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HOMME RÉVOLTÉ (L'), 1951. Albert Camus - étude de l'œuvre

Publié le 24/09/2018

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HOMME RÉVOLTÉ (L'), 1951.

Albert Camus, 1913-1960.

Toute l’œuvre de Camus est hantée par l’absurde et la révolte. Mais ce qui n’était qu’essai littéraire (Noces, l’Été, le Mythe de Sisyphe, l’Étranger) devient, avec l’Homme révolté, une interrogation philosophique. La révolte est totale: contre la mort, la maladie, la misère, contre toutes les formes de sagesse (cf. Caligula). Mais quand on observe sa nature intime, la révolte apparaît comme sous-tendue par la soif d’absolu, par le goût du sacré, de la permanence. Camus reconnaît pourtant que cette soif reste à jamais inassouvie.

 

Après avoir examiné l’œuvre de Proust et celle de Nietzsche, après avoir analysé la littérature russe dans son aspect nihiliste et révolutionnaire, Albert Camus en arrive à un relativisme qui se veut rassurant, mais dans lequel on ne manque pas de sentir une désillusion totale. Face à son désir d’absolu, l’homme est démuni. La seule façon de vivre est d’accepter notre humanité telle qu’elle est, c’est-à-dire fragmentaire et souffrante dans son être.

 

L’Homme révolté est l’œuvre la plus réfléchie de Camus: elle est l’aboutissement de toute son expérience de philosophe, d’écrivain et d’homme.

camus

« En éc rivan t ce t essai , Camus a voulu « dir e la vé rité sa ns cesser d'être géné re ux » .

S a vé rité et sa généro s ité ne furent cependant pas du goût de tout le monde , pui s qu'à cause de la teneur de ce livre, il se brouilla avec un bon nombre de ses relation s de Saint-Germain-des-Prés, notamment avec Sartre, et rompit avec les existent ia lis tes.

On rattache so uvent Camus au mouvement existentialis te, simpl eme nt parce qu' ils étaient contemporains.

Mais son œuvr e, L'H omm e révolté en particulier , révè le de profond es différences.

_ ..

:.~· «Amateur d'exécution s raffinée s, théoricien du crime sex uel, il [Sade] n'a jamais pu supporter le crime léga l.

» Lithographies de Luc Simon L'Homme révolté Chasse aux bêtises et aux contradict io ns L a néce ssité de se révolter est pour Camus « la première év idence ».

Elle est« un lieu commun, qui fonde sur tou s le s hommes la première valeur ».

Et il conclut l'introduction de son essai par « Je me révolte, donc nous so mmes.

» Mais contre quoi se révolter ? Contre le malheur , contre l'espérance qui fuit, contre le mal vivre, contre le bonheur qui se fait chimère.

Liberté, mort, suicide , folie - qu'est-ce que la folie ? -, solitude , que l'on cherche , que l'on évite, que l'on punit , qui culpabilisent ou rendent puissant d 'une manière ou d'une autre: tout -ou presque-ce qui fait l'homm e, tout ce qui peut le faire à l'avenir est passé en revue.

Les fil s de Caïn , les anciens Grecs, le marqui s de Sade , leurs démarches face à la vie et à ses impératif s ou à ses caprices, sont , si l'on peut dire, p syc hanaly sés.

Le s problème s religieux sont, bien s ûr, abordés (mais Camus se refuse à entrer dans aucune sorte de guerre de religion).

Nietzche et l e nihili sm e leur sont opposés.

Et pui s l'on passe de la révolte à la révolution.

Après avoir mis en é vidence bien des absurdités, Camus observe que la révolution, recherche collec­ tive de la liberté et de l'égalité, déclenche la Terreur .

Quelle contra­ diction ! Une après tant d'autres ...

Les titres de s chapitres suivants don­ nent à eux seuls une idée de la suite : « L'abandon de la vertu », « Le s m eurtrier s délicat s », « Le royaume de s fins ».

L 'ouvrage se termine sur un constat modérément optimiste, qui peut se résumer par cette phrase : « Il y a donc, pour l'homme, une action po ssible au niveau moyen qui est le s ien.

» L'envie de bien vivre C amus disa it que le seul rôle véri­. »

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