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Histoire naturelle, générale ET PARTICULIÈRE de Buffon (résumé de l'oeuvre & analyse détaillée)

Publié le 24/10/2018

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Histoire naturelle, générale ET PARTICULIÈRE. Ouvrage de Georges Louis Leclerc, comte de Buffon (1707-1788). Les trois premiers volumes sont publiés à Paris par l'Imprimerie royale en 1749. Us sont suivis, toujours à l'Imprimerie royale, de 1753 à 1767, d'une Histoire des quadrupèdes en 12 volumes et, de 1770 à 1775, d'une Histoire naturelle des oiseaux en 9 volumes. Sept volumes de Suppléments sont publiés de 1774 à 1777. Les Époques de la nature suivent en 1779, puis une Histoire naturelle des minéraux en 5 volumes plus un Traité de l'aimant de 1783 à 1788 (annoncées, l’Histoire des cétacés et l'Histoire des insectes ne verront jamais le jour).
 
L’Histoire naturelle, qui présente la description de plus de 400 espèces, est une œuvre Inachevée et collective. Outre la collaboration de Daubenton, constante jusqu'à l'Histoire naturelle des oiseaux, on note celle de l'abbé Bexon en beaucoup de pages de description. Les volumes 2 et 3 de l'Histoire des oiseaux accueillent les contributions de Guéneau de Montbeillard et de Lacé-pède, lequel publiera en 1788-1789 une Histoire des quadrupèdes ovipares et des serpents, puis une Histoire des poissons (1798-1803) et une Histoire des cétacés (1804), qu'il donnera pour la suite de l'Histoire. Buffon, enfin, avait formé le projet d'une Histoire du règne animal pour laquelle il avait sollicité la collaboration de Rousseau.
 
C'est une œuvre à plusieurs « clés ». Un chapitre comme celui sur le cheval, par exemple, est tout à la fois un portrait de la noblesse de l'animal, l'étude économique d'un outil de travail et l'énoncé d'une thèse sur les vivants. Mais l'Histoire naturelle est aussi une œuvre littéraire (et c'est ce qu'on lui reprochera tellement). La présentation des animaux se veut à la fois rigoureuse et séduisante, « intéressante », c'est-à-dire humaine et touchante. On ne peut guère l'envisager hors de son temps, hors d'une époque où la vulgarisation scientifique tend à devenir un genre, où la curiosité est particulièrement à la mode, ainsi que l'exotisme et les expériences scientifiques. Une époque où le microscope est source d'émerveillement et où l'on parle de la nature à des fins apologétiques ; où l'on démontre la sagesse de Dieu par les merveilles de la nature, comme l'abbé Pluche dans son Spectacle de la nature (1732), qui connut un immense succès. Il y avait donc tout un public prêt à accueillir VHistoire naturelle. Aussi Buffon ne s'adresse-t-il pas en priorité aux savants (s'il mentionne ses expériences, c'est en passant et sans détails).

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« portrait de la noblesse de l'animal, l'étude économique d'un outil de tra­ vail et l'énoncé d'une thèse sur les vivants.

Mais l'Histoire naturelle est aussi une œuvre littéraire (et c'est ce qu'on lui reprochera tellement).

La présentation des animaux se veut à la fois rigoureuse et séduisante, « intéres­ sante», c'est-à-dire humaine et tou­ chante.

On ne peut guère l'envisager hors de son temps, hors d'une époque où la vulgarisation scientifique tend à devenir un genre, où la curiosité est particulièrement à la mode, ainsi que l'exotisme et les expériences scientifi­ ques.

Une époque où le microscope est source d'émerveillement et où l'on parle de la nature à des fins apologéti­ ques; où l'on démontre la sagesse de Dieu par les merveilles de la nature, comme l'abbé Pluche dans son Specta­ cle de la nature (1732), qui connut un immense succès.

Il y avait donc tout un public prêt à accueillir l'Histoire naturelle.

Aussi Buffon ne s'adresse-t-il pas en priorité aux savants (s'il men­ tionne ses expériences, c'est en passant et sans détails).

« Premier Discours».

L'histoire naturelle se doit de donner « la description exacte et l'his­ toire fidèle de chaque chose » (entendre non pas les individus mais les espèces), en déployant un esprit capable de réunir « les grandes vues pro­ pres à un génie ardent, embrassant tout d'un coup d'œil, et les petites attentions d'un instinct laborieux qui ne s'attache qu'à un seul point».

Pour cela, il faut s'empêcher de tirer trop tôt des conclusions ou des rapports, se méfier de cet instinct qui nous porte à mettre partout de l'ordre et de l'uniformité.

On doit également être en garde contre les analogies abusives, contre les « moules » d'un esprit étroit Et, en ce sens, si les méthodes de classification sont indiscutablement utiles, on aura néanmoins conscience du danger qui consiste à vouloir soumettre la nature à des lois arbitraires.

Il convient, en revanche, d'être attentif à l'art, aux ressources, aux désordres mêmes de la nature, à la variété de ses desseins.

Il faut poser que tout ce qui peut être est : dès lors, la Création imposera plus le respect par sa puissance que par sa finalité.

Les premières cau­ ses nous seront à jamais cachées, ainsi que leurs « résultats généraux ».

« Deuxième Discours ».

Suivant ces principes, le « Deuxième Discours » est une Théorie de la Terre dont l'explication est tentée par le recours aux seules causes physiques actuellement obser­ vables et naturelles, ou à des événements passés bien connus que l'on peut transposer dans le temps.

Buffon refuse tout catastrophisme : le Déluge, qui apparaît comme un miracle, est exclu de l'histoire de la Terre, dont la question de l'âge est contournée (Buffon n'ose sans doute pas contester ouvertement la chronologie biblique).

L'acte créateur de Dieu est renvoyé à un passé si lointain que toute trace en est perdue.

L'Essai sur la formation des planètes rompt encore davantage avec la théologie naturelle.

La naissance du système solaire est présumée dans le heurt d'une comète avec le Soleil.

Le hasard aura donc seul créé l'événement inréversible au début de l'Histoire.

Dans le premier chapitre de l'Histoire géné­ rale des animaux, Buffon se livre à une comparai­ son des règnes animal et végétal.

Il y a entre ces deux règnes plus de propriétés communes que de différences réelles.

Le vivant n'est pas une propriété métaphysique des êtres mais une pro­ priété physique de la matière.

Buffon énonce ensuite sa théorie de l'espèce animale : « On doit regarder comme la même espèce celle qui, au moyen de la copulation, se perpétue et conserve la similitude de cette espèce, et comme des espèces différentes celles qui, par ce moyen, ne peuvent rien produire ensemble.

» Buffon éla­ bore une théorie générale de la reproduction : « La plus grande merveille » semble être « bien plus dans la succession que dans la complexité de l'organisation» du vivant.

Partant de l'obser­ vation des phénomènes de régénération, notam­ ment chez le polype, Buffon considère que cha­ que partie d'un individu contient un germe de l'organisme entier, à l'image d'un cristal.

Chaque vivant forme un « moule intérieur» imprimant sa «figure» (sa structure exacte, sa forme) aux «molécules» qu'il absorbe lorsqu'il s'alimente.

Ces « molécules organiques » sont les parties primitives et constituantes du vivant.

Incorrupti­ bles, elles sont communes aux règnes animal et végétal.. »

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