Histoire naturelle, générale ET PARTICULIÈRE de Buffon (résumé de l'oeuvre & analyse détaillée)
Publié le 24/10/2018
Extrait du document
«
portrait de la noblesse de l'animal,
l'étude économique
d'un outil de tra
vail et l'énoncé d'une thèse sur les
vivants.
Mais
l'Histoire naturelle est
aussi
une œuvre littéraire (et c'est ce
qu'on lui reprochera tellement).
La
présentation des animaux se veut à la
fois rigoureuse
et séduisante, « intéres
sante», c'est-à-dire humaine et tou
chante.
On ne peut guère l'envisager
hors de
son temps, hors d'une époque
où la vulgarisation scientifique tend à
devenir
un genre, où la curiosité est
particulièrement
à la mode, ainsi que
l'exotisme
et les expériences scientifi
ques.
Une époque où le microscope est
source d'émerveillement
et où l'on
parle de la nature à des fins apologéti
ques; où l'on démontre la sagesse de
Dieu
par les merveilles de la nature,
comme l'abbé Pluche dans son Specta
cle de la nature (1732), qui connut un
immense succès.
Il y avait donc tout
un public prêt à accueillir l'Histoire
naturelle.
Aussi Buffon ne s'adresse-t-il
pas
en priorité aux savants (s'il men
tionne ses expériences, c'est en passant
et sans détails).
« Premier Discours».
L'histoire naturelle se doit de donner « la description exacte et l'his toire fidèle de chaque chose » (entendre non pas les individus mais les espèces), en déployant un esprit capable de réunir « les grandes vues pro pres à un génie ardent, embrassant tout d'un
coup d'œil, et les petites attentions d'un instinct
laborieux qui ne s'attache qu'à un seul point».
Pour
cela, il faut s'empêcher de tirer trop tôt des conclusions ou des rapports, se méfier de cet
instinct qui nous porte à mettre partout de
l'ordre et de l'uniformité.
On doit également être en garde contre les analogies abusives, contre les « moules » d'un esprit étroit Et, en ce sens, si les
méthodes de classification sont indiscutablement
utiles, on aura néanmoins conscience du danger
qui consiste à vouloir soumettre la nature à des lois arbitraires.
Il convient, en revanche, d'être
attentif à l'art, aux ressources, aux désordres
mêmes de la nature, à la variété de ses desseins.
Il faut poser que tout ce qui peut être est : dès
lors, la Création imposera plus le respect par sa puissance que par sa finalité.
Les premières cau ses nous seront à jamais cachées, ainsi que leurs « résultats généraux ».
« Deuxième Discours ».
Suivant ces principes, le « Deuxième Discours » est une Théorie de la Terre dont l'explication est tentée par le recours
aux seules causes physiques actuellement obser vables et naturelles, ou à des événements passés bien connus que l'on peut transposer dans le
temps.
Buffon refuse tout catastrophisme : le
Déluge, qui apparaît comme un miracle, est exclu
de l'histoire de
la Terre, dont la question de l'âge est contournée (Buffon n'ose sans doute pas contester ouvertement la chronologie biblique).
L'acte créateur de Dieu est renvoyé à un passé si lointain que toute trace en est perdue.
L'Essai sur la formation des planètes rompt encore davantage avec la théologie naturelle.
La naissance du système solaire est présumée dans le heurt d'une comète avec le Soleil.
Le hasard aura donc seul créé l'événement inréversible au début de l'Histoire.
Dans le premier chapitre de l'Histoire géné rale des animaux, Buffon se livre à une comparai son des règnes animal et végétal.
Il y a entre ces deux règnes plus de propriétés communes que
de différences réelles.
Le vivant n'est pas une propriété métaphysique des êtres mais une pro priété physique de la matière.
Buffon énonce
ensuite sa théorie de l'espèce animale : « On doit
regarder comme la même espèce celle qui, au moyen de la copulation, se perpétue et conserve la similitude de cette espèce, et comme des espèces différentes celles qui, par ce moyen, ne peuvent rien produire ensemble.
» Buffon éla bore une théorie générale de la reproduction :
« La plus grande merveille » semble être « bien plus dans la succession que dans la complexité
de l'organisation» du vivant.
Partant de l'obser vation des phénomènes de régénération, notam ment chez le polype, Buffon considère que cha que partie d'un individu contient un germe de l'organisme entier, à l'image d'un cristal.
Chaque
vivant forme un « moule intérieur» imprimant sa «figure» (sa structure exacte, sa forme) aux «molécules» qu'il absorbe lorsqu'il s'alimente.
Ces « molécules organiques » sont les parties
primitives et constituantes du vivant.
Incorrupti bles, elles sont communes aux règnes animal et
végétal..
»
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