HOMME QUI RIT (l') de Hugo
Publié le 19/01/2019
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HOMME QUI RIT (l'), roman de Hugo (1869) contemporain du Théâtre en liberté, dans la phase décisive du combat contre l'Empire. Pour préparer Quatre-Vingt-Treize, roman de la Révolution (1874), cette œuvre, hantée par Shakespeare, concentre l'étude du phénomène « Aristocratie » dans la puissante Angleterre, sous le règne d'une femme, entre deux siècles et deux dynasties, au moment du déclin de la monarchie louis-quatorzienne. Bourré de transpositions biographiques, extravagant et baroque, somme d'un demi-siècle de carrière littéraire, ce roman méconnu est un livre de cauchemar et de fantasmes. Au bout de l'exil et au bord du gouffre, Hugo retourne sa luxuriance en révolte suicidaire et panique, à la fois promesse et désespoir de la révolution.
L'enfant Gwynplaine, dont une « orthopédie à l'envers » a figé le visage dans l'expression du rire, sauve de la neige une petite fille qui en restera aveugle, Déa. Ils sont recueillis par Ursus, saltimbanque érudit, misanthrope au grand cœur dont l'ami est un loup, dressé à confirmer et démentir Hobbes. En face, l'aristocratie anglaise donne l'image dantesque de toute société historique : dénaturation (dont la mutilation de Gwynplaine « par ordre du roi » est l'emblème) et perversion. Aimé pour sa monstruosité par lady Josiane, splendide incarnation rousse de la Fatalité sensuelle, le clown figé accède en coup de théâtre à l'empyrée des Lords, fait de l'enfer des pauvres. Comment faire entendre le vrai dans la fausseté d'une société ? Gwynplaine jouait « Chaos vaincu », drame de « la victoire de l'esprit sur la matière aboutissant à la joie de l'homme » : par une inévitable contagion, le peuple riait du choc refusé de sa propre image. Les Pairs, s'encanaillant à la boxe plus qu'à Shakespeare, font même accueil au nouveau lord venu
HOMME RÉVOLTÉ (L )
« plaider la cause des muets » : redire les Misérables. La misère aliène aussi ceux qui en sont responsables ; le même rire secoue la dénégation de la déchéance et celle du crime. In extremis, Hugo sauve du désastre la fonction du poète annulée par la division sociale. Rendant au moment de leur mort le sourire à l'homme et la vue à la femme, l'amour sanctionne la véracité que prend alors « Chaos vaincu », chanté une dernière fois sur la barque de l'exil. Espoir nécessaire et inutile, la parole poétique, achèvement anticipé de l'humanité, exige de celui qui la prononce le sacrifice de sa vie. Depuis son échec complet dans le passage d'un régime à l'autre, du faux Empire à l'incertaine République, ce roman visionnaire ne cesse, par Rimbaud, les surréalistes, les philosophes, de faire œuvre profonde.
«
Gwynplaine est le personnage principal du roman.
Fils légitime de Lord Linnaeus Clancharlie, il est enlevé et défiguré par des Comprachicos.
Abandonné sur une plage, il trouve refuge chez Ursus avec lequel il va vivre quinze annéesheureuses avant de se faire emprisonner.
En prison, il découvre le secret de son identité et retrouve ses droits deLord.
Mais déçu par la noblesse anglaise, il renonce à ses droits et retourne vivre auprès d'Ursus et de Déa, lafemme qu'il aime.
Quand cette dernière meure, il se suicide. Déa Déa a été trouvée alors qu'elle n'était qu'un bébé par Gwynplaine.
Malgré son handicap (elle est aveugle), Déasymbolise la lumière car elle conduit Gwynplaine sur le chemin du bonheur.
Quand enfin elle avoue ses sentimentsamoureux à son ami, elle meurt de façon soudaine, sans explication.
Ursus et Homo Ursus est un vagabond philosophe.
Il porte une peau d'ours, d'où son nom ( ursus signifie « ours » en latin).
De village en village, il harangue les foules et organise des pièces de pantomime.
Il recueille Gwynplaine et Déa,devenant une sorte de père par substitution pour eux.
Il est continuellement accompagné de son loup domestique,Homo (« homme » en latin).
Il est considéré par plusieurs critiques comme le plus fantasque des personnages deVictor Hugo.
Il monologue sans cesse, dit les antithèses de sa pensée, est doué de tous les dons (dont celui duventriloque), il sait tout et sait chanter de plusieurs voix.
Josiane Josiane est la sœur de la reine Anne d'Angleterre.
Belle et inconsciente, elle a épousé David Dirry-Moir, fils illégitime et seul héritier semble-t-il au début de Lord Linnaeus Clancharlie.
Amusée par la laideur de Gwynplaine, elle tente dele charmer.
Mais lorsque ce dernier est reconnu comme seul héritier de Lord Linnaeus Clancharlie et que la reineAnne ordonne le mariage de sa sœur avec lui, Josiane refuse de l'accepter en tant que mari. III-.
Axes de lecture Un texte dénonciatif Victor Hugo semble avoir toujours été sensible à la misère et aux inégalités sociales de son époque.
Cela le conduisitnotamment à écrire Les Misérables . Opposition des personnages Dans L'homme qui rit , il est intéressant de voir l'opposition des personnages : Ursus, Déa et Gwynplaine sont des gens du peuple, des miséreux.
Or, Victor Hugo en a fait les symboles vivants de la lumière et du bien.
Ils sontopposés à l'aristocratie anglaise.
Celle-ci apparaît clairement du côté de l'ombre et du mal.
Cela peut notammentêtre exemplifié par l'opposition des deux personnages féminins majeurs : Déa et Josiane.
Toutes les deux sont ditestrès belles.
Alors que Déa porte un amour chaste et sincère pour Gwynplaine, Josiane est décrite comme perverse etmatérielle. Peinture particulière à effet généralisant Victor Hugo donne à son roman une grande vraisemblance.
Il dépeint aux lecteurs la société anglaise au début duXVIIe siècle.
Mais cette société particulière qui est décrite peut être assimilée à toute société humaine : sa peintureest assez générale pour que le lecteur de son époque mette en parallèle les inégalités, l'exploitation et la perversionde cette société avec la société française du second Empire.
Cette technique lui permet de critiquer sans risque lesinégalités françaises. Un texte justifiant la Révolution française ? L'Angleterre n'apparaît pas comme une nation libre mais comme une terre où survit le système féodal.
C'est par lediscours de Gwynplaine devant la Chambre des Lords que Victor Hugo critique ouvertement le système socialfrançais de son époque.
Ce discours est important, de même que les rires qui s'ensuivent.
Certains critiques pensenty voir les prémices de la Révolution française : les nobles ne comprennent pas les discours d'égalité et d'équité etrefusent de se remettre en question.
Si les arguments pacifistes demeurent vains, que reste-t-il ? Le roman semblese faire critique sociale justifiant la Révolution.
Il faut également noter que Victor Hugo n'épargne pas le peuple.
Celui-ci apparaît comme passif, préférant rire et sesoumettre que de se rendre compte de l'injustice et de combattre pour sa liberté. Gwynplaine, personnage duel Gwynplaine est définissable par sa dualité.
Il est à la fois saltimbanque et Lord.
Il est déchiré entre la tentation de la.
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