Histoire naturelle de BUFFON (Résumé & Analyse)

« Bouffon et l'Histoire naturelle Scientifique touche-à-tout, le comte de Buffon, né Georges-Louis Leclerc (1707-1788), fut un enfant des Lumièrespar son éclectisme, mais aussi par sa volonté de transmettre un savoir accessible aux esprits cultivés de son temps.La formation de ce fils de parlementaire bourguignon porte la marque de sa curiosité débordante, puisqu'il étudiesuccessivement le droit, la botanique et les mathématiques.

Ce sont ses travaux dans ce dernier domaine qui le fontentrer à l'Académie des sciences, à Paris, en 1734.

En 1739, le roi le nomme intendant du Jardin royal des plantesmédicinales et du Cabinet d'histoire naturelle (l'actuel Jardin des plantes parisien).

Il conçoit de grands travaux deréaménagements et d'extension pour faire de ce jardin botanique un lieu de recherche.

Il fait planter des essencesvenues du monde entier et enrichit les collections d'espèces minérales ou d'animaux ramenés par de grandsexplorateurs comme Bougainville.

Le Jardin et son cabinet rassemblent les savoirs du temps sur le reste du monde,dans la vogue des cabinets de curiosités, ces collections d'objets rares et insolites qui font alors fureur dans lahaute société.

Condensé de la nature tout entière, le Jardin sert de fondement à son grand œuvre, Y Histoirenaturelle, à laquelle il commence à travailler dans les années 1740. Puissant mais en marge Le texte ci-contre, extrait du discours qui introduit le premier volume en 1749, présente sonprojet.

L'ambition qui consiste à « embrasser tous les objets que nous présente l'univers », doublée d'un idéalrationaliste, porte la marque du projet encyclopédiste des Lumières.

L'Histoire naturelle, dont la parution sepoursuivra jusqu'à sa mort, se divisera en quatre ensembles : Histoire naturelle, générale et particulière, Histoirenaturelle des oiseaux, Supplément à l'Histoire naturelle et Histoire naturelle des minéraux.

Comme il l'expose ici, lasomme de travail étant trop gigantesque pour un seul homme, il a parfois fait appel à des collaborateurs, notammentLouis Jean-Marie Daubenton (1716-1800), spécialiste d'anatomie.

La description des espèces animales constitue lamajeure partie cette somme monumentale de trente-six volumes.

Mais Buffon associe à cette description anatomique des espèces l'étude de leurs mœurs et deleur habitat.

Malgré de nombreuses erreurs, sa volonté de classification, complémentaire des travaux de soncontemporain le Suédois Cari von Linné* (1707-1778), est révolutionnaire et fondatrice pour l'étude des sciencesnaturelles.

Novatrice également, sa réflexion sur l'origine des espèces, qu'il réunit en familles : elle préfigure en effetles travaux de Charles Darwin* (1809-1882).

Politiquement conservateur, Buffon reste en marge des penseurs deson temps, bien qu'au début de sa carrière, cet homme ambitieux ait fréquenté Voltaire (cf.

p.

70), Fontenelle (cf.p.

22) ou Montesquieu (cf.

p.

60) dans les salons parisiens.

Aux mondanités, il préfère la retraite de sa propriété deMontbard, en Bourgogne.

Élu en 1753 à l'Académie française, il prononce lors de sa réception un Discours sur lestyle qui affirme ses ambitions d'auteur.

Rédigée dans une langue alerte et élégante, Y Histoire naturelle fut l'un desgrands succès du XVIIIe siècle, réédité à de multiples reprises.

Devenu comte de Buffon par décision de Louis XV en1773 et bénéficiaire pour le Cabinet du Roi de dons des souverains Catherine II* de Russie ou Frédéric II* dePrusse, il est à sa mort l'un des plus illustres représentants de l'esprit de découverte scientifique propre auxLumières. Sophie Pujas. »