HISTOIRE MODÈLE (Une). (résumé)

Essai de l’écrivain français Raymond Queneau (né en 1903), publié en 1966. L’auteur déclare ses sources : Desargues; Vito Volterra (Leçons sur la théorie mathématique de la lutte pour la vie) ; et divers auteurs « qui ont cru pouvoir discerner des rythmes ou des cycles en histoire » : Vico, Brück, William Flinders, Petrie, Spengler, Guy Beaujouan. En fait, Une histoire modèle se présente comme une suite méthodique d’observations qui s’appellent et s’enchaînent, se corrigent et se complètent, soit en cent dix-neuf pages XCVII chapitres. Résumer fidèlement les voies de l’exploration ne sera pas simple. L’Histoire est la science du malheur des hommes. Il y a mieux qu’une manière de calembour à trouver la même remarque, quoique faite à rebours, dans la « sagesse des nations » : « les gens heureux n’ont pas d’histoire ». Les malheurs des hommes vont donc de soi. En eux et par eux s’explique la naissance du langage, aussi celle des religions. La nature même ne se fait entendre que pour gémir. A supposer un couple initial, le premier malheur qui l’accablera précipite l’humanité dans l’Histoire, et alors la chronologie commence. Ainsi les malheurs font l’objet de tout le narratif. Si par contre-épreuve on déchiffrait l’histoire dans le narratif, cette vision désolée se confirmerait. Car que dirons-nous des littératures comme reposoirs des survivances du bonheur ? Ne sont-elles pas mensongères ? Si leurs récits finissent « bien » (ils se