toute son étendue et prendre ainsi plus de
vérité.
» Félicien Marceau, Balzac et son
monde ,
Gallimard, NRF, 1970.
«Le crime de la coquette est d'avo ir à la
fois appelé
et refusé l'amour.
Son châtiment
sera d'éprouver trop tard
l'amour vrai.
Sa
grandeur sera de rompre avec les vanités et
de s'imposer retraite derrière la clôture
d'un
couvent de carmélites.
»
Gaston de Zélicourt, Le Monde de
«La Comédie humaine », Seghers , 1979.
« Tous les jeux
de la politique mondaine
s'y
lisent parfaitement : avec les supérieurs, les
« Sans être un des meilleurs ouvrages de
Balzac,
La Du c hesse de Langeais est un
excellent roman.
Quelque chose rn 'y heurte
1 co ll.
Violl el 2, 3, 4, 5 dessi ns de L.-E.
Fourni er, librairi e Paul Ollendorf[, 1901 BALZAC12.
»
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